Trop d'sentiments m'abîment - Ademo - PNL

Chapitre 37

Vendredi 30 mars 2018 - Le Cap

Il était déjà 23h et les garçons avaient passés la journée à faire quelques prises, mais ils les recommençaient sans cesse, jugeant que ce n'était pas "parfait". Ce matin, j'étais déjà saoulée rien qu'à m'imaginer ma journée à attendre qu'ils fassent leur truc, mais finalement j'avais prit beaucoup de plaisir à assister à leur tournage, voyant qu'ils prenaient soins à peaufiner le moindre détail. C'était un côté de Tarik que je ne connaissais pas encore, il était minutieux et il avait été sérieux toute la journée, prenant soin à ce que tout soit comme il le souhaitait, quitte à recommencer plusieurs fois les mêmes prises, ayant un gros sens du détail. Il avait été patient, ordonné, rigoureux et même calme... L'inverse de lui quoi.

Le décor était magnifique, ses prises étaient faites devant une sorte de grotte, dans laquelle je me cachais du soleil, ayant encore oublié ma crème solaire, et je l'observais rapper ses paroles devant l'objectif. Il avait décidé d'être torse-nu pour ses prises, pour le plus grand bonheur de mes yeux. Je n'étais pas non plus ravis car de nombreuses personnes pourraient voir ce clip qui sortira je suppose bientôt et verront son corps, que j'aurais aimé garder pour moi. Mais vu son aise devant les caméras de Mess, je compris que ce n'était pas le premier clip dans lequel il était à moitié à poil, mais ce n'était pas pour autant que j'allais aller regarder leurs autres clips. Cependant, leur musique, que je connaissais désormais presque par coeur après l'avoir entendu plus d'une demie-journée en boucle, n'était étonnement pas si désagréable à entendre et je me suis même surprise à bouger sur son rythme. Leurs paroles étaient belles et profondes, et la mélodie était douce. Ouais j'appréciais, mais je me gardais bien de leur dire, sans quoi ils prendraient sûrement la grosse tête.

Nous étions désormais sur une prise pour Nabil, qui était assis près d'un feu avec un survêtement qui apparemment serait de leur marque de vêtements qu'ils commercialiseront bientôt. Nabil aussi était très pro, lui qui avait pour habitude de toujours faire le pitre, il avait été très sérieux tout le long de leur travail, tout comme son frère, ce qui changeait de d'habitude. Je n'aurais pas pensé découvrir ce côté d'eux mais ça me faisait plaisir de les voir autant investit dans leur projets.

L'heure avait tourné à une vitesse folle, et les garçons étaient vraiment dans leur élément. Il était certain que leur place était ici, et non pas à vendre je ne sais quoi dans je ne sais quel magasin. Il était aux alentours des 2h du matin quand Mess et les garçons avaient conclu qu'il était temps de mettre un terme aux prises, et clôturer le tournage du clip. Ils avaient l'air globalement satisfait. Nous nous étions installés quelques instants autour du feu pour souffler un peu, autour de bières qu'ils avaient apportés pour fêter la fin du tournage.

Je n'avais trop rien dit de la journée, si ce n'est lorsque Tarik m'avait demandé si je ne m'ennuyais pas trop, à quoi je lui avait répondu que pas du tout, au contraire, je passais une très bonne journée. En ce qui nous concerne, j'avais l'impression de commencer quelque chose de nouveau à ses côtés. Notre relation avait largement avancé, mais j'avais l'impression d'en débuter une autre bizarrement, le redécouvrant. Lorsque nous nous étions réveillés, il m'avait prise dans ses bras, posant de légers baisers sur ma peau. Nous étions restés bien une quinzaine de minutes à ne rien dire et seulement se câliner très chastement, sans en vouloir plus, simplement de la tendresse à l'état pure, dans un moment qui nous appartenait seulement à nous deux.

La chaleur du feu autour duquel nous étions me parvenait et je me senti tout à coup étouffée, comme si j'étais un peu trop proche de celui-ci. Je ne comprenais pas réellement ce qu'il m'arrivait, mais j'eu de plus en plus de mal à respirer. J'essayais tout de même de rester discrète pour ne pas éveiller l'intérêt des autres. J'étais soudainement prise de grosses bouffées de chaleur, sentant mon corps presque s'embraser sous sa propre température. J'avais du mal à respirer le peu d'oxygène dont j'avais besoin et la panique me prit alors.