Chapitre 12

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On était la fin juillet. Je me rappelerais éternellement des feux d'artifice que les Héphaïstos avaient préparés pour le quatre juillet. Les formes qu'elles créaient dans le ciel seraient gravés à jamais dans ma mémoire.
Et puis, j'avais finis par accepter le fait que je possédais de l'Ichor et non du sang mortel mais je devais donc le cacher plus que tout. J'étais une exception en ce monde déjà exceptionnel, alors je ne sais pas quelles forces voudront me conquérir.
J'étais devenue le deuxième médecin du camp grâce à mes capacités nouvellement découvertes et le camp m'avait accepté entièrement en tant qu'Apollon. Ils préféraient oublier que j'étais la fille d'Hadès. Et je les comprenaient dans un certain sens : se faire soigner par la fille de celui qui régne sur le royaume où font toutes nos âmes... C'était un peu creepy.
J'étais une as du tir à l'arc et la médecine n'avait plus aucun secret pour moi, en plus j'avais découvert grâce à Chiron que mon petit exploit face au poulpe s'appelait le vol d'ombre. C'était un pouvoir propre à Hadès qui me permettait de me fondre dans les ombres et de me téléporter un peu partout dans le monde; toutefois, je ne pouvais pas en abuser car sinon les ombres prendront possession de mon corps et je disparaîtrais dans les limbes éternelles sans jamais atteindre les Enfers.
De toute façon, je n'avais pas réussi à le refaire...
Et pour rassurer les demi-dieux vivants au camp, je portais désormais des gants fait en un fin alliage de bronze céleste qui m'empêchaient de tuer tout et n'importe quoi simplement au toucher. Le bronze céleste absorbait toute ma puissance Infernale, laissant de moi qu'une descendante d'Apollon.
Le jour se levait donc sur la Colonie des Sang-Mêlés et je me fis réveiller aux aurores par Will pour qu'on aille prendre nos postes à l'Infirmerie.
Il m'avait durement testé mais était heureux du fait que je possédais des capacités de médecine divines qui me permettaient de l'assister.
Je m'habillai donc, en légèrement traînant des pieds, et enfilai ma blouse blanche alors que tous les Apollon dormaient encore.
Je baillai en sortant du bungalow doré et prit quelques instants pour admirer le paysage endormi. On pouvait apercevoir ici et là quelques pensionnaires debout pour un entraînement matinal, ou encore les Héphaïstos venant et allant à la forge.
Je me dirigeai vers le mess pour manger quand j'entendis les cris venant de derrière la barrière protectrice.
Je ne perdis pas de temps et fonçai sonner la conque d'alarme. On ne pouvait pas savoir ce qu'il nous attaquait.
Une vague d'agitation ne manqua pas d'agiter le camp tout entier. Je jetai ma blouse au sol près des tables où nous mangions, il ne faisait que ralentir mes mouvements. J'invoquai mon arc en me dirigeant vers le Pin de Thalia. La présence rassurante de mon carquois se fit sentir dans mon dos alors que quelques Apollon me voyant attruffés ainsi ne tardèrent pas de me rejoindre armés jusqu'aux dents. Sans réfléchir véritablement aux conséquences, je passai la barrière et vit deux jumeaux, il me semble, poursuivit par un drakon. Et merde, ces trucs là étaient sérieusement coriaces. Je bandai une flèche explosive sur mon arc et visai l'œil gauche du monstre. Sauf que l'un des deux jumeaux semblait s'être brisé la cheville et qu'ils étaient tout deux pétrifiés par le monstre. Et accessoirement, dans mon champ de tir. Les autres Apollon s'étaient postés dans des arbes et criblaient le corps du monstre de flèches sans que cela n'ait un quelconque effet, les écailles du drakon étant un blindage très puissant, presque sans failles.
Je retirai mes gants et sentis mon pouvoir infernal à nouveau me submerger. Je n'allais pas laisser deux nouveaux pensionnaires se faire tuer sans utiliser tout mon pouvoir.
Je me concentrai fortement sur les ombres m'entourant et quand je sentis enfin le déchirement dans mon bas-ventre, j'espérai sincèrement que j'allais atterrir là où je le voulais. Comme dit précédemment je ne l'avais plus refais depuis l'histoire du poulpe.
Les ombres m'enveloppèrent et j'eus l'impression que la peau de mon visage se faisait arracher par tout petit lambeaux. Je ne m'étais pas rendue compte que le vol d'ombre était aussi désagréable la première fois, tout en me semblant totalement naturel. Le voyage ne dura qu'un instant, si bien que la pression derrière mon nombril ne s'était pas arrêtée tout du long. Je pus vite voir les écailles du monstre deux mètres en-dessous de moi quand je sortis de ce moyen de transport peu conventionnel, et je fis une petite cabriole pendant ma chute pour éviter de me briser la nuque.
Ce serait bête comme mort pour une enfant des Trois Grands.
Je me soignais au fur et à mesure de l'opération et en m'accrochant un peu à la bete, je trouvai facilement son point faible sur sont "front". Je concentrais toute ma haine et mon ressentis dans mes mains et ceux-ci se mirent à dégager des petites voluptés noires. Je les appuyais sur la tête du drakon qui s'apprêtait à dévorer les jumeaux, il se pétrifia, comme la furie avant lui, et commença à partir légèrement en poussières en-dessous de mes mains.
Les Apollon étaient toujours postés dans les arbres, attendant le bon moment pour tirer.

- Maintenant!, cria Lee.

Une vingtaine de flèches vient se planter tout autour de moi et le grand monstre pas gentil explosa en poussière dorée, ne laissant que quelques crocs derrière lui. Sauf que j'avais oublié un petit détail : feu mon adversaire faisait six mètres de haut, et j'étais prostrée sur son crâne il y a encore quelques instants de cela. Je fis donc une chute de six mètres. Ça tournait au running gag.

- Pas encore..., murmurai-je entre mes dents.

Les ténèbres m'enveloppèrent et j'atterris quelques mètres plus bas pas loin de nos futurs pensionnaires. M'enfin, "atterrir" est un grand mot... "Écraser" serait plus juste. D'ailleurs les deux jumeaux poussèrent un grand cri en me voyant à nouveau disparaître et réapparaître. Je tournai la tête vers eux en souriant.

- Alors, ça gaze ?

- Ta... Ta main..., l'un des deux montrait ma main droite en tremblant.

- Quoi ma main ? Ah merde. Lee, tu peux me passer un peu de nectar ou d'ambroisie, s'il-te-plaît?

Quelle ne fut pas ma surpise en voyant que ma main semblait devenir translucide. C'était donc cela "se faire absorber par les ombres". Mon conseiller en chef me passa la gourde qu'il avait toujours à la ceinture et j'en avalai une bonne partie. Ma main réapparut et j'enfilai mes gants pour éviter que mes ombres fuitent à nouveau après ce combat. Je décidai de garder mon carquois et mon arc sur mon dos de peur que les faire disparaître devant les deux nouveaux serait la goutte de trop. Je m'approchais lentement d'eux et m'agenouillai près de celui qui semblait s'être brisé la cheville. Consolider un os n'était jamais facile mais je devais essayer. Les deux garçons semblaient avoir mon âge et se méfier un peu de cette troupe d'adolescents armés jusqu'aux dents. Mes mains se mirent à briller et je les approchai de la jambe blessé du plus petit des deux. Il eut un mouvement de recul mais son frère lui imposa d'un signe de tête de se laisser faire.

- Bonjour vous deux. Je sais que vous devez probablement traverser énormément de choses étranges pour le moment, une drôle de passe par laquelle je suis passée il n'y a pas si longtemps que ça finalement, mais on est là pour vous aider et je peux vous assurer que vous êtes enfin parvenus à destination, dans un endroit sûre, pendant que je parlais je soignais la cheville du petit brun, je suis l'un des deux médecins du camp. Je m'appelle Leïa Hawkins. Vous, comment vous appelez vous?

- Travis et Connor Alatir.

- Alors les frères Alatir, je vous souhaite la bienvenue à la Colonie des Sang-Mêlés ! La Paradis sur Terre pour nous, les demi-dieux !

Lorsqu'on traverse les Enfers... ( Percy Jackson )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant