Gardien [Terminé]

Chapitre 60

De près, l'allure du bâtiment me coupa le souffle. Blanc immaculé, aucune trace de saleté ne trahissait la majestuosité du lieu. De grands vitraux dominaient une grande partie de la façade, les tours nous dévisageaient de leur hauteur et la large porte d'entrée invita à visiter la cour, qui semblait aussi époustouflante que le reste.

Nuggets grogna et se tourna vers nous.

-Montrez patte blanche.

-Promis.

-Compte sur nous.

D'un pas déterminé, notre trio passa le portail de la bâtisse royale. A mon grand étonnement, plusieurs marchands avaient installé leurs marchandises et quelques habitants discutaient avec eux, choisissant avec soin leur produit.

-Des produits de luxe sont vendus ici...des objets venant de la Terre...c'est le marché Fortune, seuls les plus aisés peuvent se permettre d'acquérir les objets exposés...

-Ah oui ? Questionnais-je, ébahie devant le spectacle qui se déroulait sous nos yeux.

-La plupart des objets sont achetés afin de servir de pièces de collection. Les Anges les plus riches ont chez eux des objets de valeur inestimable, comme des coquillages, ou encore des fleurs.

Je cligna des yeux et Gaëtan ria.

-Ce sont des objets basiques chez toi Soraya ! Mais ce qui est issue de la mer ou la terre n'est pas dans le ciel !

-Oui...c'est sûr...

-Par ici.

Nous suivîmes Nuggets dans une ruelle sombre.

-Maintenant vous restez là. Je vous ai laissé me suivre pour que vous réalisiez que JAMAIS un Ange déchu ou encore une humaine sosie d'une otage entrent !

Nous restâmes silencieux et Nuggets prit la route seul.

-Ne vous faîtes pas remarquer.

Il disparut. Je serra le poing, encore plus frustrée qu'avant.

-On est si près...quelle injustice !!

Gaëtan me tapota l'épaule et me montra une fenêtre ouverte au-dessus de nos têtes.

-On entre par-là ?

- 7, c'est la note que j'ai eu en escalade, n'y pense pas !

-Qui t'a dit qu'on allait escalader ?

Je poussa un cri de surprise quand les bras de Gaëtan me soulevèrent. Ils sortit ses ailes ébènes de son dos et me souria.

-On décolle ?

-Non !!! Tu n'es pas discret du tout !!!

-T'inquiète pas ! On fait vite !

-NOOON !!!

Nous décollâmes et entrons sans difficulté dans le Palais, à ma grande surprise. Mon ami me posa au sol, fier de lui. Je posa ma main contre mon cœur. Il battait si fort que j'en avais du mal à respirer.

Je repris mes esprits et réalisa enfin ce que nous venions de faire : entrer par effraction dans un bâtiment normalement interdit à des petites gens comme nous. Je me tourna vivement vers Gaëtan, qui avait déjà entreprit de passer au peigne fin les alentours.