Chapitre 1

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Parfois, dans la vie, il y a des choses qu'on ne peut pas expliquer. Des choses qui nous arrive sans qu'on ne sache pourquoi. Ça nous tombe dessus et on ne cherche pas à comprendre. Dans mon cas, c'est du quotidien. Nous sommes Lundi matin, et comme tous les Lundis matin depuis que Damien, mon grand frère, m'a appris à lacer mes chaussures, je les perds dans ma chambre, à 5 minutes de partir au lycée.

-Où elles sont encore ?!

Je me suis mise à quatre pattes dans ma chambre, espérant les trouver. Mais évidemment, elles ne sont jamais au même endroit. Sinon, ce ne serait pas un rituel. Soudain, quelqu'un frappa à ma porte.

-Sora grouille ou on sera en retard !

-J'arrive !

En me redressant, mon regard se posa sur Semelle, notre Border Collie blanc et noir âgé de 5 ans.

-Semelle !! Rends-moi ça !!

J'arrachais ma Converse de sa gueule et il se mit à japper joyeusement. Il voulait jouer, c'est évident.

-Ce soir ! Dam et Em m'attendent !!

Je sortis de ma chambre et appela l'ascenseur. Ma chambre se situe au 7ème étage du somptueux hôtel que mes parents dirigeaient d'une main de maître. J'ai toujours vécu ici, avec Emilie, ma sœur jumelle, Damien, et Théo, le plus jeune. Le ''Paradis d'Argent''avait grande réputation et était classé dans tout les guides touristiques de Fontainebleau. Cet hôtel est la fierté de notre famille. Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent et je vis une tête connue.

-Bonjour Mme Shermansky !

-Bonjour Somala !

-C'est Soraya Madame !

Madame Shermansky est une habituée de notre hôtel. Son mari est à l'hôpital pas loin d'ici et quand elle le visite, elle séjourne dans nos locaux. Elle est très gentille et offre toujours un petit quelque chose pour les grandes occasions. Pour les 15 ans d'Em et moi, elle nous avait offert une boîte chacune avec des choses différentes à l'intérieur, dont des petits pin's avec nos noms dessus que Maman nous mettait sur nos vêtements. Ça fonctionnait au début, mais plus maintenant. Madame Shermansky a plus de mal à mémoriser nos noms seuls que de savoir qui est qui.

-Passe une bonne journée et embrasse Lisa pour moi !

-Pas de soucis ! Et c'est Emilie !

Elle ne m'avait pas entendue. De toute façon, ça n'aurait servi à rien. Je me dirigea vers le hall d'entrée. Emilie faisait les 100 pas en m'attendant et Damien leva grand les bras quand il m'aperçut.

-Déjà ?!

-Rooo ça va ! Allez on se bouge !

-Bonne journée !

-Merci Maman ! A ce so..

Je n'ai pas eu le temps de finir ma phrase qu'Emilie m'aggripa le bras.

-Si on loupe le bus ce sera de ta faute !!

-Mais non ! T'inquiète pas !

J'adressa un grand sourire à mon reflet et elle soupira. Elle avait l'habitude après tout ! Ça faisait 17 ans qu'elle supportait le joyeux bazar qu'il y avait dans ma vie et dans ma tête. Damien, lui, était toujours en train de rire quand il nous voyait ensemble.

-Vous êtes vraiment marrantes vous deux !

Emilie et moi nous nous regardions, et rions. C'est vrai qu'on était très ressemblantes. On faisait 1m65, avions les mêmes longs cheveux châtains et les mêmes yeux verts. La particularité de notre grand frère était qu'il avait un œil vert et l'autre marron. Particularité qui plaisait beaucoup aux filles de notre lycée et Damien n'en était pas peu fier.


Comme tous les Lundis matin, nous avions loupé notre bus. Comme tous les Lundis matin, nous avions courus pour arriver à temps. Comme tous les Lundis matin, Damien nous a fait un bref signe de main avant de disparaître dans la partie du lycée réservée aux études de commerce. Comme tous les Lundis matin, Emilie arriva parfaitement bien coiffée, la chemise ordonnée, le maquillage parfait devant ses camarades de classe, avec sa professeure de Mathématiques encore en retard. Comme tous les Lundis matin, je suis arrivée en nage, débraillée et rouge d'efforts intensifs devant ma salle de classe,avec mes camarades déjà rentrés, avec la ponctualité à toute épreuve de mon professeur de Français.

Gardien [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant