Il me semblait pourtant que les enfants d'Hadès ne savaient pas voler...
- AAAAAAAAAAAH !!!
Qu'est-ce qu'il m'avait bien pris de jeter à la suite du manticore et d'Annabeth dans le vide ? Je savais que j'avais des tendances suicidaires mais de là à les laisser s'exprimer en plein combat... J'avais entendu le cri déchirant du petit gamin que je supposais être mon frère ; mais une de mes amies était en danger, et jamais je ne la laisserai tomber.
Bon là, c'était moi qui tombait. Et en plus de ça, une douleur cuisante s'était mise à se diffuser dans mon flan dès que je m'étais activée. Percy devait se dire que j'étais une imbécile, et quelque part il n'avait pas tort. Je faisais une piètre descendante d'Apollon à oublier que j'avais du poison dans le corps. Mais bon, le plus gros problème dans mes perspectives actuelles serait plutôt la disparition soudaine du manticore et d'Annabeth. Ils s'étaient évanouis dans la brume comme s'ils n'avaient jamais sautés, et je me retrouvais donc à battre des bras dans l'air sans aucune piste d'atterrissage.
- Nom d'une petite grenade ! Qu'est-ce qui m'a priIIIIIISSSSS !!!!
Un immense objet métallique me frôla - ressemblant à un hélicoptère de mortels mais invisible - et je continuais ma chute vers les rochers en forme de piques là-bas. Très inquiétant tout ça. Bon, j'avais beau être plus déesse que mortelle, mais cette dernière part était bien évidemment celle qui prédominait... La poisse. Je pouvais essayer de plonger dans les ombres, mais n'étant pas fixe c'était très dangereux : je pouvais très bien laisser ma peau dans les nimbes ou alors atterrir totalement aléatoirement sur Terre. Mais, après tout, c'était toujours mieux que de m'empaler sur des rochers.
Néanmoins, je n'avais peut-être pas bien réfléchi sur les conséquences d'un tel abus de mes pouvoirs étant affaiblie à cause du poison qui coulait dans mes veines. La pression derrière mon nombril n'avait jamais été aussi forte mais je réussis - avant de mourir - à plonger dans les ombres. Vu que je n'avais pas pensé à ma destination, le voyage était très très chaotique. Ce qui, je pense, pouvait expliquer le fait que je chutais dans le seul endroit qui me liait vraiment à ses pouvoirs. J'heurtais plusieurs arbres étranges d'une couleur cendrée avant de m'effondrer bien comme il faut dans une plaine aux couleurs grisâtres. Mes yeux se fermèrent sur un toit rocheux.
J'étais aux Enfers...
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Je me réveillai dans un lit aux draps de soie et qu'on pouvait facilement qualifier de princier. Cela me changeait énormément des lits de la Colonie et de l'orphelinat... Je voulus me relever tranquillement mais des bandages autour de mon bassin rendirent mes mouvements laborieux. Je portais les mêmes vêtements que quand je m'étais engagée dans les ombres mais ils étaient propres et non déchirés. La chambre était vraiment immense... Je n'avais jamais passé une nuit dans quelque chose d'aussi luxueux : tout était de marbre et de pierres précieuses. Je jetai un coup d'oeil par la fenêtre et fût étonnée de l'endroit où je me trouvai sans vraiment être étonnée. J'étais dans une caverne souterraine qui s'étalait à perte de vue : la plus grande partie constituait en les Champs d'Asphodèles, gris et ternes, où d'innombrables spectres traînaient des pieds; au loin on pouvait voir des Îles sur les berges du Léthé - sûrement les Champs Elysées et les Îles des Bienheureux - et derrière l'édifice dans lequel je me trouvais, on pouvait entendre résonner les cris des Damnés des Champs du Châtiment. C'était vraiment immense...
Mais, attendez... Si j'étais au centre de tout ce royaume, cela voulait dire que je me trouvais dans la demeure du dirigeant des lieux. Ah la la la... J'allais voir mon père en vrai. S'il voulait bien accepter mon audience... On avait convenu par mes rêves que je viendrais ici au printemps, alors que je débarque en plein hiver, ça avait dû le mettre sacrément de mauvais poil. Et de mon expérience, je savais qu'il ne fallait pas s'inviter devant un dieu de mauvaise humeur sans qu'il ne nous y invite lui-même. Je m'assis donc sur le lit en attendant un signe extérieure de la chambre. Comment allaient Percy, Thalia et Grover ? Annabeth n'était-elle ne serait-ce encore vivante ? Mon Père connaissait-il l'existence de Bianca et de Nico ? Savait-il qu'il avait bel et bien trois enfants? Je ne savais pas quoi en penser... J'étais extrêmement heureuse d'avoir un frère et une soeur, mais je ne savais pas encore si ils allaient survivre ; déjà que les dieux m'avaient fait une faveur en me laissant vivre, allaient-ils l'accorder aux Di Angelo ? Il y avait trop de questions et pas assez de réponses. Je posai ma tête dans mes mains et essayai d'envisager le futur : je savais pertinemment qu'on n'était pas sortie de l'auberge et que de nombreux demi-dieux allaient trépasser pendant la guerre qui profilait à l'horizon, mais j'avais vraiment peur de perdre mes proches... Si un des Apollons venait à mourir, je ne savais pas si je pourrais m'en remettre. Ils avaient tout fait pour moi, et je les considérais vraiment comme ma famille. De toute façon, je serais probablement en première ligne vu mes pouvoirs, donc je ferais partie des premiers à passer l'arme à gauche.
Quelqu'un entra soudainement dans la pièce ce qui me fit relever la tête. Une magnifique femme aux longs cheveux noir de jais et aux yeux verts comme la plus belle des prairie fit irruption dans l'encadrement de la porte. Des fleurs de toutes les couleurs ornaient ses cheveux et sa robe irisée, illuminaient tout de suite la pièce. Son visage de porcelaine était ornée d'un sourire doux et rafraîchissant comme une brise de printemps.
- Bonjour, Leïa Hawkins. Je me faisais une hâte de rencontrer la fille de mon mari.
Nom d'une deux-cornes qui nous danse une tchatcha endiablée... J'ai l'impression que je venais à l'instant de rencontrer ma belle-mère. Elle-même que je voulais éviter en descendant ici au Printemps.
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Lorsqu'on traverse les Enfers... ( Percy Jackson )
أدب الهواةCe que l'on fait quand notre vie nous prend tout un à un ? On essaye d'ignorer la douleur. Moi je m'appelle Leïa Hawkins et j'ai une vie de demi-déesse. Le seul grand problème ? Je n'aurais pas dû naître... Je suis la fille des Enfers.