31.

919 62 2
                                    


J'évaluai la distance qui me séparait du lac ; trois cents mètres, c'était jouable. Ce qui allait être plus risqué c'était que j'allais être obligée de passer par la Corne, c'est-à-dire complètement à découvert avant que je ne puisse me réfugier derrière le buisson le plus proche. Je serrai les dents et filai comme une flèche dans la nuit. Je ne faisais le moins de bruit possible, attentive à tous mes mouvements et me réfugiai derrière le rocher. Au moins, j'avais réussi l'étape la plus difficile...

- Abra, Abra, murmura la jeune Carrière, je crois que j'ai vu quelqu'un !

Abraxan grogna :

- J'aimerais bien dormir tranquille Ériny !

- Et si c'est la gamine, tu veux toujours rester tranquille ?

Il se leva en bougonnant et je me figeai derrière mon rocher, le cœur battant n'osant même plus respirer. J'avais visiblement sous-estimée la Carrière !

Les yeux bleus d'Abraxan sondèrent la nuit et il demanda :

- Vers où tu l'as vue ? Je vais aller voir.

- Tu ne veux pas y aller avec les autres ? demanda-t-elle.

- Non, je suis quand même capable de tuer une gamine de quatorze ans, répliqua-t-il d'un ton tranchant.

Elle céda et désigna du bras la Corne en englobant la petite partie de la plaine où j'étais cachée et le carrière saisit sa longue lance pour se rendre dans ma direction.

Mon cœur s'arrêta de battre une seconde, j'étais fichue. Soit je me faisais repérer par lui ou je devais prendre le risque de me tourner vers les autres Carrières. Les deux cas étaient désespérés mais je n'avais pas d'autre options. Il fallait que je traverse près du camp en créant une diversion si je voulais avoir la moindre chance.

Je saisis une pierre sur ma droite hésitante, si je la lançais, mon mouvement serait visible et je prenais le risque de me faire repérer par cette fille... Ériny.

J'avais encore une autre éventualité.

Je confectionnai une fronde avec une branche et mes bandages élastiques que j'avais toujours aux mains et j'y logeai ma pierre. Depuis petite, je jouais à ce jeu et je savais maintenant bien viser. Il suffisait qu'il réagisse bien...

La pierre partit dans les fougères de la forêt et Abraxan tourna la tête.

- Tu as entendu ? demanda-il à son alliée.

Elle haussa les sourcils avant de répondre :

- Non, qu'est ce que c'était ?

Le Carrière s'éloigna de moi et j'en profitai pour bondir hors de ma cachette en faisant un détour pour ne pas rentrer en plein dans le camp. La fille ne se rendit compte de rien, bien trop occupée à fixer Abraxan et je sprintai vers la minuscule mare en contrebas avant de me jeter dans un saule qui la bordait. Je ne pouvais presque plus voir les Carrières et j'en étais rassurée, il ne me restait plus qu'à vider l'intégralité du poison dans la mare non sans m'être remplie ma gourde avant. Je déversai le contenu de la boîte dont la couleur de mêla à merveille avec l'eau et je souris. Maintenant, il allait falloir être patiente et me trouver un coin sûr. Je quittai l'arbre au pas de de course, devant moi s'étendait une plaine aux hautes herbes mais elle ne m'inspira pas. Qui sait ce qu'il pouvait se cacher entre ? Je ne tenais vraiment pas à faire connaissance avec un serpent venimeux ou quelque chose dans le genre...

L'autre côté était des marais. Ils ne m'accueillaient pas vraiment plus mais je me sentirais plus en sécurité dans un lieu où je pouvais me cacher que sur une plaine dégagée.

Je me dirigeai donc vers ces derniers en ralentissant ma course de peur de heurter quelque chose quand ma tête se remit à tourner. Je m'arrêtai, il ne servait à rien que je poursuive dans un tel état et je sortis de nouveau les comprimés du Capitole en comprenant mieux pourquoi il y en avait plusieurs. Ma tête s'allégea presque immédiatement et je pus reprendre ma course vers les marais. Arrivée devant, je marquai une pause, à l'affût de n'importe quelle bête sauvage mai ne sentant rien de particulier arriver, je grimpai dans un arbre et scrutai l'arrivée de n'importe quel danger sachant que je devrais chasser un peu le lendemain. Mes réserves maigrissaient et il fallait que je trouve de quoi manger aussi vite. Peut-être que je trouverais une mare avec des poissons comestibles remarque, je n'avais aucune connaissance des poissons et ils serait bête que je m'empoisonne, je chasserai donc un peu ou me débrouillerai pour dénicher des plantes comestibles.

Pour la seconde fois dans l'arène, je m'attardai à songer à Kaden, où était-il en ce moment ? Probablement pas très loin de là puisque je l'avais vu partir dans cette direction après le bain de sang. Je me demandai ce que je ferais si je devais le croiser une autre fois, je ne sais même pas s'il m'accueillera mais en même temps, c'est un peu de ma faute, je n'aurais peut-être pas du refuser la demande d'alliance...

Je restai dans mon arbre à rien faire quand je sentis encore une fois la présence de mon nœud dans la gorge. En fait, il ne m'avait pas quitté depuis que j'étais entrée dans l'arène, j'étais toujours sur le qui-vive et je m'attendais à voir un danger surgir de n'importe où.

Une ombre se déplaça vers le fond des marais. Je me retournai vivement mais je ne vis rien. Je restai néanmoins tournée dans cette direction mais plus rien ne bougea durant une bonne heure au moins.

Je m'étais mise à somnoler quand un bruit de craquement me réveilla sur ma gauche. Je bondis sur mes pieds, tous mes sens en alerte quand le craquement se répéta. Je grimpai encore plus haut dans mon arbre avant de reconnaître le craquement, ce n'était pas un humain, c'était un animal.

Des panthères surgirent partout autour de moi, guère plus grandes que des chats, encerclant l'arbre sous lequel j'étais logée et grognèrent furieusement en montrant leurs crocs. Ma chance sur ce coup-là, c'était que tuer des animaux comme ceux-ci j'en ai fait toute une année et je savais comment ils réagissaient et comment il fallait s'y prendre.

Je pris une grande respiration et je lançai mon premier poignard sur une bête. Elle se ficha pile dans son cou et elle tomba à terre, son sang commençant à se vider. C'était visiblement le signal pour les autres de m'attaquer à leur tour mais mes lames les attendent déjà, Elles n'étaient que cinq et je pros vite l'avantage, j'espérais en mettre plein la vue aux sponsors et et m'appliqua à n'en louper aucune. J'achevai juste ma deuxième quand une autre se rue sur moi, je l'évitai agilement avant de lui planter ma dague dans l'épaule et de l'achever. Les autres se révèlent tout aussi prévisibles et j'espérais avoir fait peur au Capitole.

J'éclatai de rire à la fin avant de me rappeler que je ne suis pas dans le Sept et que quelqu'un pourrait m'entendre. J'étouffai donc mon rire, je suis ravie de m'en être aussi bien sortie et je me demande même s'il s'agissait de mutations génétiques, probablement non vu la facilité avec laquelle je les ai liquidées or, cela veut dire que j'aurai de quoi manger demain ! Je m'en réjouissais d'avance et descendis de mon arbre pour commencer à les vider, j'y suis déjà plus habituée maintenant. Généralement, quand je tue un animal à l'Exploitation, on m'autorise à le récupérer et ma mère est aux anges pendant une bonne demi-heure ! La fourrure nous rapporte un joli paquet d'argent que je partage en général la viande avec mes amis et nous passons une bonne soirée où nous allons nous coucher le ventre plein.

Les panthères en question n'ont pas énormément de viande mais je m'en contenterai.

Je me décidai de me reposer un peu et d'allumer un feu le lendemain quand les Carrières seront déjà partis. Je retournai m'allonger sur ma branche et cette fois plus rien ne vient perturber mon sommeil. 

La Gladiatrice - Fanfiction Hunger Games -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant