La deuxième pierre roula

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Ce jour était encore plus particulier que les précédents, puisque les deux apprentis enquêteurs se préparaient pour l'enterrement de Margot. Cette dernière essayait de ne pas trop réfléchir et de seulement être guidée par son objectif ; cependant, elle ne cessait de se répéter depuis ce matin qu'elle s'apprêtait littéralement à se voir dans un cercueil. Elle n'était même pas sûre de ce qu'elle était censée ressentir. Jae-Sun, quant à lui, éprouvait moins d'appréhension qu'aux funérailles de Laura, puisque la principale intéressée, a.k.a la morte en question, était à ses côtés.

— J'aimais mon corps ? demanda soudainement Margot.

Le coréen était en train de terminer son café et il faillit recracher sa gorgée. Pris au dépourvu, il pivota lentement vers la jeune femme qui s'analysait dans le miroir.

— Est-ce que je donnais l'impression d'être à l'aise avec mon physique ? éclaircit-elle.

— En te regardant, tu as quelle intuition ?

— Je ne me trouve pas...exceptionnelle.

Il pouffa, se leva et la rejoignit en se plaçant derrière elle.

— C'est marrant comment cette phrase sonnait méprisante envers toi-même. En fait, je ne sais pas trop quoi te répondre. Nous n'étions pas assez proches, mais je crois t'avoir déjà entendu te plaindre à cause de vêtements trop serrés ou quelque chose dans le genre. Et c'est vrai que tu ne t'habillais jamais en tenue moulante. Je te voyais tout le temps dans des habits larges ou en longue robe ample.

Elle n'ajouta rien et continua de s'examiner avec des yeux plissés et insatisfaits. Il retint un soupir en remarquant qu'elle faisait une fixette sur ses hanches. Son corps n'avait pas de défaut selon lui et elle n'avait strictement aucune raison de se scruter avec ce dédain. Il s'émerveilla toutefois de sa facilité à glisser d'un questionnement à un autre. Hier, ils parlaient de xénophobie et de la place de sa famille en Corée du Sud ; désormais, elle était apparemment obnubilée par ses courbes. Cette fille ne savait plus où donner de la tête ! Elle devait tout découvrir et redécouvrir, se perdait dans des réflexions intéressantes ou souvent s'intéressait à des sujets inutiles. Cela le faisait rire. Il la jaugea de haut en bas et ravala un rictus narquois.

— Et moi ? minauda-t-il.

— Quoi toi ?

— Qu'est-ce que tu penses de mon corps ? J'ai pris du poids, non ? Look at that butt !

Il prononça cette phrase avec un accent bancal et Margot lui jeta un regard perplexe. Elle se détourna immédiatement, quand il lui pointa cette partie de son corps avec son index, visiblement tout fier de lui. Elle rougit et le bouscula pour traverser le couloir. Jae-Sun pouffa, ravi de son effet, mais il la poursuivit avec un grand sourire aux lèvres.

— Nous avons mieux à faire ! déclara-t-elle, en s'asseyant au bout du canapé.

— Eh ! J'ai répondu pour toi, alors ne fuis pas !

Il prit place à sa gauche, très près d'elle. Margot se retourna pour le repousser, mais elle se rendit compte qu'il se moquait d'elle et était hilare. Elle ricana sèchement pour le singer et elle s'écria :

Oppa ! Concentre-toi un peu !

— C'est toi qui as commencé ! accusa-t-il. Madame et ses complexes ! T'es très jolie ! Contente ?

Elle l'ignora et croisa les bras en rivant son attention dans la direction opposée. Il passa un bras autour de ses épaules et elle gigota.

— Tu as reçu un message, marmonna Margot.

Avenge the FallenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant