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Marley

Soirée et nuit de Samedi à Dimanche

20h : Je commence à me préparer, j'enfile ma robe rouge. Je me maquille légèrement. En temps normal, je ne vais pas à des soirées comme celle-là. Il y a un début à tout. J'ai décidé de marquer le coup et de m'habiller assez "classe".

Normalement, Ruby va venir me chercher vers 21h, j'ai encore une bonne vingtaine de minutes à l'attendre. Je m'allonge dans mon lit et ferme doucement les yeux. Je n'ai pas dormi la nuit dernière, j'ai fait une mini sieste sur Rio en anglais. Grâce au ciel, la prof ne m'a pas remarquée.

J'entends toquer, je me lève, plisse ma robe. J'ouvre la porte, Ruby est là, habillée magnifiquement. Je suis heureuse de la connaître, elle est pareille que moi, on a le même caractère de cochon. Je crois que c'est grâce à ça qu'on s'entend bien.

-On y va, Marley ? Demande-t-elle.

-On y va, Ruby.

Je la suis à travers les couloirs, on arrive dans une grande salle, décorée pour l'occasion. Nous saluons à peu près tout le monde. Les gens sont trop bien sapés, ils ont tous fait l'effort. Ruby m'amène vers un petit salon. Ça y est, le moment approche. Ruby me regarde et prend la parole :

-Ok, Marley. Ce qui va se passer là-dedans ne doit pas te faire peur. Ah bon ? C'est juste un putain de tatouage ! Normalement, c'est sans danger. Tu bois juste une grande rasade de vodka avant, et puis tu sentiras moins la douleur. Merci Ruby tout ça me rassure beaucoup! Si tu as peur, tu détournes les yeux. Tu ne retires pas ton bras. C'est Graam qui s'occupe de toi, mais tu ne paniques pas, il sait faire. Je suis encore plus rassurée bordel... Si tu te sens mal, tu bois un autre verre, et si tu vomis, tu lâches pas l'affaire. Sous aucun prétexte. Ça sonne comme une menace, non ? C'est le moment de ta vie où tu joues ton existence prochaine sur un plateau. Donc je ne veux pas te voir sortir sans le cygne ». C'était bien une menace, donc...

Ruby me fait rentrer dans la pièce. Je vois Graam assis là en train de préparer son matos, et je commence franchement à stresser. J'ai envie de m'enfuir en courant, mais à peine l'idée me traverse l'esprit que Graam se retourne vers moi :

-Tu viens? Dit-il.

-Euh.. oui, oui.

Il me montre la chaise en face de lui. Je m'installe, il prépare mon bras. Je le regarde, pas rassurée du tout. Je me répète que tout va bien se passer, que je n'ai pas de soucis à me faire. Il me regarde, j'ai actuellement les yeux fermés et je me mords la lèvre.

-J'ai pas encore commencé, tu sais? Ricane-t-il.

Je le regarde, ah bon, j'avais pas remarqué, abruti!

Il se tourne, prend un verre, le remplit de vodka et me le tend.

-Bois ça.

Je prends le petit verre et le bois, cul-sec. Je lui envoie avant qu'il ne commence :

-Si tu me fais mal avec ton truc, je te jure que je te coupe les deux mains.

Il rigole, sale naze. Il commence son travail, je serre les dents au départ puis au bout de 2-3min je ne ressens plus aucune douleur, il continue tranquillement son truc dans un silence de plomb. Rio et Lily arrivent et mettent fin à cette situation trop zarbi. Graam me met un pansement et je me lève enfin, il me ressert un verre, je lâche un minuscule merci.

Je bois mon verre d'une gorgée et j'attends que Rio et Lily aient fini, dans une petite salle adjacente, avec les autres nouveaux. On doit sortir tous ensemble. Après un bon nombre de shots de vodka chacun, on sort finalement du "salon", nos tatouages au poignet.

-ILS SONT LA !!!!

On dirait dix alcoolos. On arrive pratiquement pas à mettre un pied devant l'autre. Lily ressemble à un cadavre, elle est toute blanche, Rio... Oh il est encore bien ça va. On voit nos amis puis on brandit fièrement, telle une secte, nos poignets pour leur montrer LE pansement. Les autres nous regardent de grands sourires aux lèvres, comme si on venait de gravir l'Everest. Ruby nous ressert un shot, "pour la douleur" comme elle dit.

Après un autre verre, on part tous sur la piste de danse. On se déchaîne tous comme si notre vie en dépendait. Les musiques défilent, on est morts, mais on s'arrête pas pour autant. Je me rapproche beaucoup d'Isac, on danse ensemble pratiquement tout du long.

La soirée défile à une vitesse incroyable. Au bout d'un certain moment avec Isac, on se déplace vers le bar. On se tourne autour, on rigole bien. Il me plaît bien, le petit. Dans la salle, il fait chaud, j'étouffe, je me sens oppressée.

On sort? J'ai besoin d'air.

-Ouais, viens, répond Isac en me poussant délicatement vers la porte.

En arrivant dehors, je respire un grand coup. Un petit vent frais nous caresse le visage. Isac me tend sa veste, je le remercie.

-Ca va ? Demande-t-il.

-Ouais, j'avais juste super chaud à l'intérieur.

Je sors une clope et l'allume sous le regard d'Isac.

-C'est la folie la dedans, ricane-t-il.

-Ahah oui, ta soeur est à fond, dis-je avec un rictus.

-Oui. C'est Ruby !

Nous nous regardons et partageons un petit rire. Je jette ma cigarette et lui fais signe que nous pouvons retourner à l'intérieur. Il part vers le bar me chercher une bouteille d'eau. Il n'est pas adorable ce mec ?

Les deux meufs de l'autre fois s'approchent de moi, elles ont quoi les morues?

- Alors Marley, tu profites de ta soirée? Demande la blondasse.

-Ouais, je réponds sèchement.

Elle et son clone de plastique, commencent à m'encercler. Elles veulent quoi putain?

-Tu nous as très très mal parlé la dernière fois dans le couloir, ma belle. Tu ne croyais pas t'en sortir comme ça?

-Tu vas faire quoi? Je la provoque.

Elle croit m'effrayer peut-être? En un millième de seconde, elle me jette son verre à la gueule. Je vois rouge, je relève ma tête doucement, elle ricane avec son rire de salope. Sans qu'elle s'y attende, je lui fous une droite. Elle recule, surprise par le choc. Elle tente de foncer sur moi, mais je lui chope ses faux cheveux et m'approche de son oreille.

-Tu crois m'effrayer? Tu veux me déstabiliser? Continue, vas-y. Tu vas voir que la prochaine fois, je vais pas juste te foutre une baffe. J'espère que c'est bien clair. Maintenant, tu vas aller voir ailleurs avec ta petite copine.

Je lâche sa tignasse d'un seul coup, elle tombe au sol. Salope.

Isac arrive vers moi au même moment, il me voit trempée, m'interroge du regard. Je lui touche gentiment le bras en guise de "T'inquiète pas". Il me tend la bouteille d'eau. Puis propose de me raccompagner jusqu'à ma chambre. Une fois sur le seuil, je lui fais un bisou sur la joue en signe de remerciement pour cette soirée. Il paraît gêné, adorable. Je réalise qu'il est plus jeune que moi. J'ai tendance à l'oublier, tant il est mature.

Il s'éloigne et je ferme la porte. Je me débarrasse de mes vêtements trempés et enfile mon long tee-shirt. Je me faufile sous les draps et je ressasse tous les bons moments de cette soirée. Bordel, c'était cool, je me sentais libre. Puis Isac traverse mon esprit, doucement Marley. Il est vraiment attachant comme garçon. Je l'apprécie bien.

Cygnes, dans l'ombre, la lumièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant