Samedi 5 janvier 2019 - Corbeil-Essonnes
Nous étions passés en 2019, et je n'avais pas fêté cette nouvelle année. Clara ne s'était toujours pas remise de ce qu'il s'était passé, s'étant totalement enfermée chez elle, et j'avais fait de même. Elle avait essayé de parler à Tarik, de le raisonner en allant chez lui, mais rien y faisait, il ne l'a croyait pas, préférant se fier à ce qu'il avait vu et entendu plutôt qu'à ce que ma copine "essayait de lui faire croire". Il n'avait même pas voulu l'écouter en entier, à peine avait-elle commencé d'expliquer les faits qu'il l'avait directement coupé. D'après Clara, il était bien trop cerné, et son état était plutôt déplorable. Il sentait l'alcool et ses yeux étaient vitreux. Je l'avais détruit malgré moi.
Deux semaines que tout s'était passé. Deux semaines que j'avais vu ma vie devenir un enfer. Une semaine que l'on m'avait retiré mon enfant, notre enfant.
J'étais retourné au travail oui, mais je n'avais rien dit à personne. Au fond j'avais honte. Et qui m'aurait cru ? Tout le monde pourrait penser que je me cacher derrière une excuse bien trop grosse que j'aurais pu inventer moi-même. Oui c'était bien trop gros pour être réel. Mais c'était arrivé. Je n'arrivais presque plus à dormir la nuit, des moments de ma séquestration me revenaient en pleine face lorsque je fermait les yeux. Et lorsque ce n'était pas Seb qui me hantait, c'était Tarik. Je me remémorais tous nos souvenirs, tous nos bons moments, et je passais le reste de mes nuits à pleurer.
Deux semaines que tout s'était passé, et j'étais détruite. Je n'avais même pas réussi à déballer un seul de mes cartons et ma vie se résumait à aller au travail, faisant mine d'aller bien, puis rentrer pour me retrouver face à tous ces cartons. Je n'arrivais pas à les défaire puisque les défaire voulait dire renoncer. Je me raccrochais à eux comme si un beau jour, j'allais me réveiller et recevoir un appel me disant que je pourrais emménager, que rien n'était réel, que tout était cauchemar.
Je vivais dans une illusion, et n'arrivais même plus à me nourrir. Je me forçais à avaler quelques petits trucs parfois pour être sûr de me réveiller le lendemain pour aller travailler, mais parfois je me dis que c'est peut-être mieux si je ne me réveillais pas. Parce que je ne voulais plus être dans cet état, je ne voulais plus me réveiller en pleurs, seule dans ce grand lit froid. Je voulais me réveiller à côté de lui, et qu'il m'entoure de ses bras protecteurs me suppliant de rester au lit pour faire l'amour une dernière fois. Je voulais sentir sa chaleur, son touché, ses baisers. Sa barbe qui me chatouillais parfois, passer ma main dans ses cheveux que j'aimais tant, caresser son tatouage sur son épaule. Je voulais qu'il pose ses yeux sur moi et qu'il ne les détourne plus, qu'il me taquine pour ensuite lui tirer la langue. J'avais besoin de lui, et mon monde n'avait plus aucun sens alors que je me réveillais sans sa présence à mes côtés.
Je savais qu'il souffrait aussi, et je m'en voulais de le faire souffrir à ce point. Même si je n'avais rien fait dans toute cette histoire, il m'en voulait et souffrait à cause de moi.
J'étais actuellement en service et c'était mon premier week-end depuis le fameux jour. Il fallait que je sois à fond, que je sois souriante, dansante, mais j'étais ailleurs.
- Maï ma chérie, me cria alors Luis dans l'oreille puisque la musique était bien trop forte, tu me fera le plaisir d'être un peu plus souriante, commença-t-il.
Je le regarda, lassée, et lui lança un sourire bien trop faux.
- Ne joues pas à ça avec moi Maïana. Et ils sont où les VIP ? Ils arrivent vers 23h00 d'habitude et là ils sont toujours pas là !
J'avais avalé difficilement ma salive en lançant un regard dans le coin VIP. Je me souvenais que d'habitude, lorsque j'orientais mon regard vers cette zone, je voyais les garçons s'amuser, boire, et je voyais je regard de mon brun me fixer et me lancer quelques clins d'oeil parfois. Lorsque j'avais vers eux, souvent il saisissait le bout de ma robe pour le rebaisser lorsqu'il estimait qu'elle remontait un peu trop. Il m'embrassait discrètement avant que je ne quitte leur zone pour aller servir le reste de l'établissement.
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Trop d'sentiments m'abîment - Ademo - PNL
Fanfiction« - Tu veux qu'on en parle ? - Nan. - J'peux pas t'laisser comme ça frérot. - Nabil casses toi la putain d'toi ! J'ai pas b'soins d'toi ! J'ai besoins d'plus personne. - Mais wesh il s'est passé quoi ??? Maï c'est la... - La pire erreur d'ma iv'...