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Edward

Nuit de Jeudi à Vendredi

Il est minuit passé, j'ai officiellement 22 ans. Je suis allongé sur mon lit, en caleçon. Je pense à Ruby, déjà plus de deux semaines que je suis de retour, et je me rends compte que nos rapports sont plus forts. J'essaie d'être plus proche d'elle, d'être plus affectueux, plus mielleux. J'aimerais l'enfermer dans mes bras. Ne plus la laisser s'éloigner de moi. J'ai tellement peur qu'elle refuse mes sentiments, qu'elle me rejette.

La porte s'entrouvre, j'ai un léger sursaut et je devine dans l'ombre ma bien-aimée. Celle qui hante mes pensées, jour et nuit : Ruby. En parlant du loup...

Je me redresse légèrement, j'allume la lampe de chevet, et je la dévisage un peu, qu'est-ce qu'elle vient faire dans ma chambre, à cette heure, si peu habillée ?

-Dites mademoiselle, vous pourriez vous habiller un peu plus quand même ! Je la taquine.

Elle est magnifique comme ça, je bug un léger moment sur son décolleté. Ses cheveux sont relâchés et elle est démaquillée. Je ne l'avais jamais vu sans maquillage. Elle est encore plus belle. Je ne peux pas m'empêcher de la regarder, mes yeux refusent de la lâcher.

-Je vous retourne la critique, Monsieur.

Ouais, c'est vrai qu'avec mon caleçon, je ne suis pas plus habillé qu'elle. Je lâche un petit rire et me lève.

On est debout l'un en face de l'autre dans un silence de plomb. C'est gênant, du coup, je lui demande :

-Qu'est-ce que tu fais là, miss?

-Bah c'est ton anniversaire, alors je voulais t'offrir mon cadeau.

Elle s'en rappelle, c'est vraiment surprenant et mignon venant d'elle.

-Oh ! Tu y as pensé? T'es adorable Ruby. Je ne sais pas quoi dire.

-Alors ne dis rien, avant de sortir une connerie.

Je rigole, elle me tend un pendentif, je le prends dans mes mains et le regarde. C'est un violon. Je pratique le violon depuis mon plus jeune âge. C'est mon instrument préféré. Je suis vraiment touché de son cadeau.

-Il est magnifique, Ruby. Vraiment. Merci.

Elle reste là, à me sourire. Aucun mot ne sort de sa bouche. Je mets le pendentif, je sens le regard insistant de Ruby sur moi. Je m'approche délicatement d'elle, mon regard coincé dans le sien, je la prends dans les bras avec douceur. Elle se laisse faire. Je hume son parfum, elle sent si bon. Mon coeur bat la chamade, j'espère qu'elle ne l'entend pas... Je sens ses deux mains sur mon dos, et je me sens juste bien. Ce contact, qui nous unit, me fait du bien. C'est divin, je pourrais rester des heures dans cette position. Mes yeux ne lâchent pas les siens, je vais franchir ce pas. Toutes les hésitations, tous les doutes, toutes mes peurs me foncent en pleine gueule d'un coup. Qu'est-ce qui te prend Edward? Porte tes couilles putain. Ose, chasse tes peurs, tes doutes, tes hésitations et fonce.

Hésitant, je descends ma main sur son dos, elle frisonne, je la regarde, bouffé par le désir. Plus qu'une étape Ed. Je la vois fermer les yeux, je pose délicatement mes lèvres sur les siennes, c'est doux, c'est exquis. Nous sommes finalement unis l'un à l'autre. Je m'écarte doucement sans quitter son regard. J'ai l'impression d'être incomplet sans ses lèvres collées aux miennes.

Je la serre contre moi, je veux encore sceller nos lèvres ensemble. Étonnamment, elle prend l'initiative de me rendre mon baiser. Je lui en suis reconnaissant. Mes doigts s'emmêlent dans ses cheveux, et défilent sur son dos. Je stoppe le baiser et commence à l'embrasser dans le cou, je sens quelques frissons, mais je ne m'arrête pas. Mes lèvres ne peuvent plus se décoller de son corps. Je la soulève d'un coup, ses jambes entourent ma taille. Je l'allonge méticuleusement sur mon lit et me place au-dessus d'elle. Je fais un mouvement pour me retrouver à côté d'elle. Je la dévore du regard, elle est divine. J'avais vraiment peur de ne pas être aimé en retour. Je suis tellement soulagé de savoir qu'elle ressent la même chose. Je scelle nos lèvres de nouveau, je suis juste trop faible sans elle. Nous nous embrassons pendant de longues minutes. Je finis par m'endormir aux côtés de ma Ruby.

En me réveillant, Ruby a disparu. Je me mets à sourire comme un con, je suis vraiment heureux. J'ai juste envie de crier que je suis amoureux. Je suis amoureux... C'est dingue.

J'ai envie de lui dire tout ce que je pense. Je veux déjà être auprès d'elle à cet instant pour la câliner, j'en rêve. J'aimerais faire jouer sa chevelure, effleurer ses épaules, m'enivrer de son souffle et de cet air qu'elle respire, puis me poser amoureusement sur ses lèvres si douces.

Je me lève et me dirige vite vers les douches. J'allume l'eau, ça me réveille. Je ferme les yeux et repense à ce merveilleux moment. Est-ce qu'on va s'embrasser devant les autres? Est-ce qu'elle regrette? Je suis tellement heureux, j'espère qu'elle l'est autant.

J'arrête l'eau, retourne vers ma chambre, un grand sourire aux lèvres. Je croise Rio qui me regarde bizarrement.

-Ça va Ed? Demande-t-il avec un léger rictus.

-Si tu savais.

Je ne m'arrête pas et retourne dans ma chambre. Je me sèche et m'habille. Le sourire ne quitte pas mes lèvres une seule fois. Je sors et me dirige vers le self. Ruby est là, forcément. Je m'approche de mes amis. Je lui fais un doux baiser sur la tempe et m'assieds. Elle me sourit, elle prend ma main dans la sienne.

-Ça va les gars? Je demande toujours le sourire aux lèvres. Ils me regardent tous étrangement. Quoi? J'ai un truc sur la gueule?

-C'est à toi qu'on doit demander ça, me répond Isac, un sourire gigantesque sur le visage, à moitié mort de rire.

-Moi? Au top.

Ils sont tous à m'interroger du regard, en mode « Frère qu'est-ce qui se passe? » Je bois mon café tranquillement, sous les regards de mes amis.

-Bon, faut aller en littérature Marley, on va être en retard.

Elle me regarde d'un air choqué. Elle se lève et me suit.

-À toute les gars !

Je ne peux m'empêcher d'embrasser les cheveux de Ruby avant de partir, accompagné de Marley. Elle me regarde vraiment surprise de mon comportement.

-Alors avec Isac? Je lui demande.

Elle rougit, ahhhh j'ai touché un point important.

-Bah... quoi Isac? Me répond-elle gênée.

-Ne me le cache pas à moi, je sais qu'il te plaît. Les yeux ne trompent pas.

-Et toi avec Ruby? Elle change de sujet et touche à son tour un point important.

-Je vois pas de quoi tu veux parler.

-Mouais, je t'avouerai ce que je ressens pour Isac uniquement si tu me dis pourquoi tu souris comme un con depuis que tu es entré dans le self.

Touché. Elle semble fière de ce qu'elle vient de dire. Et en même temps, elle est à moitié morte de rire. Marley est vraiment cool, c'est une vraie pote. Je ne peux pas la défier, elle m'a devancé. Zut.

-C'est pas loyal ce que tu fais, là.

Elle pouffe.

-Bien sûr que si ! Si tu veux vraiment savoir, tu vas devoir me répondre.

Bordel, je suis coincé comme un rat.

-Faut rentrer en cours, Madame Géraldy va encore nous engueuler.

Je change vite de sujet et me dirige dans la salle. Sachant que la prof ne rigole pas, Marley ne me pose pas mille et une question pendant le cours.

Je dois voir Ruby avant d'en parler à Marley et aux autres. Pas mettre la charrue avant les boeufs.

Malgré le sujet de littérature que nous sommes en train d'aborder, qui est, il faut le dire, pas mal intéressant, mon esprit est ailleurs. Loin, bien loin du cours. Il est dans les bras de Ruby, dans ses cheveux parfumés, dans ses bras bruns, sur ses lèvres trop dessinées...

Cygnes, dans l'ombre, la lumièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant