P3 : Chapitre 9

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Allongé au sol, je regarde Colin, lui-même allongé en face de moi. Il me sourit tendrement et caresse mon visage délicatement. Ses geste sont aussi doux qu'un gerris marchant sur l'eau.
Je lui souris et lui chuchote :

-Je t'aime.

"Moi aussi, je t'aime", c'est ce qu'il me répond. Du moins, je crois. Colin enlève sa main et la pause au sol. Je pose à mon tour ma main sur sa joue tachetée et la caresse de mon pouce. Colin souris et ferme les yeux suite à la douceur de mon geste.
Je glisse ma main lentement sur son cou quand soudainement, je sens quelques choses sous ma main. Intrigué, j'enlève ma main de son cou et la regarde. Elle est couverte d'un sang rouge foncé, presque noir, qui coule tel une rivière de la gorge de Colin.

Paniqué, je lève mon regard vers lui. Son visage à perdu brusquement ses couleurs et est devenu blanc et froid comme une poupée de porcelaine. Ses yeux sont ouverts, mais on y voit que du blanc.

Mon cœur s'accélère. J'aimerais crier, mais ma gorge est scellée. J'aimerais bouger, mais mon corps est paralysé par la peur.

La bouche de Colin s'entrouvre et une patte d'insecte en sort. Un insecte assez gros et poilu.
De plus en plus de sang coule de son cou. Un sang noir qui recouvre entièrement le sol.
Une seconde patte sort de sa bouche. Puis une troisième, une quatrième.
Huit, au total. Les huit pattes d'une tarentule qui voyage sur le visage de porcelaine de Colin.
Le son de mon cœur résonne. Il bat si fort qu'il me fait mal.
D'autres tarentules sortent. Tout un essaim qui couvre presque entièrement son visage de Colin. Certaines quittent son visage et traversèrent la mare de sang noir qui nous séparait pour s'approcher de moi.

J'ai peur, je tremble, je pleure, ma respiration est bien trop rapide, mon cœur va exploser. Je ferme mes yeux de toutes mes forces.

Quand je les rouvre, la scène à disparue. Je me surélève précipitamment du canapé de Romain et met mes mains sur ma tête. Encore ce putain de rêve.

Ma respiration est toujours accélérée et mon cœur résonne dans ma tête. Tout mon corps tremble. Ne crie pas. Ne crie pas.

Je tire mes cheveux violemment pour essayer de me contenir.

Ne crie pas, ne crie pas, ne crie pas, ne crie pas.

-RHAAAAAAAAAAAAAAAA !

Et merde.

Mon cri semble m'avoir calmé. J'entends la porte de la chambre de Romain s'ouvrir violemment. Romain arrive au salon, presque en courant et me regarde, essoufflé, sans comprendre. Puis d'un coup, il soupire, soulagé, et dit :

- Oh mon Dieu. J'ai cru qu'il t'était arrivé un truc grave ou qu'il y avait un cambrioleur. J'ai failli faire un arrêt cardiaque.

-Désolé. Dis-je les larmes aux yeux.

Romain s'approche de moi lentement, le regard inquiet et me demande :

-Encore un cauchemar ?

-Toujours le même cauchemar. Encore et encore. À chaque fois que je m'endors consciemment.

Romain s'assoit sur le bord du canapé et s'assure que je vais bien. Je lui dis encore tremblant :

- Je... Revis quelques passages de la mort de Colin, mais... En pire. Avec du sang partout et des araignées. C'est horrible.

Je plonge mes mains dans mon visage et respire un grand coup. Puis je lève la tête pour regarder l'horloge la plus proche. Il est apéro et apéro, enfin, huit heures et quart.

Je dis à Romain :

-Je vais rentrer chez moi. Il faut que j'aille me préparer avant mon rendez-vous.

Dans la paume [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant