#23 - Première fois.

293 15 0
                                    

Guillaume regardait le plus jeune avec appréhension, ce dernier ayant baissé la tête et refusant de croiser son regard. Il lui avait dit qu'ils devaient parler et Aurélien avait hoché la tête en lui offrant un petit sourire avant qu'il ne comprenne tout à fait ses mots. Le plus jeune avait alors troqué son sourire pour une petite moue triste et avait baissé la tête, pour éviter qu'il ne puisse lire son trouble dans son regard.

« Orel...? » dit Guillaume doucement en approchant sa main de la sienne, afin de toucher le plus jeune.

Aurélien frissonna à son toucher et recula sa main, ce qui le fit froncer les sourcils.

« Il y a un problème, Orel ? »

Guillaume observa en  silence le plus jeune qui s'obstinait à garder la tête baissée, ses  cheveux noirs lui cachant ses prunelles sombres qu'il aimait tant. Il le  vit serrer ses mains en poings, agrippant fortement le revêtement  marron du canapé.

« Tu... Tu veux me dire quoi...? » entendit-il son ami balbutier lentement.

Guillaume déglutit  péniblement en entendant dans sa voix tremblante la nervosité de son  jeune ami. Ses yeux se firent plus tristes et les traits de son visage  se relâchèrent lentement.

« De ça, Orel. Je veux parler de ça... »

Il approcha lentement sa  main de celle d'Aurélien et le sentit sursauter quand ses doigts se  posèrent délicatement sur sa peau. Cette fois-ci, Aurélien ne recula pas  sa main et releva même timidement le visage. Guillaume sourit  tendrement devant son petit air embarrassé. Aurélien était vraiment trop craquant. Guillaume  laissa passer un silence pendant lequel Aurélien ne dit rien de plus et  lui lança un regard légèrement inquiet, qui rajouta à sa confusion.

« Orel, je veux parler  de la distance que tu t'obstines à mettre entre nous ces derniers  temps... » dit Guillaume d'une voix calme, comme s'il avait peur  qu'Aurélien ne s'enfuit s'il parlait normalement.

Et en effet, Aurélien  détourna le regard, comme s'il avait honte de quelque chose. Il le  sentit bouger sa main légèrement et il la prit dans la sienne, pour  l'empêcher de fuir.

« Petit chat, qu'est-ce qu'il y a ? soupira Guillaume en refermant sa main fortement sur la sienne. De quoi tu as peur ? »

Il avança son autre main jusqu'au visage de son petit ami et le força à le regarder.

« Orel... murmura-t-il en arborant un air soucieux. Dis-le moi... »

Il plongea son regard  dans celui, qui lui semblait un peu effrayé, de son ami. De sa main, il  se mit à caresser avec délicatesse la peau de son visage, espérant ainsi  l'inciter à se confier à lui. Il vit alors Aurélien entrouvrir  légèrement la bouche et sa lèvre inférieure se mettre à trembler  légèrement.

« J'ai peur, Guillaume... avoua Aurélien en lui lançant un regard larmoyant.

— Peur ? Mais de quoi, Orel ? répondit-il précipitamment, en fronçant les sourcils.

— Tu sais... J'ai  peur... de le faire avec toi... » balbutia Aurélien et Guillaume aperçut  le rouge qui apparut sur ses joues avant qu'il ne tourne le visage  encore une fois, embarrassé.

C'était donc ça.  Aurélien avait peur de faire l'amour avec lui pour la première fois ?  Avec un homme ? C'était compréhensible. Mais il ne voulait pas que ça  lui mette la pression ainsi. Il ne sortait ensemble que depuis quelques  semaines après tout, même s'ils se connaissaient déjà depuis plusieurs  années. Aurélien était son meilleur ami.

« Mais j'ai aussi  peur... que tu te lasses... murmura alors Aurélien dans un sanglot,  refusant toujours de croiser son regard. J'ai peur... que tu en aies  marre de mes refus répétés et que tu m'abandonnes... »

Guillaume le sentit  récupérer sa main et suivit cette dernière du regard. Aurélien la  remonta jusqu'à son visage pour s'essuyer les yeux et Guillaume  ressentit un petit serrement au cœur en s'apercevant que le plus jeune  pleurait. Il s'avança alors prudemment de son ami et approcha doucement  ses doigts de ses cheveux mi-longs. Il les dégagea de sa nuque avec  douceur et frôla sa peau de ses doigts.

« Orel... murmura-t-il  dans un soupire en approchant ses lèvres de la peau blanche de son ami.  Pourquoi je t'abandonnerai pour ça...?

— Parce que... tu vas en  avoir marre de moi... de m'attendre... dit Aurélien d'une voix  tremblante alors qu'il frôlait de ses lèvres sa peau diaphane, sans  jamais les y déposer.

— Qu'est-ce que tu racontes... soupira Guillaume en esquissant un fin sourire qui fit frissonner le plus jeune.

—  Y a tellement  d'autres personnes plus belles que moi qui accepteraient sans une once  d'hésitation... balbutia Aurélien en gardant le visage de telle sorte  qu'il ne pouvait pas voir ses traits. Tu vas en avoir marre et aller  voir ailleurs...

— N'importe quoi...  soupira Guillaume. T'es pas n'importe qui, Orel... T'es pas la première  fille venue, hein ? murmura Guillaume en déposant un léger baiser sur la  mâchoire du plus jeune, juste sous son oreille droite. T'es même pas  une fille... T'es mon meilleur ami, Orel. La personne que j'aime le plus  au monde... Alors non, c'est pas vrai, c'est des conneries ça.

— Je veux pas que tu  croies que j'en ai pas envie ou que tu me dégoûtes ou quoi... Mais j'ai  encore peur, Guillaume... Je ne sais pas... comment agir... Je ne veux  pas te frustrer et en même temps... »

Aurélien marqua une légère pause avant de se tourner lentement vers lui et de lui lancer un petit regard coupable.

« En même temps, ça m'effraie... Excuse-moi. »

Guillaume sourit doucement et secoua la tête. Quel idiot.

« Aurélien, dit-il en  reprenant son sérieux et en prenant le visage de son ami entre ses deux  mains. Je t'aime, ok ? Tu n'es pas n'importe qui pour moi, tu comprends  ça ? Alors si tu veux attendre, on attendra. Je ne vais jamais te forcer  à rien, d'accord ? Alors, parle-moi franchement quand tu as des doutes.  La communication c'est la clé, mon chat. »

Aurélien resta  silencieux un instant avant de hocher la tête doucement. Guillaume  retira ses mains de son visage quand il le vit s'avancer vers lui et  bientôt, un doux baiser atterrit sur ses lèvres. Il eut à peine le temps  d'apercevoir le rouge sur les joues du plus jeune avant que celui-ci  n'entoure son cou de ses bras et l'enlace fortement.

« Je suis désolé, Guillaume... Je ne savais pas comment te dire ça sans te blesser...

— J'avais peur que tu  veuilles tout arrêter et que tu te sois rendu compte que tu ne m'aimais  pas en fin de compte, avoua Guillaume en enfouissant son visage dans les  cheveux noirs du plus jeune.

— Non, souffla Aurélien  en secouant doucement la tête. Je t'aime plus que tu ne peux l'imaginer  encore. Ce ne sera jamais toi le problème, Guillaume. C'est moi.

— Tu n'es pas un  problème petit chat, sourit doucement Guillaume contre son cuir chevelu.  Tu as juste besoin d'un peu de temps. Et je te promets qu'une fois que  tu auras goûté à mon corps d'Apollon, tu ne pourras plus t'en passer ! »

Guillaume entendit  Aurélien rire dans son cou et son sourire s'élargit à cette mélodie si  douce. Il embrassa avec tendresse son cuir chevelu et s'enfonça un peu  plus dans le canapé, fermant les yeux. Il laissa ses doigts caresser sa  nuque avec douceur et bientôt, il sentit la respiration du plus jeune  s'échouer par vagues régulières sur sa peau, par-dessus son tee-shirt.  Il sourit doucement et se laissa aller dans ce moment de sérénité,  tenant délicatement son jeune ami contre lui. Il l'avait rassuré, évitant ainsi une crise existentielle propre à Aurélien. La communication, c'était la clé.

Recueil d'OS OrelxGringe (2019)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant