Anissa - Sublimes Cicatrices (Tome 1)

La veille

~~Samia~~

De retour à la maison, je me suis empressée de raconter à papa quel genre de femme guerrière il avait épousé. Ça ne lui a pas plu du tout.
Alors ils se sont enfermés, maman et lui, des heures durant dans la chambre et quelques fois, je parvenais à percevoir le ton qui montait.

Puis ça s'est calmé. Nous sommes descendus manger et là, papa nous a sermoné puis prévenu qu'on avait pas intérêt à suivre l'exemple de notre impulsive de mère.
Nous avons rit - enfin maman nous lançait plutôt des regards noirs - et avons terminé la soirée autour d'un jeu de société.

La journée qui a suivi s'est passée dans l'ordre et surtout la bonne humeur, entre la poussière qui ressortait à cause du grand ménage pour lequel maman nous avait réveillé à l'aurore, les incessantes chamailleries entre elle.et Yohann et les quelques fois où elle lui tirait l'oreille et le poursuivait pour lui mettre des coups, j'ai plus rit qu'autre chose.

Il est dix-sept heures et alors que je sors de la douche et m'habille, ma mémoire se remet à fonctionner, me rappelant que demain c'est la rentrée.

D'aussi loin que je m'en souvienne, j'ai toujours beaucoup aimé la rentrée des classes, mais pas quand c'est moi la petite nouvelle.

Je termine de me préparer et pars frapper à la porte de Yohann. Il ouvre quelques secondes plus tard.

-Je dérange ? __dis-je devant sa mine épuisée__

-Avec tout ce que j'ai vécu aujourd'hui, à quel moment tu t'es dit que ce serait une bonne idée de venir toquer à ma porte ? J'ai besoin de sommeil, Sam !

-Et moi j'ai besoin de toi ! __le poussé-je, entrant dans une chambre complètement plongée dans l'obscurité__ D'ailleurs, pourquoi c'est si noir ici ?

-Parce que je dormais ! __il hausse le ton__ Ça paraît évident, non ?

Son soudain changement d'humeur me fait comprendre que pour l'instant, je ne suis pas la bienvenue ici.

-D'accord, je... __m'approché de la porte__ Je vais revenir plus tard alors. Repose toi, et désolée !

Il soupire, passe une main dans ses cheveux et vient m'attraper la main.

-Désolée, je ne voulais pas crier sur toi. Maman m'a tellement fatigué aujourd'hui.

-Je comprends, c'est pas grave ! Ça peut attendre.

-Non, dis moi ! __il entoure mes épaules par son bras__ Tu disais que tu avais besoin de moi ?

Il nous conduit dans sa chambre, ferme la porte et court l'aérer, laissant les quelques derniers rayons de soleil nous réchauffer.
Puis, il revient et s'assoit près de moi sur son lit.

-Tu crois que ça va bien se passer ? __je me lance__

Il fronce les sourcils et continue de me fixer, ne comprenant pas où je veux en venir.

-La rentrée, je veux dire. Tu crois que tout ira bien ?

-Il y a-t-il une raison pour que ce ne soit pas le cas ?