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Le coup de feu retentit et je bondis en avant en remarquant avec surprise que j'avais gagné une dizaine de mètres sur mon premier adversaire Abraxan qui filait vers moi telle une flèche. J'accélérai mon rythme et bondis dans le corne prendre les dagues ainsi qu'un lourd sac. Je raflai au passage des un étui rempli de couteaux mais Abraxan s'était déjà jeté sur moi. Je l'évitai avec une vive roulade et repris ma course dans l'autre sens avant d'hésiter une seconde. La plaine tranquille ou l'inhospitalière forêt ?

Ce fut une seconde de trop qui permit à la tribut du Un de me barrer le passage immédiatement suivie par Karib miraculeusement apparu derrière.

- Laisse-moi la tuer, grogna ce dernier.

- Non, s'écria la fille en se jetant sur moi.

Malheureusement pour elle, ma lame l'attendait et je feintai de plonger à gauche avant de la plaquer au sol, face contre terre. Je plongeai ma lame dans son dos au niveau du cœur ; elle aura au moins une mort rapide, c'est tout ce que je souhaitais pour elle tellement qu'elle me répugnait.

Karib resta figé un instant, son harpon à la main avant qu'une flèche vole en sa direction et lui frôle l'épaule, continuant sa course vers mon cœur, Parthe sans aucun doute.

J'exécutai un roulé-boulé – ma spécialité – avant de hurler à Karib :

- Je ne tue que ceux qui veulent ma mort.

Je filai comme une flèche vers la plaine, j'allais feindre prendre cette direction pour éloigner les Carrières de ma piste.

Je repérai une sorte de vitre entre les deux qui les séparaient avant de prendre un magnifique élan pour un saut qui m'amena dans le premier arbre en quelques secondes à peine. Je me dissimulai derrière les feuilles bien décidée à suivre les agissements des Carrières. Il ne restait presque plus personne à la Corne d'abondance. Juste la bande de Carrières et de nombreux corps sans vie, isolés. J'avais néanmoins eu le temps de voir Kaden, Parthe et Nysa filer vers la plaine comme de nombreux autres. En vérité, j'ignorai qui était allé vers la forêt mais nous ne devions pas être nombreux.

Je scrutai la réaction de Serber quand il allait découvrir la mort de son alliée, ce qui ne tarda pas et il hurla, furieux :

- Mais pourquoi vous l'avez laisser filer ! Comment voulez-vous qu'on la retrouve maintenant ? Je peux savoir ce que vous avez foutu vous deux ?

Il jeta un regard noir à Abraxan et Karib :

- Elle n'est pas bête non plus ! s'écria Abraxan. Elle à cherché à m'éviter pour gagner du temps c'est tout je n'ai rien pu faire !

Serber sembla accepter ses excuses puis se retourna vers Karib qui s'excusa à sa manière :

- Shymer à cherché à la tuer à elle toute seule et j'ai été trop occupée par le mec du Douze puis par ceux du Cinq.

Il tendit le bras vers deux tributs, côte à côte gisant à terre dans une mare de sang.

Serber lança un regard inexpressif vers son alliée inanimée et déclara :

- Bah, elle ne valait pas grand-chose de toute façon, elle n'avait eu qu'un huit.

- Qu'est ce qu'on fait alors ? coupa Sylla. On traque celle du Sept ou pas ?

- On va vers la plaine et on tue tous ceux qu'on trouve, trancha la fille du Deux.

Ils se toisèrent quelques instants avant d'opiner puis rafler encore ce qu'il restait des sacs de la Corne d'abondance et quittèrent la scène de massacre quelques minutes plus tard en riant.

C'est le moment que je choisis pour m'éloigner, rassurée de ne pas avoir à affronter ces guerriers dont leur nombre leur donnerait largement l'avantage sur moi.

Je m'enfonçai donc dans la forêt en volant d'arbre en arbre comme j'en avais l'habitude dans le Sept. J'avais fourré mes dagues dans leur fourreau que j'avais balancé sur mon dos avec mon sac et mes poignards étaient dissimulés un peu partout dans la doublure de ma veste comme dans ma chaussure droite.

Je m'arrêtai au bout de dix minutes de course, hors d'haleine, mes mains saignaient à force de tenter de m'accrocher aux branches rugueuses. Je pestai intérieurement, même si j'avais bien fait de fuir la Corne d'abondance aussi vite dans l'intérêt de ma survie.

Je me posai alors quelques instants et ouvris mon sac ; il contenait des fruits séchés, quelques boîtes de conserve, une gourde – à mon plus grand désarroi – vide, de la corde et des bandages.

- Génial, marmonnai-je à moi-même, je sais à quoi ils vont servir au moins...

Je m'enroulai immédiatement les mains dans les bandes blanches en les nouant de mon mieux et me décidai immédiatement de partir à la recherche d'eau.

La forêt était très épaisse et je ne voyais malheureusement pas la moindre trace de ruisseau nulle part. Je sentis bientôt le soif me tenailler mais je n'avais encore aucune trace de rivière en vue, c'est alors qu'un coup de feu retentit en l'air suivi par une deuxième et un troisième. Je restai figée sur place, à les compter les uns après les autres jusqu'à ce que le silence de la forêt ne reprenne.

Il y avait eu huit coups.

Je baissai la tête, regrettant presque d'avoir participé à ce massacre mais je l'avais fait pour ma survie et je n'avais pas eu d'autre choix. Je tentai d'oublier cette horreur en me focalisant sur ma recherche encore infructueuse.

- Observe, conclus et agis en conséquence, me grommelai-je en me souvenant des conseils de Will.

Si j'observais, il n'y a que des arbres à perte de vue, si je concluais c'est qu'il n'y avait pas d'eau et si je devais agir en conséquence, je retournerais sur mes pas et rejoindre la plaine mais je ne le ferai pas, c'était beaucoup trop dangereux.

Je soupirai avant de me poser au pied d'un sapin, ma gorge désespérément sèche en ayant l'impression que ma langue avait doublé de volume.

C'est alors que je me souvins de quelque chose que m'avait enseigné Anya, le moyen de trouver de l'eau grâce à un bâton. Elle y arrivait très bien mais j'avoue ne jamais avoir eu de résultat concret avec cette technique.

- Aux situations désespérés, remèdes désespérés, fis-je à vois basse.

Je cassai une petite branche en Y et m'obstinai à avancer, me sentant parfaitement débile.

Je restai ainsi au moins une heure ou deux avant que l'extrémité ne monte brusquement. Je croyais franchement avoir rêvé mais creusai tout de même un trou à l'aide de mes dagues sans rien apercevoir. Désespérée, je ne les plantai alors avec rage mais à ma plus grande surprise, elle s'enfonça dans la terre avant que je ne sente que je la perçais, il y avait une grotte en-dessous. Je jetai un œil à l'intérieur, surprise et je remarquai un vaste gouffre humide avant de prendre ma décision en une fraction de seconde.

Ici, on remarquera trop le passage que j'aurai fait ; je recouvris donc le trou et usai mes dernières forces pour en faire un nouveau derrière un buisson, dissimulé par un petit rocher. J'avais du mal à voir clair et ma tête me tournait horriblement. Je parvins juste à me glisser dans le trou et je me sentis tomber dans un lac glacé. La fraîcheur de l'eau me frappa comme un coup de poignard et je sentis mes forces me quitter. Je tombai comme une pierre dans le fond du lac, sans parvenir à me redresser quand je vis une silhouette animale juste au-dessus de moi, une espèce de poisson...

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Que pensez-vous de l'interview de Kaden ? De son entrée dans l'arène ?

La pression monte d'un cran... 

- Thia 

La Gladiatrice - Fanfiction Hunger Games -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant