P2: Chapitre 32

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Je sens quelque chose de solide et froid me taper doucement le bras.

-Hé ! Debout !

Les coups se font de plus en plus fort. J'ouvre délicatement les yeux et après avoir été éblouis par la lumière du jour, je vois un policier avec, à la main, une matraque télescopique.

Il me dit d'un ton aussi froid que sa matraque :

-Les SDF on pas le droit de dormir sur les bancs de la place publique !

-Mais on n'est pas...

Non... Techniquement, il a raison. Colin et moi avons fui, et on a nulle part où aller. On est donc bel est bien des SDF.

Je réponds à l'officier :

-Désolé monsieur. Nous allons partir.

-Vous avez cinq minutes. Si, dans cinq minutes vous êtes encore ici, je vous embarque.

-Oui monsieur.

Il s'éloigne de ma vue. Je regarde mon bras et enlève mon "bandage". Ma blessure est toujours présente. Elle ne saigne plus, mais elle n'a pas cicatrisé. Je soupire et prends une veste dans mon sac pour me couvrir et cacher cette plaie, sachant que Colin porte toujours mon manteau.

Je secoue délicatement Colin qui dors contre moi pour le réveiller.

Il ouvre doucement les yeux et est lui aussi éblouis pas le soleil. Il regarde aux alentours et me demande :

-On est où ?

-Dans une ville appelée "St.Kotse".

-Oh... Donc ça n'était pas un rêve...

-Désolé, mais non... Un policier vient de passer et il veut qu'on parte.

-Et on va où ?

-Pour l'instant, je ne peux pas dire quel sera notre destination finale, mais le plus important est de trouver un toit et de quoi se laver. J'ai cherché des hôtels pas trop cher et les moins chers sont ceux qui se trouve dans les villages en dehors de la ville. Donc, pour l'instant, c'est la seule idée que j'ai.

-Je... Je pense que c'est une bonne idée. Et puis, je donnerais n'importe quoi contre un vrai lit.

Je lui souris. On se lève de notre banc et je récupère nos affaires.

-A...Atcha !

Colin me regarde et me dit :

-On non... Tu es tombé malade à cause de moi...

-Non. Je ne suis pas malade. C'était juste un éternuement normal. Dis-je pour le rassurer.

-Tu es sûr ?

-Mais oui. Je vais bien. Allez, on y va.

Je fais les premiers pas et d'un coup, ma vue se trouble et je trébuche. Colin me rattrape de justesse. Colin me dit :

-Si ! Tu es malade !

-Non ! Je vais bien ! C'est juste que... Comme je n'ai pas mangé depuis hier et j'ai très peu dormi... Je suis juste un peu faible. Mais ça va aller.

Je fais mine d'être au maximum de ma forme sous le regard inquiet de Colin. Je lui demande :

-Est-ce que tu penses que tu as la force de marcher une heure ou deux ? C'est mieux de marcher pour aller à l'hôtel. Pour économiser un peu d'argent.

-C'est surtout à toi qu'il faut poser la question. Eli... Je suis inquiet pour toi...

-Je vais très bien. Je suis sûr que je pourrais courir un marathon ou deux, là, tout de suite.

Dans la paume [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant