Gardien [Terminé]

Chapitre 54

 La sonnerie retentissa. Tous les élèves se levèrent et en quelques secondes, les couloirs du lycée furent remplis d'élèves excités, se souhaitant de joyeuses fêtes de fin d'année.

Je me leva doucement, encouragée par Clémence.

-Hihihi ! C'est Noël !!

-Ouais ahahaha...

-Je suis tellement déçue que Yann et toi vous ne puissiez pas venir à ma super fête ! Vous allez manquer, c'est sûr !

-Désolée...mais je pense que Guillaume et Thomas mettront plus d'ambiance que nous tous réunis !

Clémence ria et on se dit au revoir. Je regarda la neige tomber, ainsi que mon collier. Dans quelques jours, j'allais aller au Paradis, chercher l'origine si mystérieuse de ce bijou. Et si cette pierre pouvait sauver les Anges comme Gaëtan ?

-Soooo ? M'interpella Yann.

Je me retourna et vis Yann arriver avec Emilie et Gaëtan.

-T'es partie vite Soraya ! Me dit Gaëtan.

-Oui ! Clémence m'a tirée ahah !

Nous marchions tous dans les rues de la ville. La nuit était déjà tombée, la bonne odeur des restaurants déjà pleins nous chatouillèrent les narines.

-On pourrait se faire des restaus tous les 4 ! Proposa Emilie.

-Avant le grand départ ahah ! Ria Gaëtan

Je resta silencieuse. Le ''grand départ'' comme ils disent m'effrayait plus que de raison. Yann le sentit et laissa les autres avancer pour me prendre en aparté.

-Tout va bien ? Me demanda-t-il, inquiet.

-Oui...je suis un peu anxieuse concernant notre voyage...

-Je vois...je comprends, tu ne sais pas trop à quoi t'attendre ahah ! Mais ne t'inquiète pas, je te protégerai, quoi qu'il arrive.

Je souria, un mélange de joie et de tristesse dans les lèvres. Si seulement il pouvait m'adresser ces mots dans un cadre extérieur à notre relation protégée-Ange Gardien. Les choses auraient été plus simples.

Nous passions la large porte de l'hôtel. Semelle nous fit un fête d'enfer et j'entendis des bruits dans le salon. Je m'approcha discrètement et vis des hommes que je ne connaissais pas, habillés en costume très chic, discuter avec mes parents. Une tonne de paperasse traînait sur la table.

-C'est une grande opportunité pour vous. Dit le premier homme. Regardez, notre compagnie a des recettes plus que généreuses.

Ma mère attrapa un flyer que l'homme lui tendit. Mon père s'adossa au canapé et croisa les bras.

-Qu'avons-nous à gagner ? La popularité de cet établissement vient du fait que justement, il appartienne à des particuliers.

-Il restera comme tel ! Juste, il portera notre enseigne.

-Donc nous avons juste des choses à perdre. Continua ma mère.

Je souria et monta dans l'ascenseur, rassurée des compétences marketing avisées de mes parents. Yann appuya sur le bouton de notre étage.

-Tes parents se débrouillent bien c'est chouette !

-Oui ! Je ne me fais aucun souci ! Même si la concurrence s'installe.

-Ta famille a toujours vécu ici ?

Les portes s'ouvrirent et nous marchions en direction de nos chambres.

-Oui. Durant la Seconde Guerre Mondiale, mes arrière-grands-parents se sont réfugiés ici et ont accueillis ceux qui n'avaient plus de maisons. Par la force des choses, l'endroit a pris l'appellation d'hôtel, que ma grand-mère a repris, puis mon père.

-Et après ton père ?

-Dam veut le reprendre ! Ça arrange autant Em que moi ahahaha !

-Tu sais ce que tu veux faire plus tard ?

Un silence apparu. Ça faisait longtemps que je ne m'étais pas posé la question.

-Je ne sais pas trop...j'ai choisi L car j'ai toujours été intéressée par la littérature, l'histoire, les mythes et tout ça...Em veut devenir chef d'entreprise et Théo, fermier.

-Original ahahaha !

Nous rions. J'entra dans ma chambre.

-Et toi ? Ange Gardien par obligation ?

Comme si cela était une habitude, Yann s'installa sur mon lit, sans couper court à la discussion.

-Non ahahaha...tu verras, au Paradis, il y a la plupart des professions que nous rencontrons sur Terre ! Mais j'ai toujours voulu être Ange Gardien...même si mes parents étaient contre...

Mes yeux s'écarquillèrent.

-Je vais les rencontrer ?!

Yann m'adressa son sourire qui était mon préféré.

-Peut-être ahah !

C'est au bout d'une heure à échanger des banalités que Yann quitta ma chambre. Je regarda mon lit, mon réveil programmé à 8H demain matin, et ma valise, vide, attendant patiemment d'être remplie. Semelle aboya pour m'encourager.

-Ok Semelle ! Faisons mes bagages !