« 𝓣𝓱𝒆 𝓬𝓪𝓹𝓽𝓪𝓲𝓷 𝓸𝒇 𝓶𝔂 𝓼𝓸𝓾𝓵 [SNK ~ Mike X OC] » / TERMINÉ

Chapitre 24 [Bonus : passé de la famille d'Akiko]

*juillet 812 - 23 ans plus tôt*

La fin du mois de juillet approchait à grands pas. La chaleur écrasante de l'été semblait ne pas prendre fin et à ce stade, ça ressemblait plus à une canicule qu'à une simple chaleur. Une canicule meurtrière, à en croire les décès des personnes fragiles qui frappaient l'intérieur des trois Murs. Face à ce pic incontrôlable, le gouvernement avait finalement décidé de mener une campagne où l'on veillait avec une grande prudence toutes les personnes qui ne s'hydrateraient pas assez - les personnes âgées et les très jeunes enfants en particulier. Le message semblait bien être passé, car les gens redoublaient davantage de vigilance.
Dans une maison bourgeoise du District de Yarckel, au Mur Sina, une jeune femme aux cheveux blonds, attachés en une couronne de tresses afin d'éviter qu'ils ne se collent à son front, était assise près de la fenêtre grande ouverte de la bibliothèque, une carafe d'eau et un verre posés à côté d'elle. Son ventre arrondi montrait qu'elle était enceinte d'un peu plus de cinq mois.
Sophie Ivoldo était mariée à un riche commerçant d'épices, Ménélas Eyre, depuis quatre ans maintenant, et elle allait devenir maman à vingt-cinq ans. Son chemin avait croisé celui de son mari quelques années auparavant, quand Ménélas avait franchi la porte de l'atelier au village de Pegasus où travaillait Kássandros, le frère de Sophie. Celle-ci venait de fêter ses dix-huit ans, et Ménélas Eyre en avait déjà vingt - le même âge que Kássandros. C'est en apercevant la jeune femme lire dans un coin, attendant que son frère en ait fini avec son nouveau client (Ménélas était venu commander pour son père malade), que le coup de foudre avait eu lieu. Et de fil en aiguille Ménélas était revenu à Pegasus quelques reprises depuis ce jour, pour rendre visite à Sophie.
Le père de Sophie et Kássandros était décédé depuis plusieurs années déjà, et leur mère alitée, épuisée par de longues années de travail acharné pour faire vivre sa famille. Kássandros et Junna, sa fiancée, avaient assisté aux premières loges quant à l'amour naissant entre Ménélas et Sophie, au cours des trois années suivantes. Jusqu'à ce qu'un jour il débarque chez les Ivoldo pour demander à Madame Ivoldo et à Kássandros, la main de leur fille et sœur. Sophie avait alors vingt-et-un ans, et Ménélas vingt-trois.
La famille de Sophie avait été surprise, au début. Un jeune héritier d'une guilde de marchands qui épousait une « fille du peuple », comme disaient les mauvaises langues, ce n'était pas commun. Mais Ménélas était tombé sincèrement amoureux de la jeune femme, et la mère de Sophie, veuve, avait fini par lui accorder sa bénédiction. C'est donc depuis ce temps-là que le jeune couple s'était installé ensemble pour de bon, et peu de temps après ils étaient mariés. Le temps était passé lentement, jusqu'à cette année 812...

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Au début de l'année 812, en apprenant sa grossesse, la nouvelle madame Ménélas Eyre était ravie. Son rêve d'enfance de fonder une famille se réalisait enfin, même si cela faisait un peu cliché. Sophie était donc allée annoncer la bonne nouvelle à son mari, lorsque ce dernier rentrait du travail ; la joie avait tout autant transporté Ménélas que Sophie quelques heures auparavant.
Le bonheur de savoir qu'un nouveau petit être allait changer leur vie les comblait du tout au tout, tout ce qu'ils souhaitaient en cet instant était qu'il ou elle naisse en bonne santé. Le reste comptait peu, pour les yeux du couple.
Sauf que le destin pouvait parfois jouer de très vilains tours à ceux dont la vie leur souriait. Et cela arriva malheureusement à Ménélas et Sophie, au cours d'une visite du médecin qui s'était déplacé chez eux : il y avait peu de chance pour que la future maman survive à son accouchement. En clair, elle mourrait en couche peu de temps après avoir donné naissance à son unique enfant. Cette triste nouvelle fut un choc pour ce couple si amoureux. Eux qui rayonnaient de bonheur quelques temps auparavant, il n'en restait plus rien aujourd'hui. Détruit. En miettes. Voilà à quoi ressemblait le bonheur des Eyre, dès à présent.
Sophie, bien que tout aussi anéantie que son époux, se refusa pour autant de se laisser abattre. Si cela devait arriver, eh bien soit. Elle était prête à aller jusqu'au bout, et ce quoi qu'il arrive. Peu importe ce que diront les autres. Elle en assumerait pleinement les conséquences.
Quand elle annonça son souhait de garder le bébé, Ménélas et le médecin avaient tous deux fait un bond de trois mètres, décontenancés. Malgré les risques qu'elle meure en accouchant, malgré sa santé fragile, Sophie souhaitait tout de même garder l'enfant qui était en elle ? Les deux hommes avaient tenté de la faire changer d'avis, sans succès. Ce bébé était un rayon de soleil, et tant qu'il serait en bonne santé, la future maman ne changera pas d'avis. Elle irait jusqu'au terme, point. Ils se mirent d'accord qu'ils garderaient un œil médical sur elle, au cas où il se passerait quelque chose. Le médecin avait également donné comme consigne à Sophie de faire attention à elle et de ne pas en faire trop.