Chapitre 83

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Maman, aujourd'hui ça ne va toujours pas. Tu me manques. Je n'arrive pas à avancer sans toi, je n'arrive pas à accepter.

Maman pourquoi t'es parti ? Pourquoi tu m'as laissé seule ? J'aurais voulu que tu restes encore, même un peu. Je ne suis pas prête à vivre sans toi. Je ne suis pas prête à être heureuse.

Pardonnes-moi maman, parce que je n'arrive plus à sourire, je n'arrive même plus à penser. Je sais que tu aurais voulu que je sois heureuse, mais sans toi, c'est impossible parce que Maïana sans Davina, c'est comme un être humain sans poumons. Je n'ai plus d'oxygène, je n'ai plus l'envie de continuer.

Tu me manques tellement.

*

Vendredi 6 septembre 2019 - Evry

Demain, ça fera quatre semaines qu'elle est partie. Un mois qu'elle m'a quitté, un mois que je me sens seule. J'étais allé à son enterrement, mais je n'y étais que spectatrice, ayant l'impression de ne pas être dans la vie réelle, d'être dans un cauchemar dans lequel j'allais bientôt me réveiller.

Je n'avais revu personne depuis, ni mon frère, ni Clara, ni Tarik. J'avais reçu des appels, dont certains de Tarik, mais j'avais décidé d'éteindre mon téléphone, n'ayant ni le moral, ni la force de parler.

J'avais aussi entendu frapper à la porte à plusieurs reprise durant ces semaines, mais je n'avais toujours pas ouvert, souhaitant rester seule.

Aujourd'hui, j'avais entendu que la porte avait frappé, et que ça avait même insisté. Mais je n'avais toujours pas ouvert.

Je voulais rester dans ma solitude, et essayer de faire mon deuil seule, deuil que je ne parvenais pas à faire, car je n'acceptais pas le décès de ma mère.

J'étais pourtant bien, et ça faisait maintenant 4 semaines que je ne me plaignais pas, que je ne pleurais plus. J'étais juste bien. Je mangeais parfois, mais très peu. Je ne savais pas réellement ce qu'il se passait autour de moi, ni quand est-ce qu'il faisait jour, ni quand il faisait nuit. J'avais perdu toute notion du temps, puisque j'étais juste bien. Les jours s'enchaînaient sans réellement que je sache combien de temps s'écoulait exactement, mon inconscient avait prit le dessus sur mon conscient, et j'étais bien mieux comme ça.

J'étais donc sur mon canapé, comme tous les jours de la semaine, et j'entendais un bruit au loin. Je me doutais que quelqu'un était à nouveau entrain de frapper à la porte, mais premièrement je ne voulais pas ouvrir, et deuxièmement, je ne pouvais pas ouvrir.

J'étais dans mon sommeil, un sommeil bien profond, un sommeil que j'aimais. Mais un bruit plus fort que les autres s'était fait entendre, sans que je ne réagisse à ça.

Puis j'avais entendu une voix. C'était Arnaud, je reconnaissais cette voix, mais tout semblait si lointain que je ne parvenais même pas à comprendre ce qu'il disait. Mes yeux s'ouvrirent quelques secondes doucement, et dans une vision très flou, je pouvais le voir bien proche de moi entrain de me parler. Mais mes yeux s'étaient refermés. Non, je ne voulais pas le voir, je ne voulais pas être réveillée, je voulais rester dans mon sommeil.

Laisses moi Arnaud, vas-t-en. Je vais bien, je vais même mieux que toi, j'en suis certaine. Laisses-moi dormir, et vas-t-en, pensais-je.

Mais impossible de prononcer le moindre de ces mots, non parce que je n'était pas dans un état de conscience.

Je senti alors mon corps se soulever, il était entrain de me porter.

Pourquoi tu me déplaces Arnaud ? Laisses-moi tranquille, je finirais par me réveiller, je vais faire tout ce qui est nécessaire à ma survie, puis je me rendormirais, promis.

Trop d'sentiments m'abîment - Ademo - PNLOù les histoires vivent. Découvrez maintenant