Gardien [Terminé]

Chapitre 18

Mon réveil sonna bruyamment, me tirant de ma rêverie. Je me leva en grognant et regarda mon calendrier. Lundi, le jour de la rentrée des vacances de la Toussaint.

Je descendis prendre mon petit-déjeuner, Damien prenait son café avec mon père et son journal. Ma mère m'embrassa et me donna mes tartines. Emilie avait déjà mangé. Je m'installa devant mon frère qui me regarda les yeux ronds.

-Yaya, nous sommes Lundi.

-Je sais...

-Il est 6h05 !!

-Et alors ? Dis-je et croquant dans ma première tartine.

-Le Lundi tu te lèves à 6h30 feignasse !

Je regarda Damien et réalisa que mon rituel du Lundi avait sauté, pour cette fois. Je leva la tête vers le plafond.

-Ah oui...

Je rentra dans ma chambre et alla vers ma coiffeuse. Je fis ma tresse, mes barrettes dans la bouche. Soudain, je l'ouvris, sidérée. Mes barrettes que je tenais entre mes dents tombèrent et je me retourna. Mes Converses étaient là, et trônaient fièrement sur mon tapis. Je m'approcha, et les pris dans ma main.

-Les deux sont là...mais...

Quelqu'un frappa à ma porte.

-Sora grouille-toi ou on sera en retard !

-J'arrive Em !

J'enfila mes chaussures et sortit de ma chambre, sous le regard surpris d'Emilie, qui me relooka de haut en bas.

-Tu les a trouvées aujourd'hui ?

-Oui ! Allons-y !

Nous descendions au salon, rejoignions Damien, encore une fois dépassé par ma ponctualité, disions au revoir à nos parents et prenions notre bus, pour la première fois depuis que les Lundis existent.

-Qu'est-ce qui t'arrives Yaya ? C'est étrange pour pas dire très louche ! Me demanda Damien.

-Je ne sais pas, mais je préfère ça à nos Lundis matin hyper speed.

-Moi aussi ! Pourvu que ça dure ! Dis ma sœur, ravie de constater que son chignon était bien fait.

Je suis arrivée (à l'heure) devant ma salle de classe. Thomas vint à mon devant, mes fiches dans les mains.

-Merci pour ton aide Soraya c'était cool !

-Je t'en prie ! T'as réussi au moins ?

-Je n'y crois pas, elle aide le Braille en plus ! Répliqua Chloé.

Je pris mes fiches, refusant de céder.

-Pourquoi ? T'es jalouse ?

-Jalouse d'être la roue de secours de tout le monde ? Sûrement pas ! Remarque, ce rôle te va à merveille ! Mademoiselle Soraya Mère Thérèsa !

Elle entra dans la salle en riant. Je vins à côté d'elle, lui bloquant le passage.

-J'ai hâte de voir comment tu vas te débrouiller quand t'auras besoin d'aide et que personne ne lèvera le petit doigt pour toi !

-Je n'ai besoin de personne moi ! La nature m'a donné la débrouille, l'intelligence et la beauté ! Tu sais, toutes ces choses que tu n'as pas car tu as dû les partager avec ta jumelle !

-La nature m'a donné une sœur jumelle car elle s'est dit que je ne pourrais pas vivre avec autant de qualités à moi seule.

Je repris mes affaires, sous les acclamations de mes camarades, fière de lui avoir cloué le bec. Je me posa sur ma chaise, me demandant d'où venait ce courage que j'ai eu. Jamais je n'aurais osé dire ça en public. Clémence s'installa à côté de moi.

-Bien fait pour elle ! Bien joué Soraya !

-Merci...

-Comment va Coton ?

-Très bien !

Je regarda ma meilleure amie, et pris mon courage à deux mains.

-Yann n'en a plus peur ! C'est une bonne nouvelle n'est-ce pas ?

-Soraya ?

-On lui a fait faire une thérapie pendant les vacances ! Coton l'adore maintenant !

-Soraya, de qui parles-tu ?

Je m'arrêta, et me leva quand mon professeur entra. Il nous fit signe de nous asseoir, et commença son cours.

-Personne...laisse tomber...

J'ouvris mon livre, le mis au milieu et me concentra sur le cours. Clémence haussa le sourcil, et passa à autre chose.