La Gladiatrice - Fanfiction Hunger Games -

20.

Il me regarda tristement et ramassa mon collier par terre. Je ne pouvais plus bouger, pas lui, pas Arran ! Ce n'est pas possible...

Il me secoua un peu pour que je reprenne mes esprits et me fit un signe de tête vers la porte de l'appartement réservé au district Sept.

- Non, je lui murmurai, je voulais sortir de tout ça juste un instant.

Il s'assied à côté de moi le long du mur et sortit un bout de papier et se mordit l'index. Une perle de sang jaillit et il traça sur le papier des lettres hésitantes qui forment le mot : raconte.

Je me mit à parler de tout, depuis la visite de mes parents au dernier jour d'Entraînement en passant par le défilé des chars. Enfin, je ne lui parlai pas de certaines choses comme le mot de Will où l'étrange comportement de Galatée car je sais que nous sommes sûrement filmés en ce moment même et que chacune de mes paroles sont retournées dans tous les sens par les techniciens du Capitole pour y chercher les sous-entendus que je pouvais y glisser.

Ça me faisait étrangement du bien d'être avec quelqu'un que je connaissais même si je sais qu'il ne sera plus le même.

Alors que j'arrivai à la fin de mon récit, je fondis en larmes et il me prit dans ses bras. Le voir ainsi, au service du Capitole lui qui a toujours aimé la liberté me fait mal et le simple fait de me dire que je ne le reverrai plus après les Jeux me brisait le cœur. Et lui non plus il ne reverra personne, il restera ici, seul.

Je me rappelai de ses journées que l'on avait passées tous ensemble, tous les ''carrières'' du district Sept réunis. Cycy dans les bras d'Arran, moi et Will nous chamaillant comme d'habitude et Anya et Darius qui racontaient toutes sortes d'histoires à Dune qui les écoutait avec attention.

Alors je pleurais pour ça, pour ces soirées qui ne seront plus jamais les mêmes, je pleurais car le Capitole m'a tout enlevé, de mon petit frère à mes meilleurs amis.

Que deviendront-ils dans le Sept ? Darius devra les quitter pour aller dans le Deux et je sais pertinemment que si je ne sors pas de ces Jeux, Will se portera volontaire à la prochaine édition pour me venger.

Anya et Dune resteront sans doute seules et seront placées dans une nouvelle équipe pour l'Exploitation mais rien ne sera pareil.

Je serrai Arran dans mes bras et je lui murmurai à l'oreille entre deux sanglots :

- Qu'est ce qu'on va devenir ?

Il pleurait lui aussi, je sentis une larme froide couler dans mon cou quand la porte de nos quartiers s'ouvrit en grand et Morgan en sortit.

- Laureleen, glapit-elle, qu'est ce que tu fais là ? Rentre immédiatement !

Je me séparai d'Arran mais il me retient par la manche et me donna un papier blanc plié en quatre. Je le pris et il disparut quelques secondes plus tard, j'essuyai mes larmes et rentrai à l'intérieur.

Morgan avait déjà rapporté toute la scène vu le regard accusateur que me lança Blight :

- Qu'est ce qu'il t'a pris ? m'aboie-t-il.

Je ne lui accorde pas un regard et je dépliai le papier, Arran y avait écrit avec son sang :

Gagne.

Je regarde un instant la signature, ce n'est pas la sienne, c'était la signature de Cycy. Gagner pour elle, pour Cycy, c'est ce qu'il attendait de moi.

J'arrêtai de pleurer, ça ne me mènerait à rien. Maintenant, je n'ai qu'une envie : faire payer ses crimes au Capitole et gagner ces Jeux.

- Kaden, il serait peut-être temps d'aller à la salle d'entraînement, déclarai-je calmement en fourrant le papier dans ma poche.

Il acquiesça en silence et quitta la table. Nous sortons de nos quartiers sans même regarder un instant les autres. Il ne me demande pas qui s'était, je pense qu'il avait une idée de toute façon.

Nous prenons l'ascenseur en silence quand il déclara prudemment :

- Tu ne devrais pas te comporter comme ça avec Blight. Il n'est pas méchant au fond, c'est juste...

- Qu'il me déteste ? le coupai-je en levant mes yeux devenus rouges au ciel.

- Non... soupira-t-il, tu ne comprends pas. Il ne te détestait pas mais il te trouve un peu trop... sûre de toi voire provocatrice et un peu cachottière aussi. Il a l'impression que tu ne nous dit pas tout ce que tu sais.

- Qu'est ce que ça peut bien lui faire, répondis-je d'un ton cassant désireuse d'achever cette conversation.

- Je pense qu'il n'a pas tout à fait tort car moi aussi j'ai l'impression que tu me caches des choses Laureleen.

Je prend une grande inspiration, depuis quand aux Hunger Games les stratégies devaient-elles être dévoilées ?

- En réalité, poursuivit-il, j'ai surtout eu cette impression le premier jour d'entraînement en même temps que cette histoire avec Warren Thomson, ensuite ça a été l'eau sur les carrières et, maintenant que j'y repense, le défilé sur les chars.

Je ne peux pas lui dire la vérité, je ne la dirai à personne du moins pas encore.

- Je ne sais pas pourquoi Warren Thomson me colle au basques, commençai-je sincèrement et je ne sais pas ce qu'il m'a pris le jour des chars mais je le regrette amèrement, ça tu peux en être sûr. Si tu parles des carrières, combien de fois je vais devoir vous répéter que je n'y suis pour rien dans cette affaire d'eau ?

La porte de l'ascenseur s'ouvrit et j'allai rejoindre les autres tributs, le laissant seul. Je savais bien que je pourrai le faire douter sur moi en disant cela mais je n'avais pas vraiment réfléchi à un autre moyen.

Nous attendons côte à côte sur un banc dans le couloir avant la salle d'Entraînement, sans nous échanger le moindre mot, les yeux dans le vide. Près de moi, les tributs du district Huit font craquer nerveusement leurs phalanges quand la voix de Senecta Crane, le Haut Juge des Hunger Games retentit :

- Serber, district Un, vous êtes attendu dans le Centre d'entraînement.

Un garçon blond se leva et se dirigea vers la porte, le regard haut. Il n'avait pas peur.

L'attente reprit de nouveau.

Un quart d'heure plus tard environ, il en ressortit et monta immédiatement sans regarder personne. Sa coéquipière fut appelée à son tour.

Dans la salle, les tributs se jaugeaient du regard, comme pour voir qui allait craquer le premier. Karib me regarda méchamment comme s'il voulait me tuer sur place.

- Attends d'être dans l'arène, lui articulai-je silencieusement.

Karib sourit d'un air diabolique et se leva pour rejoindre à son tour le Centre d'Entraînement. Plus que cinq tributs avant moi.