2 — La soirée.
Guillaume sourit en voyant Aurélien le rejoindre sur le petit balcon de leur appartement. Il était sorti fumer pendant que la fête battait son plein, la musique à fond et leurs amis riant aux éclats.
« Tout va bien ? » lui demanda Aurélien en lui offrant un petit sourire.
Guillaume hocha la tête doucement et lui ouvrit ses bras quand il le vit se mettre à trembler de froid.
« Tu veux venir me faire un câlin, Orel ? »
Aurélien lâcha ses bras nus qu'il était en train de frictionner afin de tenter de se réchauffer et lui offrit un petit sourire timide. Il se blottit contre lui et entoura sa taille de ses bras en fermant les yeux sur son torse. Guillaume passa une main sur son dos pour le réchauffer et Aurélien sourit de bien-être, ce qui le fit sourire de tendresse.
« Ça va mieux ? Tu as moins froid ?
— Tu es chaud, murmura Aurélien contre son torse. C'est agréable. »
Guillaume sourit et enfouit son visage dans les cheveux de son ami, respirant son odeur par la même occasion.
« Tu sens bon, murmura-t-il sans s'en rendre compte et Aurélien rit doucement.
— Merci. Ça doit être mon shampoing au citron.
— Oui, sourit Guillaume. Mais il y a autre chose aussi. Je n'arrive pas à mettre le doigt dessus...
— Toi tu sens le tabac froid mélangé à l'odeur du caramel... souffla Aurélien contre son torse et sa peau frissonna en sentant son souffle. J'aime bien. »
Guillaume rit doucement et ébouriffa ses cheveux en se reculant.
« On rentre ? »
Aurélien hocha la tête et ils rentrèrent dans le petit appartement, se réchauffant instantanément dès qu'ils mirent un pieds à l'intérieur. Mais Guillaume pensa en souriant qu'il préférait la chaleur d'Aurélien contre lui que celle du chauffage ambiant.
***
« Il se passe un truc entre Orel et toi ? » lui demanda Claude lorsqu'ils allèrent fumer ensemble un peu plus tard dans la soirée.
Guillaume le regarda d'un air surpris avant de rire doucement.
« Quoi ? Non, pourquoi ?
— J'sais pas, j'vous ai vu tout à l'heure sur le balcon, dans les bras l'un de l'autre, dit Claude en haussant les épaules. Vous aviez l'air bien.
— Ah ouais ? dit Guillaume dans un sourire. Ben tu sais, Orel il a besoin d'affection comme ça. Et moi, faut croire que ça me plait bien au bout du compte.
— Je vois, dit Claude en tirant sur sa cigarette. Il est mignon, Orel. T'en as de la chance. »
Guillaume fronça légèrement les sourcils au sous-entendu et se demanda ce que son ami voulait dire par là. Claude écrasa sa cigarette et lui sourit avant de rentrer dans l'appartement. Il le suivit des yeux distraitement jusqu'à ce que ceux-ci tombent sur Aurélien en train de rire avec leur amis, plié en deux et la main sur le ventre. Il sourit de joie et sentit une douce chaleur envahir tout son être à cette vision. Il vit Claude s'asseoir au côté d'Aurélien et lui ébouriffer les cheveux, ce qui lui obtint un large sourire de sa part. Aurélien croisa soudain son regard à travers la baie vitrée séparant le salon et le balcon, et lui offrit un doux sourire auquel il répondit bien vite. Il écrasa sa cigarette à son tour et rentra dans l'appartement pour le rejoindre.
***
Guillaume déposa la petite couverture blanche de son colocataire sur celui-ci, profondément endormi sur le canapé. Il fit bien attention à le recouvrir entièrement pour pas qu'il n'ait froid et passa une main distraitement dans ses cheveux. Ils étaient si doux. Tout comme lui, pensa-t-il en souriant faiblement. Aurélien avait succombé à l'appel du sommeil une heure plus tôt et s'était endormi contre son épaule, alors qu'il était en pleine discussion avec leurs amis, seuls survivants de la fête à cette heure avancée de la nuit. Il avait vu leurs regards surpris lorsqu'il ne l'avait pas repoussé et l'avait, au contraire, attiré plus encore contre lui pour qu'il y soit confortable. Ses amis lui avait lancé un regard curieux auquel il avait seulement répondu par un petit sourire. Il est fatigué, avait-il dit. Faudra pas tarder. Ils avaient encore parlé une demie-heure avant que ceux-ci ne partent. Il s'était levé prudemment, essayant de ne pas le réveiller, et même Claude avait réussi à rester silencieux pour ne pas faire de bruit. Il les avait raccompagnés à la porte d'entrée et leur avait promit qu'ils se reverraient bientôt, à L'Embuscade pour aller boire un verre.
Il sourit en voyant les traits apaisés de son ami et sa bouche entrouverte pour laisser passer son souffle.
« Bonne nuit, Orel. » chuchota-t-il a son intention, sans le réveiller.
Il se releva et tourna les talons pour se diriger vers sa chambre, un fin sourire sur les lèvres.