Chapitre 25

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- C'est Halloween, aujourd'hui !

Je me réveillai en sursaut à cause d'une folle furieuse qui hurlait à côté de mes oreilles. Cassidy avait expressément mit un serre-tête avec des petits fantômes qui gigotaient sur la mesure de ses mouvements de tête hyperactifs. Will, Lee et Michael étaient assis derrière elle avec des petites citrouilles peintes sur les joues. Je les regardai d'un regard blasé.

- Je vais y passer aussi, n'est-ce-pas?

Ils hochèrent tous les trois de la tête en même temps. Je tournai ensuite mon regard vers la dingue qui agitait des pinceaux à côté de mon lit. Je m'assis en soupirant et la laissai s'agiter sur mon visage. Elle en semblait heureuse.

- Toi je vais te faire des petits fantômes, pour rester dans le thème!

- Si tu veux...

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J'ai eut la joie de constater qu'on n'était pas les seuls à porter de petits trucs en l'honneur de cette journée si spéciale. J'avais mangé dans l'espoir d'éviter tous les objets indéterminés volants dans le réfectoire. Les nymphes aussi avaient envie de fêter cette fête celte. 
J'allais quitter la table des Apollons lorsqu'une forme vague apparut au-dessus de la table en marbre, juste devant moi. J'eus la peur de ma vie en voyant apparaître un Percy déguisé en poisson. Il n'allait quand même pas faire ce que je croyais qu'il allait faire...

- Salut, Leïa! Joyeux anniversaire!

Oh non... Il l'avait fait...
Tous ceux qui me connaissaient dans le réfectoire se tournèrent vers moi.

- Merci, Perc'. Passe une bonne journée.  Moi je vais commencer à courir maintenant.

L'imbécile était mort de rire. Il savait pourtant que je n'aimais pas fêter mon anniversaire... Je lui avais dit à l'Institut juste parce qu'il pratiquait ce qu'on pouvait qualifier d'harcèlement moral. Cadeau empoisonné, tu parles! Will me jeta un regard inquisiteur.

- C'est vrai, Leïa? Tu es née le trente-et-un Octobre? Vraiment?

Au lieu de lui répondre, je pris ma pomme, sautai par dessus la table et sprintai dans la forêt. Le Poing de Zeus me paraissait être une bonne cachette provisoire. L'escalade en était périlleuse, et il y avait des creux un peu partout dans lesquels me glisser.
Je connaissais mes amis de la Colonie; ils voudraient tous me fêter mon anniversaire.
Mais je n'aimais pas spécialement faire de cette journée de deuil une journée festive. C'était la journée de la mort de ma mère...
Ma naissance avait nécessité la fin d'une existence qui méritait bien plus de survivre. Monica Hawkins, fille d'Apollon, un véritable Soleil dans l'existence...
J'essuyai les larmes qui me coulaient sur les joues avec les manches de mon blouson en cuire, effaçant le maquillage spooky que Cassidy m'avait fait.

- Il ne sert à rien de la pleurer. Elle avait hérité de moi la joie de vivre et n'aurait pas voulut te voir pleurer le jour de ton anniversaire.

Je relevai la tête à l'entente de cette voix et eut la surprise de constater la présence d'un adolescent stéréotypé Californien, avec des lunettes de Soleil Ray-ban, à mes côtés. Apollon était venu en personne me voir le jour de mon anniversaire.

- Vous allez me sortir vos phrases de grand manitou, Grand-père? Parce que je n'ai jamais fêté mon anniversaire, et je n'ai pas envie de le faire aujourd'hui, ni les prochaines années à venir.

- Chiiilll, ce n'était aucunement mon intention. Je voulais juste t'offrir un cadeau, un vœu.

Le vœu d'un dieu, c'était chose rare. Il fallait que j'y réfléchisse bien. Mais, j'avais déjà une petite idée en tête...

- Pourrais-tu revendiquer ta fille? Éléanore le mérite, elle a prouvé sa valeur à de nombreuses reprises...

Le dieu du Soleil ne paraissait même pas si étonné que cela.

- Tu ne penses même pas à ta propre personne... Tu ne l'as rencontré que deux fois, et tu as déjà remarqué les similitudes physiologiques qu'elle possède avec mes enfants. Impressionnant. Tu as bel et bien hérité des talents de ta mère. Soit, je la revendiquerais. Mais elle sera très puissante dès que ses pouvoirs seront activées. Bonne chance à vous dans le Bungalow 7...

Apollon disparut dans un rayon de Soleil qui vint le cueillir sur le rocher.
Peut-être que cette journée n'aura pas été inutile pour tout le monde...
Un autre rayon vint me caresser la joue, comme dans une étreinte chaleureuse.

- Ton père m'a dit de te dire qu'il est très fière de toi...

- Merci, Apollon.

Je soupirai en remettant une mèche de mes cheveux derrière mon oreille. Mon grand-père avait peut-être raison sur un point : quel parent souhaiterait que son enfant se lamente sur son propre sort? 

Ma mère m'avait permise de vivre une vie. Une vie de demi-déesse certes, mais une vie que je devais croquer à pleines dents quand même. Je devais la remercier d'avoir donnée son existence pour permettre à la mienne de persister. 

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Le Soleil était déjà assez haut dans le ciel. J'avais demandé à une dryade de dire à Will que j'allais bien mais que je n'avais pas spécialement envie de revenir à la Colonie avant la soirée. J'avais besoin de passer mon anniversaire seule. 

Je me demandais comment ma mère était quand elle était encore en vie... On m'avait dit que je lui ressemblais en tout point physiquement si ce n'était par mes yeux que j'avais hérité de mon père. Elle devait sûrement ressembler à Cassidy en quelques sortes... En version plus vieille. Cela me plaisait de me l'imaginer ; d'imaginer toutes les choses qu'on aurait pu faire toutes les deux si on n'avait pas possédé de sang divin. J'aurais vécu une vie tout à fait normale avec des parents tout à fait normaux ; j'aurais eut une scolarité normale, des amis tout aussi normaux que moi... Et je n'aurais jamais rencontré Percy, Cassidy, Will, Connor... Ok, peut-être qu'une vie tout à fait normale n'était pas si exceptionnel que ça ! Maintenant que je les avais rencontré, je ne pourrais plus m'en passer. 

Le Soleil avait déjà débuté sa descente dans la Baie de Long Island. Je décidais de rejoindre mes amis au dîner car je ne voulais pas non plus qu'ils s'inquiètent inutilement. Je descendis de l'amas de rochers et me mis à marcher entre les allées sylvestres de plus en plus obscures. J'arrivais aux abords du réfectoire mais fut surprise de constater que toutes les torches étaient allumées sans pour autant qu'il y ait un seul demi-dieu. Trouvant ça très étrange, j'invoquai mon arc et me mit sur mes gardes. 

- Qu'est-il arrivé à ma colonie?... 

Je m'avançais avec de petits pas avant de me retrouver au centre des tables en marbre. Je sentis tout d'un coup mon pied buter contre un petit obstacle et sans m'en rendre compte, je me retrouvais perchée dans un filet de bronze céleste. 

- Qu'est-ce que ... ?!

Tous les pensionnaires sortirent de cachettes improvisées avec, pour certains, des déguisements de fantômes. Et toc, la fille d'Hadès.

- JOYEUX ANNIVERSAIRE !!!  

Lorsqu'on traverse les Enfers... ( Percy Jackson )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant