7.

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Nous traversâmes la rue ensemble, le regard déterminé et rejoignîmes ensemble la place où était regroupé un bon nombre d'adolescents qui étaient déjà en train de se faire recenser.

- Laura, Anya ! s'écrie la silhouette d'Arran. Dépêchez-vous vous êtes en reta...

Il se figea en me regardant et je sentis le rouge me monter progressivement aux joues.

- Waouh ! Tu devrais faire cette coiffure plus souvent Laureleen. C'est pour qui ? demanda-t-il avec un sourire malicieux aux lèvres.

- Pour Will, répondit Anya à ma place, j'espère que ça lui plaira, j'y ai mis un temps fou. Tiens, d'ailleurs, le voilà, on va bien voir sa réaction.

Je tentai de protester mais le sourire d'Arran s'agrandit avant de reprendre son air mystérieux dès que le jeune homme s'approcha. Comme à son habitude, Will marqua une pause en nous regardant qui signifiait – je ne le sais que trop bien – qu'il était en train d'analyser la situation.

- Qu'est ce que vous avez tous à me fixer comme ça ? demande-t-il en fronçant les sourcils.

Je regardai mes pieds et c'est sans doute là qu'il comprit et rit :

- Ne fais pas cette tête Laura, ta coiffure est magnifique !

Je fusillai Arran du regard qui avait envoyé un clin d'œil à Anya et Will se retourna :

- Qu'est-ce que vous avez tous, ça vous plaît que je remarque les coiffures de mon amie ?

Anya étouffa un ''plutôt oui'' à voix basse avant de me prendre par le bras et de m'entraîner vers le bureau où une petite file attendait.

- Qu'est ce qui t'a pris de dire ça à Arran ? sifflai-je.

- Arrête, depuis le temps qu'on attend ça je te jure !

- Je n'aime pas Will et tu sais très bien, soupirai-je en appuyant sur les deux mots.

Elle eut un franc sourire avant de tendre son doigt un un Pacificateur pour qu'il prenne une goutte de son sang. Au contact de la fine lame, son sourire se figea puis disparut entièrement une fois son doigt appuyé sur une fiche.

- Suivant, grogne le Pacificateur.

Je tendis mon doigt et il me suffisait de sentir sa main de fer pour qu'une vieille peur remonte en moi. Il exécuta les mêmes gestes qu'avant comme si de rien n'était, comme s'il ne condamnait pas deux enfants à mourir.

Je quittai le file mais ne retrouvai pas Anya. Les soldats divisèrent la foule en trois groupes : les garçons moissonnés, les filles moissonnées et les familles.

J'aperçus Dune qui ne me quittait pas des yeux et, l'espace d'un instant, je me vis, une année plus tôt, fixant Cycy lorsqu'elle avait pris ma place. Je détournai les yeux vers l'habituelle dame du Capitole. Elle n'avait pas changé, ses cheveux blonds platine étaient coiffés en chignon excentrique et ses yeux étaient soulignés par un eye-liner de la couleur de sa robe ; ici, nous l'appelons tous Moissonneuse. Elle se racla la gorge avant de commencer :

- Mes chers enfants, cette année, deux d'entre vous vont avoir l'honneur de représenter le district Sept pendant ces soixante-deuxième Hunger Games. J'ai déjà hâte de connaître les heureux élus et que les Jeux tant attendus commencent alors puisse le sort vous être favorable ! Je vais passer directement au tirage au sort pour ne plus laisser le public dans un tel suspense que je trouve pour ma part in-sou-te-nable alors imaginez nos très chers téléspectateurs du Capitole !

Elle sortit cette dernière phrase avec une note d'euphorie et s'avança vers les deux globes de verre à pas précipités comme si elle allait recevoir le meilleur cadeau de l'année.

- Alors, comme le veut la loi, les femmes d'abord !

Elle se plaça devant un globe et cherche un nom au hasard. Mon cœur se serra dans ma poitrine et je tins mon collier serré entre mes doigts.

La Moissonneuse en choisit un et tout le monde retient son souffle, l'assemblée était devenue muette.

J'ai déjà été tirée une fois, murmurai-je en boucle dans ma tête avec force.

Elle le sortit et l'ouvrit devant nous tous, face cachée en arborant un petit sourire.

Les secondes me parurent être une éternité et je la fixai, ressentant une nouvelle fois cette sensation de vide et je me surpris même à espérer qu'elle crache son nom au plus vite.

C'est alors que je ressentis une sorte de pressentiment, en réalité crois que je l'avais deviné dès lors qu'elle avait ouvert la bouche, quelques dixièmes avant qu'elle s'exclame mon nom à la cantonade.

Je ne réagis pas du tout comme la dernière fois, cette fois, la sensation qui me fourmillait le ventre c'est la détermination.

La vengeance. 

La Gladiatrice - Fanfiction Hunger Games -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant