Lorsqu'on traverse les Enfers... ( Percy Jackson )

Chapitre 18

Je me réveillai avec  un mal de crâne monstrueux et en ne pas sachant où j'étais.
Luke Castellan m'avait enlevé et mise dans un foutu cachot. Et vu comme le cachot tanguait, je devais me trouver sur un bateau. Il avait surtout bien pris soin d'enfermer mes mains dans du bronze céleste, m'empêchant d'utiliser mes pouvoirs. La douleur dans ma tête était insupportable et je tentai d'analyser rapidement mon état ; Luke avait visiblement et consciencieusement visé ma tempe afin que je me tienne tranquille un certain temps. Je ramenai mes jambes à ma poitrine dans une position quelque peu rassurante et je pensai à Percy. 

J'espérais sincèrement qu'il soit encore vivant. Mais penser à Percy me fit ressentir une immense culpabilité : je lui avais promis que j'allais le rejoindre et voilà que je disparaissais. J'étais terrifiée à l'idée de ce que le fils d'Hermès pouvait faire de mes pouvoirs et je me confondais donc dans une étrange angoisse que je n'avais plus ressentis depuis deux mois. Depuis mon arrivée à la Colonie des Sang-Mêlé... J'étais seule face à la cruauté du monde. Je soupirai, espérant trouver rapidement un moyen de m'en sortir. 

De longues heures passèrent avant que celui qui m'avait enlevé n'entra dans ma cellule. J'essayais de reculer face à Luke mais je ne pouvais aller plus loin que le mur visiblement. 

- Alors la belle au bois dormant est réveillée ? C'est ton truc, non, de rester longtemps inconsciente?  

Je grognais d'agacement à l'entente de la pique qu'il me lançait. Il n'avait pas le droit... A ce que je comprenais à ce jour, tout ce qui nous était arrivé était de sa faute. C'était lui le réel Voleur de Foudre. Pourtant, au plus profond de ses yeux, malgré cette haine tenace qu'il affichait ouvertement pour les dieux et tous leurs enfants, se lisait une profonde tristesse ; un de ces sentiments qu'on ne pouvait réellement dissimuler par un masque. Il n'avait jamais voulu que tout cela arrive. Il avait été la victime de sa propre destinée, tout comme était le lot de la plupart des héros. Mais il avait cédé, il avait cédé face à la tentation que représentait le pouvoir que représentait le Seigneur des Titans. Et pour cela, il n'était plus comme nous... 

Luke se rapprocha encore de quelques pas jusqu'à défaire mes attaches muraux afin de me relever de force en me tirant par le bras. 

- Oh, ne me regarde pas avec ces yeux noirs ! Tu les tiens bien de ton père ceux-là... Mais on a besoin de toi. Et n'essaye même pas de t'enfuir. Nous sommes sur un bateau. Tu sais ce que cela signifie ? 

- Comment as-tu su ? ... Comment as-tu su que je ne savais pas nager ? 

Luke affichait un sourire sinistre alors que mes cheveux formaient un rideau devant mon visage, cachant le fait que je voyais mon dernier espoir s'envoler sous mon nez. Une larme solitaire coula sur ma joue. 

- Oh, j'ai mes oreilles à la Colonie... Allez, avance !

Il me tira par le bras vers je ne sais où. Nous traversions des couloirs magnifiques, sûrement d'un bateau de croisière, mais je ne faisais que fixer nos pieds. Comment allaient-ils tous réagir à ma disparition ? 

- Tu vas nous aider à repêcher l'essence du Seigneur Chronos au fond du Tartare...

- Pardon ?!

Je pilai net dans le couloir mais Luke tira plus violemment mon bras pour me forcer à continuer d'avancer. Des larmes de terreur commençaient à rouler abondamment sur mon visage. 

- Ton essence sera telle une échelle qui lui permettra de remonter de la plus profonde des Abysses. Mais ne t'inquiètes pas, il y a peu de chance que tu y survives et je ne suis pas cruel au point de te laisser conscient durant le processus : tu seras plongée dans une substance de l'ère des Titans qui te plongera dans un coma artificiel et suffira à tous tes besoins vitaux tout en stimulant tes pouvoirs au maximum. 

Je commençai à me débattre avec plus de vivacité mais j'avais perdu beaucoup de forces. De plus, je n'avais pas été en contact avec le Soleil depuis quelques heures et mes pouvoirs Infernaux étaient enfermés ce qui laissait seulement une jeune adolescente affaiblie. Nous avions traversés plusieurs étages du bateau avant d'arriver à la suite réservée au Capitaine. Luke avait donc les chevilles si enflées qu'il ne pouvait pas s'empêcher de s'attribuer à lui-même une suite royale. Il ouvrit la porte et les deux trois monstres présents dans la salle firent une petite courbette à son entrée. Un immense cercueil d'or était exposé au centre de la pièce, gravé des pires scènes qu'un être humain pouvaient bien s'imaginer. Aux côtés du cercueil était reliée une sorte de baignoire emplie d'une substance verte dorée qui allait visiblement me servir de tombeau. Luke m'avança devant les deux objets et me stoppa juste devant la baignoire. 

- As-tu une dernière volonté, Leïa Hawkins, Presque-Déesse ?

- Je voudrais... Je voudrais dire au revoir au habitants du Bungalow d'Apollon, à Grover et à Percy. Mais je sais que tu ne me laisseras jamais passer un appel par Message-Iris... Alors, je veux te dire une dernière chose : rendez-vous aux Enfers Luke!

Je passai mes bras enchaînés autour de son cou, dans l'espoir de prendre Luke avec moi dans mon dernier voyage. Je voulais commettre un dernier acte de bravoure... Sauf que les deux monstres-ours qui attendaient sagement ne tardèrent pas à intervenir et à nous séparer. Il me tirèrent et me plongèrent de force dans la substance millénaire.

C'était comme si on me plongeait dans des litres d'acides, la douleur était insoutenable. Luke se rapprocha en se frottant la nuque et en me regardant d'un regard de haine pure. Il détacha les deux blocs de bronzes céleste qui mes servaient de menottes et plongea mon corps tout entier dans la baignoire. J'essayais grâce à mes dernières forces de garder ma tête en dehors de mon cercueil. Les larmes qui continuaient de cavaler sur mon visage étaient maintenant tant dus aux regrets qu'à la douleur. 

Le Fils d'Hermès posa sa main sur ma tête. Sa force finit par me noyer définitivement.