La Gladiatrice - Fanfiction Hunger Games -

4.

Will coupait les plus grosses bûches, Arran divisait les arbres en plusieurs, Anya coupait les branches et enfin Dune polissait le tout.

Mon rôle à moi est l'un des plus importants de l'Exploitation. On me surnomme habituellement la Chasseresse. Je dois me balader dans toute la forêt et tuer les présences indésirables. Ce travail revenait avant à Cycy et je l'ai obtenu quelques temps après sa mort haut la main.

La vie ici n'était pas si dure que l'on pourrait penser ; nous gagnions de quoi ramener à manger chez nous et nous n'avions pas les Pacificateurs les plus stricts. Pour rien au monde je n'aurai échangé ma place avec un enfant du Onze.

- Tu es sûre que de ne pas vouloir de mon aide ? Demanda pour la énième fois Darius à Anya.

- Ne t'inquiète pas, je n'en n'ai pas besoin, la rassura cette dernière, je vais ce travail depuis que je suis petite !

- Et alors ? s'indigna-t-il. Je ne vais tout de même pas rester là à me tourner les pouces alors que tu te fatigues !

- Laisse-le faire Anya, déclarai-je avec un sourire malicieux.

Anya cèda en soupirant même si je savais qu'elle est intérieurement aux anges, elle est complètement folle de lui et c'est réciproque. La jeune fille passait des fois des heures entières à me parler de Darius sans s'en lasser.

Arran sourit lui aussi avant de m'envoyer un clin d'œil et me murmura un ''bien joué'' discret.

Nous travaillons en silence et j'avais eu le temps de faire trois fois le tour entier de l'Exploitation sans rien remarquer de plus alarmant que quelques pics épeiches que je devais tuer sous ordre du contremaître car – d'après lui – ils détruisaient la qualité du bois. Soudain, Dune prit la parole de sa petite voix fluette :

- Vous savez ce qu'il c'est passé sur l'Agora hier ? Personne ne veut m'en parler.

Darius baissa les yeux. C'est sûr qu'en tant que fils de Pacificateur, il ne doit pas être fier de tout ça même si nous nous lui avons maintes et maintes fois dit que nous ne le considérions pas comme ses semblables.

Un jour, je le sais, il quittera le Sept pour aller dans le Deux et se former pour faire le même métier que son père et ça, il n'en aura pas le choix.

- Il y a eu une exécution, murmure Arran d'une voix grave, je ne sais pas qui et pourquoi mais ce n'était pas beau à voir.

- Il ne l'ont tout de même pas... brûlé ? balbutia Dune d'une voix hésitante.

Le garçon baisse les yeux et la petite laissa échapper un sanglot tandis que Will s'empressa de prendre sa petite sœur dans ses bras et de lui murmurer quelques mots rassurants à l'oreille.

Ici, le feu est la plus grande peur du district. Les incendies sont fréquents et terriblement ravageurs. Finir brûlé est sans aucun doute le pire cauchemar des habitants.

- C'était Sam, le fils cadet du tanneur, condamné pour vol et braconnage, commença Will avec fureur. Tu parles, il est évident qu'il doit braconner s'il veut que son père ait de quoi travailler !

Je me rappelais de lui, il était toujours assez mystérieux et le fait qu'il volait ne m'étonnait pas le moins du monde : tout le monde volait plus ou moins ici.

- C'est horrible... murmura Anya en écarquillant les yeux.

- Vous n'avez pas vu le pire, ajouté-je, ce matin, une vieille femme était venue lui mettre des fleurs lorsqu'un Pacificateur l'a froidement assassinée. Je l'ai vu de mes yeux.

Darius sursauta :

- Quoi ? Mais pour quelle raison ?

Arran ricana :

- Mais tu te fais des idées mon pauvre, ils n'ont pas besoin de raisons pour tuer des gens.

Darius resta figé, mal à l'aise jusqu'à ce que Anya lui prenne la main en la serrant.

- Pourquoi tu es comme ça Arran ? Il faut vraiment que tu lui reproches d'être le fils d'un Pacificateur tous les jours ? demanda la jeune fille en fronçant les sourcils.

Le garçon haussa les épaules sans répondre et coupa un tronc en deux, gardant visiblement son avis pour lui quand soudain, Will s'écria :

- Arran, stop !

Je tournai immédiatement mon regard vers lui, il venait de poser sa hache à deux centimètres d'une ruche, et pas n'importe laquelle...

- Des mutations génétiques, écartez-vous tous ! hurlai-je.

Un énorme frelon sortit de la ruche et se dirigea droit sur nous avant de se poser calmement sur l'épaule d'Anya. Il devait bien faire la taille du poing fermé de Dune.

La jeune fille laissa échapper un gémissement terrifié.

- Ne bouge surtout pas et n'aie pas peur, elle va le sentir ! la prévins-je.

Je me savais débile à dire ça ; personne ne resterait de marbre devant une telle bête ! Je saisis une lame de fer que j'utilisais généralement pour me débarrasser de bestioles aussi vicieuses que nuisibles. Je les utilisait généralement pour des petits renards sauvages dont leur salive était empoisonnée qui étaient assez courants ici.

Je visai longuement, il n'était pas question de la louper sinon la bestiole paniquerait et piquerait probablement Anya. Tout le monde s'était figé.

Je lâchai ma lame qui partit comme une flèche jusqu'à se ficher dans l'épaule de mon amie en embrochant le frelon au passage. Anya cria de douleur avant de l'arracher aussi sec et laissa tomber la lame qui avait transpercé le corps de la guêpe.

- Elle ne t'a pas piquée ? lui demandai-je inquiète.

- Non, heureusement. Je... je crois juste que tu as lancé un peu fort, murmura-t-elle en essayant de comprimer sa plaie de toutes ses forces.

Dune se précipita vers elle en regardant sa blessure puis Darius déchira sa manche pour lui faire un bandage.

- Désolée... m'écriai-je précipitamment navrée, il valait mieux que je lance fort si je voulais avoir une chance de la tuer sur le coup.

Anya essaya de répondre quelque chose mais Dune la coupa :

- On ne peut pas la laisser là, je vais l'emmener chez nous pour qu'elle se repose.

- Je t'accompagne, ajouta Darius le teint devenu aussi blanc que son amie.

J'étais mortifiée en regardant les trois quitter la forêt. Arran et Will semblaient tout aussi horrifiés et complètement pris au dépourvu. Ce dernier reprit tout de même le dessus :

- Bon, il va falloir se charger de leur travail à nous trois si on ne veut pas qu'ils perdent cette journée de salaire.

J'opinai lentement toujours sous le choc et Arran demanda :

- Et la ruche ?

- On va couper les arbres à l'opposé en faisant très attention à nous, répondis-je en jetant un regard aux autres mutations génétiques qui butinaient tranquillement sur quelques fleurs