Lorsqu'on traverse les Enfers... ( Percy Jackson )

Chapitre 34

Je n'avais pas réussi à me soigner totalement, c'était un fait, mais je ne savais pas que j'avais aussi été blessée cognitivement ; essayer de rallier San José en un seul vol d'ombre devait faire partie de mon Top 5 de choses les plus idiotes qu'avait déjà fait cette imbécile de Leïa Hawkins, juste devant "Faire confiance aux enfants d'Hermès". 

Mes blessures s'étaient rouvertes et je me faisais poursuivre par des cyclopes qui imitaient les voix de Percy, Grover, Thalia et Annabeth car je n'avais plus assez de jus pour arriver au Jardin Municipal de Roses. Je voyais au loin l'entrée du dôme protecteur mais j'arrivais à peine à avancer. Ma jambe ne bougeait plus, je devais la traîner, j'étais recouverte de contusions suite à ma rencontre infortunée avec une famille de cyclopes, et je laissais des traînées d'ichor derrière moi. J'avais peur ; la terreur était la seule chose qui me faisait mettre un pied devant l'autre. 

Je tenais mes côtes et commençais à voir apparaître tous les rosiers colorés du jardin. Quelqu'un était en train de tailler de magnifiques fleurs - sûrement les plus belles que je n'avais jamais vu même si je m'attardais plutôt à être sauvé dans l'immédiat -  et connaissant les deux seuls habitants du parc, je sautai sur l'occasion. 

- Aidez-moi ! J'ai besoin d'aide ! Rosenbird !

- Papa ! Leïa est de retour !

 Le silhouette qui taillais les rosiers un instant plus tôt se rua sur moi et je tentai de faire signe pour lui montrer de ne pas sortir de l'enceinte protectrice. Mais en laissant tomber le fait de soutenir mes fractures, je tombais violemment au sol et n'arrivais plus à avancer. 

Le sol trembla, annonçant ma mort prochaine par grillade de cyclope, et je sortis mon arc pour mourir vaillamment. Des pas résonnaient derrière moi alors que j'essayais de viser les deux monstres qui arrivaient droit sur moi.Je savais qui était venu à ma rescousse - et je trouvais ça complètement idiot de risquer sa vie pour une personne qu'on ne connaissait pas - mais je voulais faire en sorte qu'on survive tous les trois. 

- Gary, Camilla ! Heureuse de vous revoir, j'ai énormément de choses à vous expliquer - dont le fait que je laisse du sang dorée derrière moi - mais si on pouvait passer la barrière protectrice avant que je passe l'arme à gauche ça m'arrangerait. 

- Ma chérie, je prends le bras droit. Tu te sens de tirer le gauche ?

- Oui, papa ! A 3 !

- 1 ! 

Les cyclopes venaient de passer au coin de la rue et m'avait sûrement repérés.

- 2 !

Les monstres agitaient des gourdins devant eux avant de charger vers notre formation de fortune. Je visais les creux des genoux et leur oeil mais j'avais perdu trop de sang pour avoir une vision assez claire.  

- Les gars, ça commence à urger !

- 3 !!! 

Je me sentis tirer en arrière à une vitesse phénoménale pendant que les  dévoreurs de demi-dieux gagnaient du terrain. Un des deux cyclopes, sûrement le plus rapide allait me choper la jambe quand je sentis l'effet d'une brise rafraîchissante sur ma peau. Mon dos heurta le sol en gravier et ce n'est qu'en voyant les deux monstres éclater en poussière en tentant de nous poursuivre, que je me rendis compte que j'avais vraiment perdu beaucoup de sang. Derrière moi, un homme et sa fille haletaient à cause de l'effort incommensurable qu'ils venaient de produire. 

- Camilla... Ma chérie, tu vas bien ?

- Ouaip... Pffff ! Pas comme Leïa... Attends ? Leïa ? Leïaaaaa ?!!!

J'avais possiblement perdu un peu trop de sang pour rester consciente. 

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- Je n'aurais jamais cru que ce vieux dieu souterrain aurait une fille qui s'intéresserait à la plus belle de mes descendantes... 

Je me réveillai en sursaut sur une balancelle au milieu d'un champ de fleurs. Très... kitsch. Je me rendais bien compte d'être dans un rêve car je n'arrivais pas à bouger si ce n'est ma tête. Je n'arrivais qu'à peine à voir la femme assise à côté de moi et la seule chose  que je pouvais dire à son sujet était qu'elle était vraisemblablement une des plus belles personnes que je n'avais vu ; et vu sa ressemblance avec Camilla, elle devait être sa mère la déesse Aphrodite. Elle me souriait doucement et chacun de ses gestes semblait parfaitement maîtrisé et effectué. 

- Je  voulais te demander personnellement de protéger ma fille, Camilla. Son histoire va être très perturbée et je sais que tu es capable de prendre soin d'elle au cours de son périple. Je t'offre en contre-partie de ma demande, une information concernant ton destin amoureux.

Ce n'était pas forcément ce genre d'informations que je cherchais quant à mon avenir, mais tout était bon à prendre. Et puis, avant qu'elle n'ait à me le demander, j'avais déjà le sentiment de devoir protéger la jeune Rosenbird coûte que coûte. 

- Ma Dame, ce sera un honneur pour moi de guider Camilla. Je ne souhaiterais pas qu'il lui arrive quoique ce soit.

La déesse sembla... soulagée. Les dieux commençaient à m'étonner avec certains de leurs sentiments.

- Ma petite... Merci. Tu vas tout comme ce qu'offre l'héritage de ton père, vivre une histoire amoureuse aussi unique que semée d'embûches. Mais, je t'accorde ma bénédiction. L'amour t'empêchera de sombrer et de perdre le contrôle, quoiqu'il puisse t'arriver. Retourne dans le monde des mortels, maintenant, et offre ceci à ma fille.

Elle me tendit un ballotins dans une des soies les plus douces au monde et passa une main devant mes yeux. Je me sentis sombrer dans une substance cotonneuse avec encore plus de questions en tête que je n'en avais avant cette rencontre...

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J'émergeai de ce rêve messager d'amour, lorsque je sentais un poids sur mes côtes et un ballotin de soie dans ma main. Aphrodite revendiquait donc Camilla...

En parlant de la jeune Rosenbird, une touffe de cheveux caramels était affalée sur moi. Elle s'était endormie en veillant sur moi... Ça me touchait énormément. Elle était bien trop gentille pour ce monde. Je sortis un bras de sous la couverture et le tendis douloureusement vers la tête de la demi-déesse. Je m'étais bien amochée sur ce coup.

Les rayons rassurants du Soleil semblaient vouloir me guérir ou me rassurer dans ma peine comme un câlin de mon grand-père. Je passai mes doigts dans les boucles de Camilla et commença à la réveiller tout doucement. On aurait dit un ange ; un ange paisible que j'allais arracher du paradis.

Ses yeux kaléidoscopes papillonnèrent quelques instants avec de croiser mes deux onyx. Un éclair de soulagement passa alors dans son regard et elle se jeta à mon cou. Je ne savais pas si j'aimais ou non cette sensation mais ce dont j'étais sûre c'était que dans l'immédiat je ne voulais pas la lâcher. Pour rien au monde.

- Leïa ! Oh je suis tellement heureuse de te voir !

- Je suis content que tu sois réveillée,  petite.

Le père de Camilla venait de passer le pas de la porte avec un plateau repas et nous regardait avec un sourire chaleureux qui le rendait très charmant. Je comprenais ce qui avait attiré Aphrodite dans cet homme.

Je triturai un bandage à ma main en n'osant pas relever les yeux vers les deux personnes qui m'avaient sauvés la vie aujourd'hui. Si je leur avouais qui j'étais, me rejetteraient-ils par peur eux aussi ?
Je pris une grande inspiration et désignai de la main la deuxième chaise de la pièce à Rosenbird senior pour que je puisse leur expliquer toute l'histoire.
Il prit place et me donna une bonne tasse de thé.

- Alors... Autant commencer par le début de toute cette histoire : je vais vous parler du jour où j'ai faillit me faire tuer par ma prof de maths démoniaque et où j'ai prédis la mort de quelques dizaines de personnes...