« 𝐃𝐈𝐕𝐀 »

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On aurait pu voir des anges danser autour de la tête de Jeongin. Il souriait doucement, lançant quelques regards à la jolie fille qui lui expliquait ses problèmes de maths. Il n'aimait pas les maths, mais si ça le rapprochait de celle pour qui il devenait si tendre, il pensa pouvoir apprécier de plus en plus cette matière. Ses mots dansaient dans l'air, son doux parfum embaumait la pièce. Elle était attentive, elle n'hésitait pas à lui réexpliquer les problèmes compliqués qu'il avait du mal à résoudre. Mais il avait un problème encore plus compliqué à résoudre dans ses pensées, et dans son coeur. Il avait des équations à résoudre au fond de lui même, il avait à surmonter sa terrible timidité maladive, à avoir confiance en lui. Avoir confiance en lui, quelle blague, pensait-il. Il n'avait jamais vraiment eu confiance en lui, heureusement que ses aînés le soutenait dans tous ce qu'il entreprenait de faire. Si il n'avait pas rejoins ce club, il serait déjà entrain de briser le miroir de sa salle de bain, où reflèterait son visage ensanglanté et maigre. Il avait eu besoin de soutien, de personnes sur qui compter. De voix pour le consoler, et le comprendre. Peut être que cette fille pouvait l'aider à avoir plus confiance en lui ? Il n'en savait rien, mais ça valait la peine d'essayer. Après tout, peut être qu'elle n'aimait plus son copain ? C'était méchant de penser ça, mais qu'est ce qu'il pouvait y faire ? Les sentiments ne se contrôlent pas.

La jeune fille, dénommée Jinha venait de boucler les exercices. Jeongin la remercia plusieurs fois, celle-ci lui proposa même de se retrouver si jamais il ne comprenait pas d'autres choses. Il avait sourit, de sa belle façon enfantine et l'avait une fois de plus remercié. Il l'avait accompagné jusqu'à la grille du portail, leurs chemins s'étaient perdus.

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Gribouillis. Ratures. Insultes. Pensées. C'était dans son carnet sombre que Jisung y écrivait le fond de son cœur. Mais avait-il encore un coeur ? Avait-il était déjà bien assez brisé pour se recoller ? Jisung n'en savait trop rien. Il était là, sur sa chaise, en face de son bureau. Seule une petite lumière éclairait son carnet. Il avait posé son téléphone tout près, mais n'attendait pas forcément un quelconque message. Il avait écrit sa vision de lui même que lui avait fait croire ses professeurs. Était-il possible de persuader quelqu'un de se détester ? À croire que oui. Les paroles avaient fait déclic. Les regards déçus lui avait volé toute confiance en ses capacités. Et puis au fond, il n'avait pas de capacités, oui il était bon à rien, il ne comprenait rien, il n'aimait pas les cours, les professeurs, et si il aurait pu s'évader de cette prison de l'enfer, il aurait sûrement couru jusqu'à tomber d'une falaise. Il se serait bien ouvert le crâne, personne ne l'aurait remarqué. Certains l'auraient regretté, mais à quoi bon ? Qui aurait pu le regretter ? Si ils avaient su, qu'auraient-ils fait, qu'auraient-ils dit ? Rien de différent, car ils étaient tous égoïstes. Rejoindre un club ? Au début ça l'avait aidé, mais finalement, à quoi bon se faire aider, plutôt périr seul dans le néant qu'était devenu sa personne. Il en avait écrit des atrocités de la sorte dans son carnet. Il en avait écrit des milliers, des milliards. Il en avait dessiné des autoportraits, qu'il rayait de son feutre rouge. Il en avait versé des larmes, sur ses pages, qui était devenues abîmés par les coups de pieds qu'il balançait dans son sac. Il en avait caché, des sentiments, et sa haine envers tout ce qui l'entourait.

Son téléphone se mit à vibrer, il ne supportait pas les sonneries fortes, alors il avait mit ça. C'était une notification, un message, de Minho. Il appréciait beaucoup Minho, il le trouvait léger. Il admirait sa façon de ne pas flancher à chaque critique qu'il recevait. Et il en recevait tant... Minho semblait courageux, c'était un chevalier, mais sans princesse à sauver. Il préférait les princes. La court ne le supportait pas. Elle aurait pu le condamner, parce qu'il n'aimait pas comme tout le monde. Il profitait de chaque jour, il ne vivait pas pour le futur, il n'avait pas de quêtes glorieuses, certains le trouvait vulgaire, lui disait qu'il n'y avait pas de mal à profiter de la vie en se faisant de petits plaisirs. Jisung le regardait de sa tour, enfin était-il même humain ? Peut-être était-il le mauvais dragon, qui devait être tué, par ce fameux prince haï de tous.
Son regard se porta sur le message.

Minho :

"Je voudrais te voir. Et j'aimerais que ce ne soit pas la dernière fois."