Faëra ▬ Tome ✯ © (Les 9 Royaumes)

Twenty

Comme je n'ai pas pu écrire à temps le nouveau chapitre du Monde d'Oren, j'ai demandé à mes lectrices sur Twitter de choisir un chapitre pour aujourd'hui. Faëra a eu le plus de votes, je vous souhaite donc une bonne lecture ♥

Tout est confus. Dans ma tête comme à l'extérieur. Les bruits me parviennent dans un brouhaha indissociable. Je n'arrive pas à en déterminer les éléments, ma tête me lançant à plusieurs endroits. Plus j'essaie de reprendre connaissance, plus la douleur s'intensifie. Je pense avoir essayé plusieurs fois d'ouvrir les yeux, mais je finis aussitôt par retomber dans un état proche de la somnolence, durant lesquels je suis prise en otage par des flashs. Des souvenirs pour la plupart ainsi que des scènes qui ne me paraissent pas familières. Ce sont sûrement des rêves, des cauchemars. Je ne sais pas trop, tout était beaucoup trop flou pour que j'arrive à ne garder en mémoire qu'un seul détail.

J'entends de nouveau des bruits, après être une nouvelle fois tombée dans les vapes. Ce n'est pas encore très distinct et c'est toujours mêlé à d'autres bruits environnants, mais cela me donne l'impression de pouvoir enfin reprendre totalement connaissance. Pas trop vite néanmoins, ma tête me fait encore atrocement souffrir, j'y sens même les battements de mon cœur.

Avec les minutes, le déroulement des événements me revient à l'esprit. La tempête, la foudre, la chute. Enfin, les deux chutes plutôt. La deuxième... Je sais qu'elle a eu lieu, mais qu'a-t-il bien pu se passer pour que je finisse par perdre conscience... Encore. Deux fois en deux jours, je viens de battre mon record.

Robin.

La peur quant au sort qui lui a été réservé me fait l'effet d'un électrochoc et je me réveille en sursautant. Une douleur lancinante s'étend tout au long de ma colonne vertébrale après ce réveil brutal. Les quelques hommes m'entourant sont pris, à leur tour, d'un soubresaut de surprise.

— Évitez de bouger ! m'ordonne l'un d'eux.

Des mains se posent très rapidement sur mes épaules et y exercent une légère pression, me priant de me rallonger, chose dont je n'ai absolument pas envie. Je n'ai pourtant pas le choix, n'étant pas assez forte contre un seul homme.

— Vous avez reçu un violent coup sur la tête, m'apprend-il. Il faut à tout prix que vous restiez tranquille et que vos mouvements soient bien moins bruts désormais, d'accord ?

Je tente d'approuver, mais mes mots restent bloqués dans ma gorge. Je réessaie plusieurs fois de faire entendre ma voix avant de me mettre à tousser, m'écorchant les cordes vocales au passage. Mes yeux, pas totalement remis eux non plus, perçoivent tout de même la gourde que l'un des hommes me tend. Je m'en empare avec difficulté, l'approche de mes lèvres et y dessers le liquide froid qui me fait automatiquement un bien fou.

— Vous avez perdu un peu de sang, au niveau de votre tête. Rien de grave, ne vous en faites pas.

Je vais survivre. Je devrais me réjouir, mais mes pensées sont toujours tournées vers mon protecteur qui était sur le même cheval que moi.

— Les chutes sont rarement aussi violentes, essaie-t-il de me rassurer. Malheureusement, vous êtes tombés sur des pierres assez importantes. À quelques mètres près, vous n'auriez pas eu grand-chose à part quelques hématomes et peut-être une ou deux côtes cassées, dépendant de la façon de chuter.

Il essaie de me rassurer. Sur mon état. Il tente aussi de m'apaiser : il sait que faire une telle chute peut effrayer la personne quant à la prochaine fois qu'elle devra chevaucher.