Chapitre 21

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L'étau qui m'enserrait depuis des jours et des jours sembla se relâcher d'un coup. Et d'un enfer vide, je plongeai dans le monde des rêves. 

Un orage violent touchait la Colonie des Sang-mêlé qui semblait étrangement vide. Seul prônait sur le haut de la colline l'immense pin qui nous accueillait tous à notre arrivée à la Colonie. Mais je me sentais étrangement attirée par cet immense arbre qui nous protégeait. Je m'avançai d'un pas traînant pour tenter de rejoindre l'objet qui m'attirait inlassablement malgré le vent de la tempête qui voulait me pousser au bas de la colline. Une odeur métallique flottait dans les airs, et lors qu'après d'interminables efforts ma main toucha l'écorce abîmée, un éclair frappa nos deux corps. 

La douleur fulgurante me fit essayer de reprendre ma respiration. Mes yeux s'ouvrirent et je commençai à m'étouffer à cause du tube dans ma gorge. Je levai un bras engourdie et arrachait la chose qui avait du m'aider à respirer. Où est-ce que j'étais? Visiblement, à la Colonie, mais comment étais-je arrivée là? 

Il faisait nuit noir dehors et une tempête frappait la Colonie. Je me levai avec difficulté mais en même temps assez facilement après une période d'inconscience de durée indéterminée. Il n'y avait personne dans l'infirmerie. 

Je devais aller voir le Pin de Thalia. Il se passait quelque chose là-bas. Je me retenais aux murs et aux meubles pour avancer malgré mes jambes engourdies. Toute la Colonie dormait profondément et, comme dans mon rêve, j'avançai malgré le vent sur la colline. La... La mythique Toison d'Or pendait à l'une des branches basses de notre protecteur. Malgré des vertiges impressionnants et des mouvements maladroits, je réussis à poser mes deux mains à plat sur l'écorce. Mon pouvoir de guérison s'enclencha alors massivement alors que je ne lui ordonnais rien. Je tombai à genoux devant le pin, sentant quelque chose en moi me quitter pour rejoindre une entité vivante dans les racines de l'arbre. Un corps de fille aux cheveux noirs de jais et au look punk était en train d'apparaître entre les racines du pin. 

- Leïa ! Comment ?!

Une voix indistincte provenait de derrière moi mais je me sentais comme dans une bulle. J'avais l'impression de dormir paisiblement. Je fermais les yeux à l'instant même où un cri perçant retentit.

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J'ouvris les yeux brusquement. J'avais fait un rêve très étrange. Je tentai de me redresser sur mon lit et tatai les draps. J'étais à l'infirmerie de la Colonie des Sang-Mêlé... Mon rêve était-il vraiment un rêve? 

Le soleil réchauffait la pièce à travers des fenêtres et réchauffait ma peau. J'avais l'impression de revivre. Assise, je profitais du rayonnement sur mon visage jusqu'à ce que ce moment agréable se fit briser par le bruit d'un plateau métallique heurtant le sol. J'ouvris les yeux brusquement et tombai nez à nez avec Will qui s'était immobilisé d'un coup en laissant tomber son matériel. J'allais le remercier de m'avoir retrouvé mais il se précipita en dehors de l'infirmerie. Je ne comprenais pas sa réaction. 

J'observai mon corps et remarquai que j'avais maigris. Depuis combien de temps étais-je inconsciente? Mes cheveux avaient aussi considérablement poussés et une mèche noire les ornait. Comment cela se faisait? Que m'était-il arrivé sur ce bateau? 

Des pas précipités résonnèrent dans le couloir menant à l'infirmerie et tout d'un coup l'infirmerie, vide, se retrouva bien remplie.Quand je vis ses yeux de la même couleur que l'océan, je ne réussis pas à maîtriser mes émotions. Il... Il avait survécu... Les larmes roulèrent sur mes joues. 

- Tu as survécu !

Ma voix était étonnement rauque, comme si je n'avais pas parlé depuis de longs mois. Mais le son de ma voix ne fit pas l'effet escompté. Percy s'effondra en larmes dans les bras d'Annabeth qui avait les yeux humides et Will me sauta dans les bras. Je lui caressais le dos doucement pendant que mes deux amis se rapprochèrent. Une fois l'émotion retombée, tous s'assirent sur des chaises autour du lit dans lequel j'étais. Je ne comprenais vraiment pas pourquoi ils semblaient si touchés. Je ne comprenais déjà pas comment j'étais passée du bateau à un lit dans la Colonie. 

- On dirait que vous avez vu un fantôme, les gars !

Mais ma blague n'eut pas l'effet souhaité. Will me prit la main, le visage grave, comme il le faisait à chaque fois qu'il devait m'annoncer quelque chose de grave. Je lançai une analyse générale de ma santé, mais à part une très grande faiblesse et un amaigrissement presque inquiétant, il n'y avait rien  à signaler. 

- Je vais bien. Pourquoi vous tirez cette tête? Et... Je suis arrivée comment ici?

- Leïa. Tu as disparus en Août.

- Oui, je sais. Luke m'a enlevé suite à un duel. Je m'inquiétais vraiment pour Percy. 

Celui-ci prit mon épaule dans sa main et la serra. L'été ne semblait pas encore finit donc je n'avais pas dû disparaître très longtemps. 

- C'était il y a un an, ça, Leïa.

Ok. Peut-être que celle-là je ne m'y attendais pas vraiment. Je n'avais pourtant pas l'impression que cela faisait un an que j'étais inconsciente. Cela me mit un coup au moral. 

- Un an... Chronos m'a fait perdre un an de ma vie... 

Le silence s'installa dans l'infirmerie. Je voulais le briser mais je ne savais plus quoi dire. Du moins jusqu'à ce qu'une odeur métallique envahit l'atmosphère. Je me levai d'un mouvement uniforme. Cet odeur me mettait en rogne ; je fis apparaître mon arme et pointait la porte avec la version lance de mon arc. J'avais inconsciemment bousculé Percy qui ne comprenait pas mes agissements. 

- La'? Mais qu'est-ce que tu fais? 

- L'orage... L'orage arrive... 

Des ombres commençaient à m'entourer et je tendis tous mes muscles à l'irruption d'une adolescente de quinze ans dans la pièce. Ses yeux, bleus électriques, semblaient abriter tous les orages du ciel. 

- Fille des Enfers... 

- Fille des Cieux...

- Mais qu'est-ce que vous foutez, les filles ?!

Je crois que c'est à ce moment-là qu'on s'est jeté l'une sur l'autre. 

Lorsqu'on traverse les Enfers... ( Percy Jackson )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant