Je m'agenouillai en vitesse au sol devant Perséphone ; si elle était un peu comme la plupart des Olympiens, je risquais ma peau à simplement l'avoir contemplée quelques secondes. Un rire cristallin résonna entre les murs de marbre, me faisant sursauter.
- Dame Perséphone, je vous remercie de me faire l'honneur immense de votre présence. Je ferai ce que vous souhaitez.
- Ma Leïa ! Mais que sont donc toutes ces formalités ! J'ai toujours rêvé d'avoir une fille, mais mon mari n'a jamais voulu m'en offrir.
Oh oh... Je relevai légèrement la tête et me confrontai à un sourire doux mais à un regard amère. La Reine des Enfers fit un geste de la main, faisant apparaître deux fauteuils, une table basse avec un plateau de thé et de fruits étranges : ils ressemblaient à des pierres précieuses mais étaient tout de même très appétissant.
- Prenons donc une petite tasse de thé...
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Prendre le thé avec sa belle-mère qui est en fait la femme de son père qui l'a trompé à trois reprises sur les dernières années ? Je n'avais pas spécialement prévu de faire cela. Ce n'est pas pour rien que je voulais débarquer ici au printemps, moi ! Je voulais à tout prix éviter ces moments gênants. La Reine des Enfers sirotait son thé depuis maintenant une bonne dizaine de minutes et me regardait fixement avec un petit sourire. Si elle croyait que j'allais me faire avoir si facilement.
- Tu ne bois pas, ma chère Leïa ? Mange un petit bout alors. Tu sors d'un léger coma, tu as à te requinquer.
- Je n'ai pas très faim, ma Dame. Et sans vouloir vous offenser, je connais votre histoire. Je comprends que vous ne souhaitez aucunement voir le fruit de l'infidélité de votre mari -surtout qu'il est le plus fidèle de ses frères - s'en sortir impuni, mais je sais quand on essaye de me piéger avec des fruits qui puent la mort et l'enfer. Sans vouloir vous offenser, encore une fois.
Une déesse reste toujours de marbre apparemment. Mais au vu des racines qui se mirent à pousser en travers de mes chevilles, j'avais du sacrément la mettre en colère.
- Trois enfants... Tu comprends, Leïa, que trois enfants c'en est de trop pour moi... Je n'ai qu'à réclamer la vie du plus jeune pour réparer l'injustice.
Une petite bouille aux yeux onyx apparut devant mes yeux qui souriait en agitant ses cartes Mythomagic. Il avait à peu près le même âge que Will... C'était mon petit frère ; Je ne pouvais pas la laisser faire. Une fureur fulgurant monta en moi comme la lave d'un volcan en éruption. Des ombres s'échappèrent de mon corps pour frapper tout ce qui nous entourait. Le sol commença à trembler et je me levai sous les morceaux de marbre qui nous tombaient dessus. Elle n'avait pas le droit de faire ça... Elle n'avait pas le droit de faire ça ! Les ténèbres m'entouraient et la colère transgressait la barrière de mon regard. Perséphone sembla, malgré son immortalité, commencer à regretter de m'avoir mise en colère.
- Vous ne toucherez pas à mon frère. Je ne vous laisserai pas faire , même si je dois vous entraîner pour toute votre éternité dans les ténèbres les plus sombres et froides. Alors, ma Dame, je vous prierai de retirer vos menaces futiles et de retourner dans la superficialité qu'offre votre rôle de déesse.
- Tu... Tu n'as pas le droit ! Je vais te tuer !
Un sourire traduisant mon étrange satisfaction face à le terreur de l'immortelle perça sur mon visage. Le rire froid et sans sentiment s'en suivit.
- Je crois que vous n'avez pas tout compris de cette situation. Tant que je ne lève pas directement la main sur vous, vous ne pouvez rien me faire. Je peux donc vous entraîner avec moi dans les ténèbres si ce sont eux qui vous aspirent. Moi vivante, vous ne toucherez pas à ma famille.
Le palais tremblait ardemment et je pouvais sentir une autre puissance se mêler à la mienne. Une puissance inconnue qui semblait avoir sommeillé en moi durant des siècles. Un voile dorée changea mon point de vue de la scène et j'eus l'impression de me mettre en quelques sortes sur pilote automatique, conduite par ma haine envers cette déesse. Je me sentais à sa hauteur. Immortelle. Surpuissante. Invincible.
- Leïa ! Je retire ce que j'ai dit. Je ne leur ferai pas du mal. Mais je t'en pris, arrête ce que tu es en train de faire. Elle va gagner si tu continues ainsi !
- Jurez-le. Jurez sur le Styx le fait que vous ne pourrez toucher à un seul cheveu des enfants de votre mari.
Ma voix était caverneuse, millénaire, et je mettrais n'importe quoi en jeu en affirmant qu'une autre entité s'était mêlée à mes paroles. Mais dans l'immédiateté de la situation je m'en fichais pas mal, si cette entité me permettait d'assouvir ma colère. Perséphone, éclat de terreur dans les yeux alors que je commençais à voir une image se superposer sur la mienne montrant une silhouette immense en armure, tenta de m'arrêter mais quelques chose en moi me dicta de ne pas stopper cette éruption de pouvoir tant qu'elle n'aurait pas accédée à ma requête. Une partie de la chambre commençait d'ores et déjà à s'effondrer.
- Très bien ! Jeune inconsciente, tu t'es laissée posséder par elle... Je jure sur le fleuve Styx de ne jamais attenter à l'intégrité physique et moral des demi-dieux issus de la lignée d'Hadès, Roi de Enfers !
Voyant que le danger avait été écarté, je voulus arrêter ce que j'étais en train de faire mais la chose en moi voulait absolument se venger de cette déesse mineure qui avait menacé mon petit frère. Voir son ichor couler entre mes mains... Non ! Ce n'est pas moi ça ! Laisse toi faire ! Non ! Non !
- Nooooooon ! Sors de ma tête ! Je ne veux pas lui faire de mal ! Elle a juré de ne rien leur faire.
L'immense silhouette sembla se solidifier alors que je tombai à genoux devant la déesse du Printemps. Elle paraissait désormais inquiète ; dites donc, jamais je ne vais essayer de comprendre le fonctionnement des dieux. Je portai mes mains à ma tête dans l'espoir de tuer ce qu'il y avait à l'intérieur. Que m'arrivait-il ? Cette chose semblait pourtant faire partie de moi, il n'y avait encore que quelques instants ! Pourquoi ça faisait aussi mal ?
Je n'avais pas vu que Perséphone était partie et que désormais c'était un homme aux cheveux charbons qui entrait dans la pièce. Son regard afficha de l'incompréhension mais alors que je m'élevais dans le ciel, une puissance fulgurante explosa tout autour de lui et il grandit jusqu'à atteindre une taille respectable de trois mètres de haut. Une immense main m'arracha à l'aura de puissance autour de moi qui s'évanouit dès que je n'étais plus en son sein. L'homme revint à une taille humaine et je finis dans les bras d'un rockeur des années soixante. Ces yeux... Il me regardait avec amour et douceur... Mais aussi avec un peu de tristesse.
- Ma pauvre fille... Qu'est-ce que mon Père a donc bien pu te faire pendant cette longue année de torture ? Comment avons-nous pu laisser cela se produire?...
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Lorsqu'on traverse les Enfers... ( Percy Jackson )
FanfictionCe que l'on fait quand notre vie nous prend tout un à un ? On essaye d'ignorer la douleur. Moi je m'appelle Leïa Hawkins et j'ai une vie de demi-déesse. Le seul grand problème ? Je n'aurais pas dû naître... Je suis la fille des Enfers.