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Je fermai yeux, dégoûtée avant que le film ne reprenne son cours une fois la foule calmée. On me voit à présent au beau milieu de dizaines de mutations génétiques. Je reconnais les étranges poissons, cette vois, Caesar me félicite pour m'en être aussi bien sortie. J'accepte ses éloges un peu difficilement avant de me concentrer de nouveau vers l'écran et de voir un visage qu'il m'est dur d'affronter en face ; Icare.

Je me retins de lui hurler de s'enfuir quand la scène de sa mort repasse et le me mords l'intérieur de ma joue jusqu'au sang pour tenir le coup. La douleur physique atténue celle qui envahit mon cerveau quand Caesar me demande :

- Tu t'es beaucoup attachée à de nombreux de tes adversaires durant tes Jeux. Il y a eu Kaden, Parthe et Nysa du district Douze comme nous l'à révélé la scène finale, Alecto du Dix que nous verrons plus tard et enfin Icare, ce jeune garçon du Trois. Peux-tu nous dire pourquoi ?

La réponse me vint sans trop de difficulté contrairement aux autres :

- Je pense que je trouvais injuste qu'ils se retrouvent ici, ils ne méritaient pas tout ça, personne ne le méritait, même pas les Carrières alors je faisais de mon mieux pour ne pas devenir une meurtrière, à savoir garder des contacts sans parler d'alliance avec mes adversaires.

L'écran s'alluma de nouveau et l'on observa la scène durant laquelle j'empoisonnai l'eau des Carrières.

- Très intelligent ce piège Laureleen, dis-nous un peu ce qui t'en a donné l'idée.

- Je n'en sais rien, j'ai juste reconnu ces arbres empoisonnés et je me suis rappelée que leur sève est incolore. Je suis donc venue au résonnement d'empoisonner la mare dans laquelle ils se servaient. En réalité, je ne sais toujours pas si tout cela à fonctionné.

- Tu le verras bien, fit Caesar en m'adressant un clin d'œil.

La suite s'avéra tout aussi horrible, la mort d'Alecto fut passée sous tous les angles et je me retins de verser quelques larmes, je ne pouvais pas me le permettre.

- Cette scène nous a tous extrêmement touchés au Capitole, interrompit Caesar une nouvelle fois, c'est vrai qu'elle est brillante d'émotion et si touchante ! Au moment où il à prononcé ses derniers mots, je crois que je n'ai pu retenir une larme !

Je répondis automatiquement, mais sincèrement :

-C'est pour cela que j'ai souhaité en l'incinérant comme je l'ait fait qu'il meure digne car c'était l'une des personnes les plus courageuses que je n'ai jamais rencontrées. Je l'ai brûlé comme nous le faisons avec nos morts dans le district en espérant que sa famille ne le prenne pas mal car je n'ai voulu que lui rendre hommage.

Je me tus et le film reprit sans que Caesar n'ajoute le moindre commentaire.

Le moment que je redoutais allait bien finir par arriver, je me vis alors affronter Karib puis sa mort provoquée par Parthe. Quand Kaden entra dans le champ de la caméra, sa hache ensanglantée, l'image se figea et Caesar me demanda :

- Que t'es-tu dit quand tu as vu ton partenaire de district ainsi ?

- Juste... je ne croyais pas que c'était lui, je l'ai immédiatement pris pour quelqu'un d'autre. N'importe qui aurait fait l'affaire mais pas lui.

- Tu ne t'étais pas doutée qu'il complotait ta mort ?

- Jamais ! Il était gentil et attentionné avec moi alors quand j'ai compris que tout cela n'était qu'un façade, je me suis dit que je ne le tuerait pas. Kaden Shaw était déjà mort en même temps que sa sœur l'année dernière.

L'image s'anima de nouveau et j'eus une brusque envie de vomir quand je me vis tuer Kaden. Les larmes me montaient aux yeux mais là encore, je les retenais au dernier moment.

Lorsque l'écran redevint noir, l'hymne du Capitole retentit une dernière fois avant que Caesar ne se tourne vers moi :

- Laureleen, si tu devais revoir une personne dans ton district – car ton retour est imminent – qui serait-ce ?

Je restai muette. A vrai dire je n'en savais rien. Je voulais tout oublier et revenir à une vie d'avant même si je savais pertinemment que rien de tout cela ne se réalisera.

- Il n'y a pas vraiment une personne en particulier. J'ai hâte de retrouver mes amis et mes parents et mon ancienne vie.

- C'est ce que je te souhaite ! Mais n'as-tu pas de frère ou de sœur ?

- Non.

Ma voix avait claqué, sèche en repensant à mon frère, mort de faim et de maladie.

Caesar n'insista pas et s'écria une dernière fois :

- Merci beaucoup Laureleen pour avoir répondu à nos questions et de devenir ainsi la plus jeune Vainqueur que Panem n'a jamais connu alors veuillez acclamer Laureleen Hauwkins la Gladiatrice !

La foule bondit en délire quand le président Snow s'avança en portant la couronne de Vainqueur.

Je m'avançai vers lui à pas assurés, je n'avait pas peur.

Le président me regarda dans les yeux au moment où il posa la couronne sur ma tête. Je soutiens sans difficulté son regard et je lui décrochai un sourire quand il la lâcha. Il se recula, les yeux noirs et le regard irrité. Moi, j'étais triomphante et le saluai une dernière fois le public avant de disparaître du champ des projecteurs. Je sentis soudain le regard fier de quelqu'un dans mon dos. Je me retournai juste à temps pour apercevoir Warren, me faire un clin d'œil de ses yeux dorés avant qu'il ne disparaisse dans la masse de la foule.

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Je n'avais pas traîné, quelques heures après mon couronnement, je me retrouvais déjà dans le train pour rentrer chez moi, le retour au Sept.

Je craignais plus qu'autre chose ce moment où j'allais retrouver les habitants. Comment réagiront-ils en me retrouvant moi qui ai tué Kaden ?

Je frissonnai de dégoût envers moi-même, la fille que j'avais vu enchaîner les meurtres sur l'écran ne pouvait pas être moi...

Je détournai mes yeux, cherchant à fuir la réalité, je serrai si fort mon poing que je vis bientôt du sang perler sur ma paume mais étrangement, cette douleur me fit du bien.

En réalité, l'impression de triomphe que j'avais brièvement eue lors de mon couronnement avait disparu, me laissant dans l'obscurité de la chambre du train, le matelas immaculé taché de sang.

Je me roulai sur le flanc, pourquoi étais-je ainsi ? Je venais pourtant de me débarrasser du Capitole durant au moins une bonne paire de mois !

La réponse était pourtant évidente, Arran.

Je l'avais laissé là-bas, enfermé et sans soutien, probablement torturé ou autres choses encore plus horrible qu'il peut arriver à un homme. Le Capitole nous avait pris Cycy, maintenant Arran... jusqu'à où irait-il ?

Je soupirai et laissai cours à mes larmes que j'avais retenues si longtemps en sombrant peu à peu dans un sommeil sombre peuplé de mutations génétiques et de souvenirs de l'arène. 

La Gladiatrice - Fanfiction Hunger Games -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant