La Gladiatrice - Fanfiction Hunger Games -

14.

Mes cheveux habituellement détachés et emmêlés étaient noués en queue de cheval haute incroyablement souple et deux fines tresses complexes partaient du haut de ma tête pour aller terminer dans le reste de mes cheveux noués. Une couronne de lauriers dorés avait été posée sur le tout qui me donnait un air guerrier.

J'avais une cape dorée qui illuminait la pièce d'un doux halo irréel tandis que mon haut semblait être fait de véritables feuilles de la même couleur. Ma jupe s'arrêtait à mi-cuisse, retenue par une élégante ceinture de cuir marron clair glissée sur ma hanche était faite du même genre. J'avais de hautes bottes en cuir marron et des bracelets dorés qui me recouvraient tout mon avant-bras pour terminer ma tenue.

Je tournai sur moi-même, stupéfaite, ne croyant même pas qu'il s'agissait de moi. La personne que je voyais en face de moi était une gladiatrice déterminée parée avant le combat. Mancora laissa échapper un soupir de ravissement et me murmura un ''merci'' silencieux avant de s'éclipser sans un bruit hors de la pièce.

- Alors ? demanda Galatée un sourire aux lèvres.

- C'est merveilleux, exactement ce que je souhaitais, murmurai-je n'en croyant pas mes yeux.

- J'étais sûre que ça allait te plaire, dit la styliste très fière d'elle.

- Il reste tout de même un détail important...

Je décrochai mon collier de mon cou pour le nouer autour de mon poignet, là, il serait bien et ne risquerait pas de tomber.

Galatée ne me demanda pas ce qu'il signifiait et cela ne dérangea pas le moins du monde car de toute façon je ne lui aurait pas répondu. Ce collier représentait pour moi mon district, ma famille, mes amis et surtout l'espoir de sortir de là un jour alors je voulais garder tout ça pour moi.

- On y va, s'écria-t-elle en me poussant vers l'avant, la cérémonie dans une demie-heure, il est temps pour toi de rejoindre ton char.

Nous croisâmes Moissonneuse et Blight dans la salle à manger en pleine discussion mais je ne leur accordai aucun regard même si je les avais sans doute stupéfiés par ma tenue.

Nous sortîmes de notre appartement sans rien dire et prîmes l'ascenseur qui nous amena au sous-sol.

Je me rappelai alors que je ne serai pas seule sur le char et demandai à Galatée ou était Kaden mais elle répondit que nous étions sensés venir séparément pour ensuite se retrouver au char. Je haussai un sourcil, je n'avais jamais entendu parler de cette règle mais c'était sans doute pour ne pas trop communiquer avec notre partenaire avant le défilé. Ma styliste me donna les derniers conseils à avoir pendant le défilé en murmurant à toute vitesse :

- Je ne pourrai pas te suivre mais surtout, ne t'occupe de rien. Si on t'acclame, regarde devant toi avec le même sourire que la dernière fois mais surtout sois naturelle d'accord ? Ton char est celui qui est assorti à toi alors il ne me reste plus qu'à te souhaiter bonne chance !

Les portes s'ouvrirent me laissant seule face à tous les tributs sur leur trente et un que je voyais pour la première fois en vrai. Un long frisson me parcourut l'échine quand je songeai que c'était face à eux que j'allais me battre à mort. Personne ne m'accorda la moindre attention mais pour le première fois je réalisai, j'étais à la soixante-deuxième édition des Hunger Games.

Je respirai un bon coup et avançai sans me retourner tandis qu'un bon nombre de sentiments contradictoires s'entrechoquaient en moi.

Le premier char que je croisai contenait les tributs du Un, ils m'ignorèrent royalement tous les deux et je ne demandais pas mieux, je ne voulais pas me mettre les tributs à dos dès le départ.

Le suivant était celui du Deux, il était magnifique, je devais l'avouer, tiré par deux somptueux chevaux blancs. Une voix d'homme que je ne connaissais pas m'interpella :

- Hé Laura !

Je me retournai vivement, pour découvrir qui m'avait appelé ainsi avant de me retrouver vers le garçon du Deux, Abraxan. Il avait imité la voix de Dune pendant la Moisson.

Je sentis une rage sourde monter en moi et je me mis à réfléchir à toute allure pendant qu'il s'esclaffait, fier de lui. Il était à coté d'un cheval et j'avais une pierre coupante à portée de main alors une idée me vint et je souris, ce qui le désarma puis lançai la pierre sur son cheval qui hennit et fit un pas de côté sur son pied. Il hurla de douleur avant de repousser le cheval de toutes ses forces.

- Qu'est ce qu'il y a Abra ? s'enquit sa partenaire surgissant de derrière le char.

Je souris sentant la satisfaction de la vengeance monter en moi et je m'exclamai d'une voix claire :

- Oups, désolé Abra !

Je me retournai et me dirigeai vers mon char sans cacher mon petit triomphe personnel en m'autorisant un sourire malicieux. Je me sentis obligée de reconnaître que je ne m'étais pas fait un allié mais de toutes façons, je m'étais dit que je n'en aurais pas donc je me conduirai à ma guise envers les autres tributs.

Le char du Sept étai lui aussi impressionnant, conduit par des chevaux bais, il était doré et blanc. Je flattai l'encolure des chevaux qui semblaient impatients de démarrer quand une voix que je reconnus immédiatement retentit :

- Joli robe, ta styliste a fait du bon boulot.

Encore lui. Qu'est ce que Warren Thomson avait après moi ? Il ne lui serait pas plus simple pour lui de me laisser tranquille sans chercher à me provoquer en permanence ? Je lui répondis d'un ton tranchant dans le but de l'éloigner le plus vite possible de moi :

- Oui pas mal. Dommage pour toi, si tu te serais de nouveau présenté à ces Jeux, tu aurais sans doute eu l'occasion d'en avoir une comme ça. Mais après, il aurait fallu gagner. Oh, mais j'oubliais que tuer jamais été un problème pour un Carrière comme toi !

Ça m'avait fait du bien de lui sortir toute ma haine à la figure néanmoins sa réplique ne tarda pas et elle me figea :

-Tu m'en veux d'avoir tué Lucy Shaw.

Je ne répondit pas. Que croyait-il ? Bien sûr que je lui en voulais à mort, c'était comme ma sœur pour moi et il le savait très bien tout de même ! J'allais encore lui balancer une longue tirade glacée à la figure mais il fut plus rapide :

- Ce que tu ne comprends pas c'est que dans l'arène, c'est ta vie ou ta mort alors on n'est plus à un crime près.

Il resta songeur quelques secondes tandis que je ne répondis pas, bien trop occupée à réfléchir et me demander si son argument était vraiment fondé. Il s'approcha brusquement de moi, tel un félin avant de me murmurer à l'oreille :

- Une fois là-bas, on n'est plus que des bêtes sauvages !

Je sursautai, malgré mes sens aiguisés, je ne l'avais pas entendu venir. Je me reculai brutalement, me tassant contre le char tandis qu'il reprit, le regard dans le vide :

- Mais ça, tu le sauras bientôt je le crains.

Il s'en alla de son pas nonchalant. J'avais presque envie de le retenir, de lui dire qu'il avait peut-être raison, que l'arène nous changeait tous mais il restait toujours en moi cette flamme de haine brûlante qui me retenait. Je m'assis sur un bord du char et pris ma tête entre mes mains.