La Gladiatrice - Fanfiction Hunger Games -

8.

Je m'avançai, la tête haute parmi tous ces visages tournés vers moi et je fixai la Moissonneuse d'un air noir.

- Laura ! me cria Anya d'un air hystérique entre deux sanglots.

Elle essaya de me prendre la main mais je l'ignorai, continuant mon chemin jusqu'à l'estrade.

Soudain, j'entendis Dune courir vers moi, deux Pacificateurs à ses trousses. Je ne pus pas l'ignorer, pas elle.

Elle se jeta dans mes bras et me murmura à l'oreille :

- Tu vas revenir hein ? Promets-le moi...

Elle renifla et de grosses larmes inondèrent ses joues. Je les essuyai avant de lui murmurer :

- Je vais partir pour ça Dune.

De puissantes main l'arrachèrent de moi et je reconnus Darius. Il me regarda fixement mais sans montrer la moindre expression. Je supposai que si quelqu'un se rendait compte qu'il me connaissait, il y aurait des remontrances de son côté alors je n'en pris pas compte. Il finit tout de même par me marmonner sans remuer les lèvres, tel un ventriloque :

- Gagne.

Je lui rendis son regard déterminé. Je n'avais pas peur, je n'avais plus peur.

Je traversai le reste de la foule en sentant leurs regards sur moi. Lorsque je montai sur l'estrade, la Moissonneuse s'écria :

- Eh bien, décidément, les Hungers Games nous laissent plein de surprises, alors veillez acclamez district Sept, Laureleen Hawkins !

Il n'y eut pas d'acclamations, aucun applaudissement. Juste une voix qui s'éleva haute et claire parmi la foule. Je ne parvins pas immédiatement à l'identifier mais elle parlait, brûlante de haine et de vie en même temps :

- Vous nous dites d'applaudir une femme qui aura sa vie brisée, commença-t-il, une femme qui, après avoir surmonté les épreuves, reviendra le regard vide pour entraîner à son tour d'autres enfants ainsi ? Ce n'est qu'un cercle vicieux abominable ! Nous ne pouvons pas regarder encore nos enfants se faire tuer alors que certains avaient peut-être un avenir, du talent ! Et même sans, ils ne restent pas moins des êtres humains. Vous dites nous faites subir cela sous le prétexte de la Révolte mais ce n'est pas nous qui l'avons menée. Nous n'avons rien mérité de cela et nous devons payer le faute de nos grands parents, que dis-je ? Arrière grands parents ! Si nous menions une révolte maintenant, nous mériterions les Hunger Games mais non, rien et nous payons toujours plus tous les ans. Est-ce normal ? Est-ce que si nous nous révoltions le prix à payer serait moins cher ? La réponse me paraît évidente mais peut-être pas à vous. Vous avez encore un peu de temps pour y réfléchir mais cela dit, faites bien attention à vous ! A bientôt j'espère !

Une ombre quitta la foule vers le fond et bondit avec agilité sur le toit de la gare.

- Tuez-le ! beugla un Pacificateur.

Cette ombre, je la reconnus alors sans mal, découpée dans la lumière. C'était celle d'Arran.

Il ne nous avait jamais dit à quel point il était remonté contre le Capitole, jamais. Ce qu'il venait de faire était juste... suicidaire.

Les Pacificateurs continuaient à tirer même si le jeune homme avait disparu depuis longtemps derrière un immeuble, et il ne reviendrait probablement jamais.

Moissonneuse se racla la gorge dans son micro, le départ d'Arran avait causé un silence dans l'assemblée comme si tout le monde réfléchissait à sa proposition et la soupesait .

La femme, voyant que personne ne l'écoutait se dirigea furieusement vers le globe des garçons et en retira un bout de papier.

Un silence tendu était déjà revenu, comme si le Capitole les rappelait à l'ordre.

Satisfaite de l'effet qu'elle produisait, elle prit tout son temps à déplier le papier de ses mains tremblantes de rage et cria d'une voix aiguë :

- Willhem Moore !

Je restai figée sur place, non, ce n'était pas possible, je ne pourrais pas me battre face à lui !

Will s'avança vers l'estrade son regard déterminé fixé sur moi. Je lui renvoyai un œil paniqué mais il ne cilla pas une seconde.

J'entendis les cris de Dune retentir de nouveau et ses parents la retiraient de l'assemblée, les yeux pleins de larmes.

Will monta sur l'estrade et me prit la main. Elle était chaude et sèche, pleine de vie, elle me donnait envie de me battre. Je m'apprêtais à la lever quand une voix calme retentit :

- Je me porte volontaire comme tribut.

Je tournais automatiquement les yeux dans la direction où la voix avait résonné, cette intonation, calme et posée faisait écho à mes souvenirs. C'était un garçon de dix-sept ans. Il me donna une vague impression de déjà-vu mais je ne parvis pas à lui mettre un nom.

- Non ! cria Will alors que des Pacificateurs le retiraient déjà de force. NON LAURA !

Il se débattit un envoya un Pacificateur à terre d'un coup de poing impressionnant quand un autre l'assomma d'un coup de crosse et il tomba à terre, inconscient.

- WILL ! hurlai-je à mon tour en essayant de le rejoindre.

Darius me barra le passage avant d'emmener Will par les bras. Il me lança un regard pour me dissuader de l'approcher encore. J'assistai donc à la scène, impuissante tandis que je mourrais d'envie d'aller à ses côtés pour le soigner et attendre son rétablissement ici, dans le Sept mais cela, je ne le pouvais plus et je ne le pourrai peut-être plus jamais.

Je les regardais l'emmener, me sentant complètement dépourvue de sentiments autre que la douleur intérieure qui me tiraillait le cœur. Le garçon volontaire s'avança vers moi. Il me fixait d'un œil perçant.

- Très bien mon garçon, c'est très courageux de ta part commenta Moissonneuse d'un air surexcité, quel est ton nom ?

- Je m'appelle Kaden Shaw, répondit-il d'une voix toujours aussi impassible.

C'est là que je le reconnus, c'était le grand frère de Cycy.