11.

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Lorsque je me réveillai, j'entendis des coups frappés à ma porte. La voix douce de Kaden vint alors à mes oreilles, comme si j'étais encore dans un rêve :

- Laureleen, nous arrivons dans vingt minutes, je peux enter ?

Maintenant complètement éveillée, je m'assis sur mon lit en réalisant que j'avais probablement dormi trois heures entières.

- Heu... attends deux minutes, lançai-je à Kaden en guise de réponse.

Je me précipitai sur le message de Will pour le fourrer dans la poche intérieure de mon blouson et éteignis l'écran qui affichait à présent le sceau du Capitole.

- C'est bon, tu peux entrer.

Je jetai un regard de dernière minute à la pièce sans lui trouver quoi que ce soit à redire et Kaden entra. Il s'assit à son tour sur le lit puis déclara :

- Je suis désolé pour ce qui c'est passé tout à l'heure, Morgan et Blight étaient juste un peu énervés c'est tout.

Je me retiens de sourire, un peu énervés ? Passe pour Blight mais pour Moissonneuse...

- Tu n'as pas à t'excuser ce n'est pas de ta faute, répondis-je néanmoins.

- Non, c'est juste que je n'aurait pas aimé que l'on me traite comme ça c'est tout, reprit Kaden.

- Je n'ai pas aimé non plus, répondis-je en songeant que je l'avais tout de même bien mérité à jouer la Carrière gâtée.

- Laureleen, écoute je vais être franc, je...

- Eh là-bas, il faudrait vous montrer présents ! On arrive, cria la voix de Blight coupant Kaden dans son discours.

Je maudis intérieurement Blight ; Kaden était sur le point de me dire quelque chose d'intéressant et il fallait que ce soit à ce moment que ce rabat-joie nous interrompe !

- Oui... l'encourageai-je tout de même, désespérée.

Il hésita avant de répondre :

- Non, oublie ce que je viens de te dire, il faut y aller.

Il sortit du compartiment et je le suivis en pestant encore une fois contre mon mentor.

- Dépêchez-vous, nous reprit encore celui-ci, on n'attend que vous dehors.

Le train s'arrêta devant un grand immeuble que je reconnus être celui qui hébergeait les tribus avant l'arène. Devant, s'agglutinait une foule impressionnante d'habitants du Capitole qui criaient et gesticulaient pour nous voir.

- Sortez, sortez les enfants, s'écria Moissonneuse qui avait repris son air surexcité, ils n'attendent que vous !

Elle avait insisté sur les des deux derniers mots en nous poussant vers l'avant.

- Votre Moisson a été la plus appréciée du Capitole, riche en rebondissements, on peut le dire ! Vous partez avec un avantage au point de vue des sponsors, commenta Blight d'un air neutre,

Je me marquai un point intérieurement mais je n'eus pas le temps de plus y réfléchir car les portes du train s'ouvrirent en nous laissant devant une foule exubérante.

Nous avancions dans l'allée qui nous est réservée, entourés d'une masse bariolée qui braillait nos noms mais Kaden ne leur porta pas une seule attention. J'hésitai à l'imiter mais les conseils de Will me reviennent en tête ; il m'avait demandé de me faire aimer. J'optai donc pour une solution qui consistait à copier bêtement le sourire si mystérieux d'Arran, il me montrera déterminée et ouverte mais faut-il encore pouvoir l'imiter !

Je croyais bien que mon effet avait plutôt bien fonctionné car la foule se mit à scander en cœur :

- Laure-leen ! Ka-den ! Laure-leen ! Ka-den !

Quelqu'un dans la foule tonna même d'une voix grave :

- Je parie le Sept cette année !

Il est évident qu'il parlait de Kaden ; avec son air déterminé il semblait n'avoir peur de personne et encore moins des Jeux.

Lorsque nous rentrions enfin dans l'immeuble, Moissonneuse s'extasia aussitôt de sa voix aiguë :

- Oh vous étiez formidables, regardez, le Capitole vous adore déjà !

Blight ne montra pas la moindre réaction et ne semblait absolument pas partager l'enthousiasme de sa collègue. Il se contenta seulement de se diriger vers les ascenseurs d'un pas vif comme pour s'éloigner de la foule au plus vite.

Kaden observa l'immeuble avec un air impressionné et se pencha vers moi pour me parler :

- Tu as vu ce bâtiment ? Rien que pour ça je ne regrette pas de m'être porté volontaire !

Je lui souris en sautant immédiatement sur l'occasion :

- Ah oui ? C'est vrai que c'était vraiment courageux de ta part. C'est donc pour cela que tu l'as fait ?

Il ne me répondit pas directement et se contenta d'observer le toit d'un air faussement intéressé avant de reprendre en souriant :

- Il paraît que la nourriture est excellente ; j'ai voulu vérifier et j'espère ne pas être déçu.

Je le fixai avant de lui rendre son sourire quelques temps de retard. Tout semblait me prouver qu'il y avait une vraie raison mais quoi ? Que me cachait-il en réalité ?

Une voix venant de l'autre bout du hall interrompit le cours de mes pensées. Je ne mis pas beaucoup de temps à la reconnaître et manquai de peu de me jeter sur lui pour l'étrangler de mes propres mains.

- Tiens, salut Blight ça va ? Tu as eu une belle Moisson à ce que l'on dit.

C'était Warren Thomson, l'ancien vainqueur. En deux mots l'assassin de Cycy.

Mon regard se tourna automatiquement vers lu, il n'a pas changé. Ses cheveux blonds décoiffés et ses yeux d'un doré époustouflant montraient toujours autant d'insolence. Je ravalai ma haine avec difficulté et serrai les poings à m'en laisser les traces de mes ongles sur mes paumes.

Blight se tourna vers lui et lui répondit aimablement mais avec une pointe de lassitude, comme si tout cela l'ennuyait :

- Oui, la plus mouvementée que je n'ai jamais connue sans aucun doute.

Warren se tourna vers nous et nous jaugea de regard. J'avais l'impression de passer sous des rayons x, ce qui m'irrita encore d'avantage. Il releva ses yeux vers mon visage avant de s'adresser à moi avec le flegme qui le caractérisait :

- Trois Moissons, deux fois appelée. Tu enchaînes malchance Laureleen.

- Je ne crois plus à tout ça depuis longtemps Warren, si je suis là c'est que je dois l'être, lui répondis-je de mon ton le plus glacé.

- Bon raisonnement, je n'attendais pas moins de toi, répondit-il d'un ton nonchalant.

Il se détourna de moi en me gratifiant d'un regard hypocrite agrémenté de son sourire de tombeur auquel je répondis avec joie.

- Quelle horreur, murmurai-je une fois qu'il s'était éloigné, il ose parle de moi comme s'il me connaissait vraiment.

Personne ne me répondit. 

La Gladiatrice - Fanfiction Hunger Games -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant