Chapitre 46

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Lundi 16 avril 2018 - Evry

Il n'était pas loin de 11h00 lorsque je m'étais réveillée d'un bon. J'avais carrément oublié de mettre mon réveil, alors que je devais être présente au restaurant pour 11h30. Autant dire que c'était mission impossible. J'appréhendais la réaction de Luis, car je savais qu'il était pointilleux, et qu'il comptait sur nous pour assurer la réussite de son projet.

J'étais directement sorti de mon lit en me rendant compte de l'heure lorsque je m'étais réveillée. La contraste du froid qui frappait ma peau et des draps chauds dans lesquels j'étais plongée il n'y avait que quelques secondes me fit frissonner, et une sensation désagréable avait envahi mon corps. D'autant plus que je n'avais aucun vêtement, j'avais bondit vers mon dressing pour m'habiller en vitesse, faisant gronder mon brun préféré qui était en semi-coma dans mon lit.

J'avais décidé de rentrer chez moi hier soir, après une journée pour le moins difficile émotionnellement, et il avait décidé de venir, prenant quelques affaire avec lui, car nous savions tous les deux qu'il passerait au moins une nuit à mes côtés.

- Qu'est-ce que tu fous ? Grogna-t-il, la tête enfouie dans un coussin alors que j'étais en plein remue-ménage, essayant de me dépêcher comme je le pouvais.

- J'suis en retard, dis-je en enfilant un jean rapidement.

Il n'avait pas eu plus de réaction à ça, et ça m'arrangeait un peu, car je n'avais pas réellement le temps de discuter avec lui.

Un petit coup de maquillage, une queue de cheval, et je lui avais laissé la clé sur la table si jamais il comptait sortir.

*

J'avais tout de même fait vite puisqu'il était 11h50 lorsque j'étais arrivée au restaurant, en m'excusant plusieurs fois à Luis, qui n'avait pas l'air ravis de mon retard à en croire la tronche qu'il tirait.

- Maïana, 11h30, c'est pas 11h50, c'est pas 11h40, c'est pas 11h31 c'est 11h30. Donc j'espère bien que c'est la dernière fois que je te le dis, et vas vite te changer, me dit-il en m'indiquant les vestiaires.

J'étais directement allé me changer, un peu déçue de faire mauvaise impression directement mais j'avais speedé pour enfiler ma robe et commencer mon service.

- Stop, stop, stop, me dit Luis, en m'interpellant à la sortie du vestiaire. Il détacha mes cheveux et massa légèrement mon crâne afin de donner un peu plus de volume à ceux-ci, sans qu'il paraissent coiffés parfaitement. Il avait également remonté légèrement ma robe, sur laquelle j'avais tiré pour qu'elle me couvre un peu plus une minute plus tôt. Voilà jolie petite fleur, tu peux y aller, m'avait-il dit en me poussant légèrement.

On sentait réellement qu'il ne pensait qu'à ramener du monde, et faire un maximum d'argent. Il comptait donc énormément sur nos apparences pour arriver à ses fins.

J'avais donc commencé mon service, et contrairement à samedi soir, on pouvait dire qu'il n'y avait pas une si forte fréquentation. Luis aurait donc pu être un peu plus sympathique à mon égard à en voir le manque d'affluence.

- J'ai cru que t'avais abandonné, me dit Aïda.

- Non, j'ai oublié de mettre un réveil, répondis-je en ricanant.

- Célian est parti, m'apprenait-elle, il a pas trop aimé la soirée de samedi soir, et après le service il en a directement parlé à Luis et il a mit fin à son contrat.

J'étais triste d'apprendre cette nouvelle puisque c'était l'un des membres de l'équipe avec qui j'avais bien accroché. Mais s'il ne se sentait pas à sa place ici, il avait raison. A ce qu'il m'avait raconté pour le peu qu'on ait discuté, il avait apparement déjà une vie de famille, avec deux enfants en bas-âge. C'était donc compréhensible qu'il ne s'attendait pas réellement à cet univers lorsqu'il est venu servir samedi.

Trop d'sentiments m'abîment - Ademo - PNLOù les histoires vivent. Découvrez maintenant