La Gladiatrice - Fanfiction Hunger Games -

2.

Encore sous le choc, j'arrivai à l'Exploitation sans dire un mot. Mon père ne m'avait même pas réprimandé de mon imprudence, il semblait lui aussi touché par l'incident de la place.

Nous nous étions séparés comme à notre habitude à l'Affichage, le tableau qui répartissait les tâches de l'Exploitation. Il y était toujours noté le travail de chacun et il était évident que mon père ne faisait pas les mêmes que moi.

Lui, il travaillait généralement à l'usine et moi en plein air. Heureusement pour moi, s'il y a bien quelque chose que je détestait c'était de rester enfermée ! Je me rendis vers mon casier où je rangeais mes affaires habituelles quand j'entendis une voix qui m'était familière :

- Eh, salut Laura, t'es là de bonne heure aujourd'hui !

C'était Anya, ma voisine et aussi l'une de mes meilleurs amies. Elle me souriait de toutes ses dents blanches. Je la trouvais vraiment belle avec ses cheveux noirs bouclés et sa peau laiteuse. Il fallait dire que nous formons une vraie bande ! Nous étions sept amis de l'Exploitation, même si nous n'étions plus que six depuis la mort de Cycy...

Généralement, les habitants du Sept nous appellent les Carrières. Étant quasiment nés dans l'Exploitation, nous avons développé certaines capacités tels que se déplacer dans les arbres sans être vu, manier des armes comme des haches et nous savions tous les bases de survie. Cycy aurait vraiment pu gagner ces Jeux, je le savais. Nous ne reparlions plus d'elle depuis longtemps car son souvenir nous faisait encore trop de mal.

Je répondis alors d'un ton léger :

- Oui, on s'est dépêché près de l'Agora, mon père ne voulait pas trop qu'on s'attarde...

- Tu as vu ce qu'ils ont fait ? coupa Anya.

Je l'observai, elle avait l'air hors d'elle et la seule chose qui la mettait dans cet état était les injustes plutôt fréquentes dans notre district.

- Attends, il n'y a tout de même pas eu d'exécu... enfin de flagellation hier tout de même ?

La jeune fille était contre toutes formes de violences et ne supportait pas que quelqu'un prononce le moindre mot en rapport avec ces brutalités malheureusement trop courantes dans mon district.

Anya prit sa hache dans son casier et m'attendit, l'air agacée :

- Tu croyais quoi ? Que le tas de cendres était le reste du barbecue des Pacificateurs ?

Je restai bouche bée surprise de ne pas y avoir moi-même pensé plus tôt. Alors cette femme avec les fleurs, c'était peut-être une de leurs parente ?

Je saisis les affaires dont j'avais besoin avant de filer rejoindre les autres. A part Darius, tout le monde devait déjà être là, mais Darius était une exception, il était le fils d'un Pacificateur et il devait attendre que son père parte en service pour nous rejoindre.

En s'enfonçant dans la forêt de sapins, nous discutions calmement sans que ni l'une ni l'autre aborde le sujet de la Moisson du lendemain.

- Ton petit frère va mieux ? demanda Anya qui elle aussi gardait espoir sur ce sujet.

- Il faudrait que je demande à une personne en laquelle j'ai confiance pour le savoir, grognai-je.

La jeune fille rit et se mit à sauter dans un arbre avec une aisance qui aurait été spectaculaire si je n'étais pas également habituée à faire ce genre de chose.

- Allez arrête de faire cette tête et garde espoir c'est la seule chose que tu puisses encore faire ! Je te parie que j'arrive avant toi dans la zone C !

Je lui rendis un sourire, s'il y avait bien quelque chose que je détestais, c'était bien perdre et Anya le savait très bien.

- Tu n'espères tout de même pas me battre ? répliquai-je piquée au vif.

- C'est ce que l'on va voir... murmura-t-elle.

Nous nous élançons dans les arbres à une vitesse incroyable en exécutant des figures simples mais toutes aussi dangereuses les unes que les autres. La zone C était la zone où nous devons travailler aujourd'hui. C'est aussi la plus éloignée de l'Affichage, nous avons donc un peu de trajet à faire.

Je dois avouer qu'Anya est bien meilleure acrobate que moi mais question vitesse, je pensais la battre. Nous étions toujours au même niveau en tentant de prendre l'ascendant l'une sur l'autre quand un cri de douleur nous interrompit.