Retour à la maison (1/3)

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~~Anissa~~

Une semaine a passé.
Une longue et interminable semaine au cours de laquelle j'ai dû faire le choix difficile d'avouer ou non les traitements que je subissais avec Tante Arlines.

Au fond, je pense que tout le monde sait la vérité.
Ça se voit comme le nez au milieu du visage.
Mais, autant les médecins, les enquêteurs, que Samia et sa famille, tous étaient pieds et mains liés, tant que de ma bouche ne sortaient pas les mots : c'est elle qui m'a fait ça.

Ça pourrait paraître ridicule.
Et oui, dans un sens, je me trouve vraiment stupide de ne pas me libérer de ce poids et tout raconter à ces personnes qui ne souhaitaient qu'une seule chose : m'aider.
J'aurais aimé pouvoir leur donner cette possibilité.
Mais je n'ai pas pu.

Pourquoi ?
Eh bien pour la simple et bonne raison que je pense qu'au-delà d'être une marâtre horrible, Tante Arlines est avant tout la femme que mon père aimait.
De son vivant, il était fou amoureux d'elle - peut-être même plus qu'il l'était de maman - ; son regard s'illuminait à chaque fois qu'il posait les yeux sur elle, tous ses gestes envers elle étaient d'une si grande tendresse que je me surprenais quelques fois à les regarder faire des mamours, un sourire béat sur les lèvres.

Il l'aimait, et elle aussi.
Alors quand il est mort suite à cet incendie, elle a senti que son monde s'écroulait, sous ses yeux, sans quelle ne puisse rien y faire.
Et j'en suis la seule et unique responsable.

J'ignore si c'est par vengeance ou pour tenter de se libérer de cette douleur, mais je suis sûre d'une chose : elle ne l'a pas fait par méchanceté ; elle n'est pas méchante.

La porte de ma chambre d'hôpital s'ouvre sur Sam, qui vient me prendre dans ses bras, un grand sourire accroché aux lèvres.

-Salutations très chère amie ! __me lâche-t-elle enfin__

-Qu'est-ce qu'il y a ? __plié-je les quelques vêtements que j'ai en stock ici__ Tu as gagné au loto ?

-Toujours aussi rabat-joué hein ? __elle s'assoit près de moi__

Je roule des yeux et me penche pour attraper mon verre et ma bouteille d'eau.

-Alors ? __j'en bois une gorgée__

-Oh rien de grandiose, je viens juste d'apprendre que tu sors ce soir. Ça m'a fait plaisir !

Je pose les yeux sur elle et la fixe un moment, avant de lui rendre son sourire.

D'aussi loin que je m'en souvienne, Samia a toujours été quelqu'un de très chaleureux. Même lorsque nous nous sommes rencontrées et qu'elle et sa famille vivaient des épreuves à n'en point finir, elle avait cette capacité incroyable de toujours porter sur son visage, ce sourire franc et sincère.
J'adorerais avoir la même aptitude...

-Alors tu te sens mieux ? __elle enchaîne__ Plus de douleur ? Rien ?

-Comme tu vois, je me porte comme un charme !

-Cool, ça veut dire que tu reviens bientôt en cours ?

-Je te manque à ce point, minus ?

Anissa - Sublimes Cicatrices (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant