Cygnes, dans l'ombre, la lumière

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Graam

mercredi

Voir la tête dépitée de l'espagnol est presque jouissif. Eh ouais mec, c'est avec moi qu'elle bouffe la princesse.

Il me regarde avant haine ce qui augmente mon sourire. La brune en face de moi mange tranquillement ne se souciant pas que son prétendant m'observe avec rage.

Ma princesse semble apaiser, et je me surprends à la dévorer du regard à plusieurs reprises. Je l'aurais, c'est certains. Ça fait cinq mois qu'elle est arrivée, elle passe la majeur partie de son temps avec l'espagnol de merde, mais voir qu'elle s'approche quand même de moi sans me craindre me donne un tantinet d'espoir. Elle est tellement belle, tellement sexy, j'ai envie qu'elle soit mienne plus que tout. Mais je dois faire preuve de patience vu que sa carapace est loin d'être brisée. En tout ça avec moi, je ne sais pas comment elle se comporte avec l'autre enfoiré et leur groupe de naze.

-La sortie samedi, tu vas y aller ? Je lâche.

-Peut-être bien, elle répond de sa voix douce.

Bordel, plus je passe du temps avec elle plus je me rends compte que je suis de plus en plus foutu, rien que sa voix me retourne le ventre, c'te nana va me faire perdre la tête.

-Si tu viens, je pourrai racheter des bonbons.

C'est devenu notre truc ça. C'est arrivé plusieurs fois depuis cette fameuse nuit, qu'on se retrouve et qu'on se pose des questions. Même si j'ai clairement envie de savoir pourquoi elle se taille les veines, je n'ai toujours pas osé lui poser la question. Je n'ai pas envie de la brusquer, elle parait si fragile si vulnérable alors j'évite un maximum d'aborder ce sujet.

-Je vais réfléchir, si on a beaucoup de devoirs, je resterais peut-être ici.

Elle est si mignonne, putain, je suis piqué comme un con, dès qu'elle ouvre sa bouche magnifique, je perds le contrôle de moi-même. Je ne peux pas m'empêcher de boire ses paroles comme un con. J'ai jamais été aussi dingue d'une nana. D'habitude, je les embobine un peu, je les baise et c'est tout, fini. Mais elle, elle bordel, comment je pourrais faire ça ? Elle est si...Si elle. Même si je dois avouer que mon but a la base, c'était bien de la baiser et de la lâcher comme un gros connard, avec le temps, je me rends compte que je ne pourrais pas faire ça.

Elle n'est pas comme les autres, son côté de petit chaton blessé m'émeut alors qu'habituellement, je m'en bats la race, justement, c'est ça qui m'amuse, donner de l'espoir à des meufs coincée et les lâcher une fois que j'ai obtenu ce que je voulais. Ouais, j'suis un connard, mais elle me change cette nana, cette brunette me change complètement.

La preuve ça fait cinq mois que je la connais et il ne s'est toujours rien passé. En temps normal, deux semaines me suffisent.

Mes pensées sont coupées par la dirlo qui se pointe avec des nouveaux. Une grande rousse attire particulièrement mon attention. Elle est belle elle aussi. Elle a un air supérieur qui me plaît de ouf. À voir son comportement, mais je dois avouer qu'elle aussi, elle ne me laisse pas indifférent.

-Je vais dans ma chambre. À plus tard, lâche Lily en récupérant son bouquin et en filant à toute vitesse.

Je n'ai même pas eu le temps de dire un mot qu'elle s'est déjà sauvé. Elle me met des bâtons dans les roues quand même. À toujours fuir quand ça l'arrange.

Je termine mon assiette et quitte le self moi aussi, j'ai une heure de colle et cette conne de directrice ne pouvait pas attendre demain pour me la foutre. Je quitte le self rapidement, plus vite j'y serais, plus vite j'en sortirais.

Ruby

Des nouveaux viennent d'entrer dans le self, je les ai observés rapidement et aucun ne m'intéresse vraiment, faut que j'en parle avec Edward quand on sera seul, peut-être que lui, il voit du potentiel chez certains en-tout-cas moi, je n'en vois aucun qui peut être intéressant. À chaque fois qu'on récupère des nouveaux, c'est, car ils peuvent nous servir, nous être utile, là, parmi ces cinq personnes aucun n'a l'ai utile.

Je termine mon assiette de purée quand un cri nous fait tous lever la tête. Qu'est-ce qui se passe encore putain ?

On se retourne tous et on voit un des mecs de la table de Tom. Il crie comme une mouette en disant de le lâcher alors que personne ne le retient, je fronce les sourcils, dans mes souvenirs, il n'avait pas d'hallucinations, car c'est clairement ce qui lui arrive. Je sais reconnaître, car Félix a souvent des hallucinations auditives. On reste tous un peu choquée devant la scène. Les trois psychologues du centre arrivent accompagnés de l'infirmière pour le mettre sur un brancard et l'amener en dehors du self.

Étrange, mais depuis quelque temps, ce genre d'incident arrive à plusieurs reprises. Ça a commencé avec la crise d'angoisse de Marley y'a cinq mois et depuis ça s'enchaîne. Aicha, La Muette est tombée dans les pommes 4 fois en tout, Rio a eu des vertiges pendant trois jours d'affilée, Graam a craché du sang en pleins milieu d'un cours de géo. Et même Rio a perdu connaissance sans raison.

Ça devient vraiment chelou à la longue, là, c'est Léo qui a fait une crise, mais dans cinq jours ça sera peut-être quelqu'un d'autre. Quelque chose cloche, ce n'est pas normal. On a jamais eu autant d'incidents en même pas six mois de cours.

Les autres se lèvent et je les suis, ils sortent tous sur la terrasse, certains pour fumer d'autre pour juste prendre l'air, j'enfile ma veste et je les suis.

-Vous ne trouvez pas ça bizarre ? Léo qui fait une crise comme ça ? Demande Phoebe.

-Si, répondent Edward en Rio en même temps.

C'est vrai, c'est étrange.

-Ils sont ou Marley et Isac ? Demande Edward.

Je me tourne et effectivement, ils ne sont plus là.

-Ils batifolent comme des oiseaux, ces deux-là.

-Ils se font du bien mutuellement, tu ne trouves pas Ruby? Me demande Phoebe.

-Si, j'aime bien les voir ensemble, Isac n'as pas replongé depuis sa dernière crise, il garde la tête hors de l'eau. Ils sont comme deux rocs, ça me fait plaisir de les voir comme ça. Même Marley, elle a l'air en meilleur état depuis qu'elle est Isac passent une grosse partie de leur temps ensemble.

C'est vrai, ces deux là, ils se complètent. Même si Isac et mon frère et que je ferais n'importe quoi pour lui, je vois bien qu'il grandit et qu'il a besoin d'un peu de liberté. Et il la trouve avec Marley. Elle lui permet de ne pas penser à tout ce qui le terrorise. Je suis vraiment heureuse de le voir comme ça, moi qui l'a si souvent aidé à remonter la pente.

Ça me fait un petit pincement au cœur de voir que je ne suis plus la seule sur qui il peut compter, mais je sais que Marley remplira très bien ce rôle. Ils se sont bien trouvés, c'est une réalité. J'espère qu'ils avanceront ensemble et qu'à deux, ils réussiront à aller mieux. Définitivement mieux. Même si aucun des deux n'a eu de crises ces dernier mois, je sais bien qu'il y'a encore du chemin à faire pour l'un comme pour l'autre, mais ensemble ils réussiront à s'en sortir, c'est une certitude.

-On va faire du baby-foot ? Lance Rio.

-Ouais, Ed', tu te mets avec moi et phoebe tu te mets avec Rio ?

-Yes !

-On va vous rétamer, lâche Edward en me checkant.

Ça, c'est sûr !

-Ne parlez pas trop, vos chevilles gonflent.

Rio se marre et check Phoebe.

C'est ce qu'on verra.