4.2 - Nouveaux venus

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Média : Rick Grimes (par Andrew Lincoln)

- Fumigènes, grenades incapacitantes... listait Rick en observant leurs trouvailles. Je sais pas si c'est efficace contre les rôdeurs mais autant les prendre.

Une partie du groupe s'était regroupée dans la salle de repos adjacente au bloc. Hershel, Glenn, Daryl et T-Dog s'étaient joints au shérif pour l'aider à organiser leur expédition du jour.

- Hershel? appela Carol, interrompant les conversations des hommes.
- Tout va bien? demanda alors Rick, inquiet.
- Oui, t'inquiète, rien de grave, répondit simplement la femme.

Le vieil homme suivit alors Carol vers l'intérieur du bloc tandis que Dylan arriva en sens inverse pour aller à la rencontre de ses amis.

- Alors, c'est quoi le plan? demanda la jeune femme en attrapant une machette posée sur la table.
- Pas cette fois Dylan, répondit Rick en lui reprenant l'arme des mains.
- Et pourquoi? demanda la concernée.
- Hershel a dit que tu devais te reposer. Alors, tu te reposes.

L'ordre du shérif était sans appel mais la brune n'était pas décidée à obtempérer sans rien dire pour autant.

- Si c'est juste parce que j'ai fais un cauchemar cette nuit... commença Dylan.
- Il n'y a pas que ça, la coupa Rick. Tu as beaucoup fait pour le groupe ces derniers mois, tu mérites de te reposer alors fais-le.

La jeune femme fut blessée par ce rejet. Elle savait que le leader l'écartait sous des faux prétextes. Jamais elle n'eut estimé avoir plus donné que Daryl ou T-Dog pour la survie du groupe, pourtant eux retournaient explorer la prison. La déception de la brune s'accentua un peu plus lorsqu'elle aperçut Maggie qui se préparait pour suivre les hommes, elle.

Assise sur les marches du bloc, Dylan regarda ses amis partir au combat sans elle et aucun d'eux ne prit la peine de la saluer, pas même Daryl qui restait distant depuis le début de la journée. La jeune femme ne se sentait pas fatiguée, pas fragile non plus. Certes, elle avait eu un moment de faiblesse mais cela pouvait arriver à n'importe qui. Alors, elle ne voyait pas en quoi cela constituait une raison suffisante pour l'écarter.

Cela faisait bien une heure que ses amis étaient partis et Dylan commençait à s'inquiéter. Pour palier à son angoisse, la jeune femme s'était résolue à faire un peu de ménage dans le bloc en attendant leur retour.

En rangeant sa cellule, les pensées de Dylan se tournèrent vers Daryl. Depuis qu'il l'avait rejointe dans sa cellule, au milieu de la nuit, elle ne l'avait plus revu. Pire encore, l'homme semblait l'éviter. La jeune femme espérait que cet éloignement ne soit que le fruit de son imagination mais plus elle y pensait, plus elle se disait que son cauchemar de la veille avait finalement atteint son ami, dans un mauvais sens.

- Ouvrez la porte!

Le hurlement de Rick mit un terme aux pensées de Dylan. Elle dévala les escaliers deux à deux pour atteindre la grille et ouvrir à ses amis. La scène qu'elle y vit alors la paralysa sur place. Hershel était couché sur un chariot métallique, inconscient et amputé d'une jambe à hauteur du genoux. A ses côtés, Maggie épongeait, tant bien que mal, le sang qui giclait de la blessure de l'homme.

Il fallait faire vite. Des cris retentissaient dans tout le bloc tandis que tous couraient à droite, à gauche afin de trouver de quoi soigner le patriarche. Lori et Carol avaient pris la relève de Maggie et s'occupaient désormais du moignon sanguinolent de Hershel. Dylan voulut les aider mais face à la vision de la jambe découpée, un haut-le-cœur lui vint et elle dut quitter la cellule pour vomir ses tripes un peu plus loin.

- Daryl! interpella la brune alors que son ami passait devant elle.

Seulement, le concerné l'ignora royalement et continua sa route jusqu'à la grille du bloc. Dylan était cette fois-ci bien décidée à parler à l'archer alors elle le suivit jusqu'à la salle de repos.

- En voilà un joli morceau.

Cette voix, la jeune femme ne la reconnut pas. Elle était certaine que ce n'était pas une personne de son groupe. Lorsqu'elle releva les yeux, son regard croisa celui d'un homme. Au vu de sa tenue, Dylan comprit qu'il s'agissait d'un ancien prisonnier. Plutôt grand, des cheveux sombres et une moustache, l'homme avait tous les critères du Pablo Escobar des temps nouveaux. Son regard était empreint d'une lueur lubrique qui dégoûta la brune.

- La regarde pas toi, ragea Daryl.

Les paroles du chasseur ramenèrent Dylan à elle-même et elle détourna enfin ses yeux du prisonnier pour les tourner vers son ami. Le pied sur une chaise, son arbalète armée dans les bras, Daryl était prêt à descendre quiconque oserait un geste déplacé.

- C'est le bloc C, constata le mexicain. La cellule 4 c'est la mienne gringo. Laisse moi entrer.

Derrière lui, quatre autres prisonniers avançaient, méfiants.

- C'est votre jour de chance aujourd'hui les gars, répondit Daryl. Vous êtes graciés par l'Etat de Géorgie. Vous êtes libres.
- Qu'est-ce que vous foutez là-dedans? demanda le prisonnier.
- Ça t'regarde pas.
- C'est pas à toi de dire si ça me regarde ou pas!

Instinctivement, Dylan posa la main sur son semi-automatique. Ces nouveaux venus ne lui inspiraient pas confiance, plus encore en sachant que le mexicain était armé et visait désormais Daryl. Cependant, loin de se laisser impressionner, le chasseur continua à tenir l'homme en joue avec son arbalète.

- Relax mec, tempéra un grand noir. C'est le vieux qu'a plus de jambes. Nous on peut partir, on est libre. Qu'est-ce qu'on fout encore ici?
- Il a pas totalement tort, dit Dylan, restée silencieuse jusqu'alors.
- Un groupe de civil débarque dans une prison alors qu'ils ont pas de raison de le faire, rétorqua le mexicain. Y'a quelque chose qui me dit qu'il y a plus nulle part où aller.

Crescendo, le ton continua à monter. Au vu de la conversation, Dylan comprit que le prisonnier armé devait avoir l'ascendant sur les autres. Ceux-ci ne parlaient pas, ou, quand ils osaient, se trouvaient réduits au silence par une parole cinglante du mexicain.

La brune s'était avancée pour se placer aux côtés de Daryl. Elle avait maintenant sorti son arme de son étui et visait les prisonniers. Alors que l'un d'eux s'avança un peu trop prêt du chasseur, elle enleva le cran de sûreté de son arme. Le cliquetis alarma l'homme qui s'immobilisa. Dylan et lui se regardèrent en chien de faïences lorsque, finalement, Rick fit irruption dans la pièce, mettant fin à leur échange.

- Doucement! Tout le monde se calme, ordonna le shérif. Pas besoin de sortir les flingues.
- Combien vous êtes là-dedans? s'inquiéta alors le mexicain.
- Suffisamment pour avoir le dessus, répondit Dylan, mauvaise.
- Vous vous êtes fait une banque ou un truc comme ça? s'interrogea le prisonnier. Pourquoi vous l'amenez pas à l'hôpital?
- Ça fait combien de temps que vous êtes enfermés dans cet endroit?
- Dans les dix mois j'crois.
- Il y a eu une émeute, expliqua le grand noir. J'avais jamais vu ça...
- Encore plus violent qu'à Attica, ajouta un homme frêle à sa droite.
- Vous avez déjà vu des mecs devenir cannibale? Mourir et revenir à la vie? reprit un deuxième homme noir. C'était dingue.
- Y'a un maton qui nous a protégés, expliqua le mexicain à son tour. Il nous a enfermé ici et nous a dit de rester tranquille. Il m'a filé son flingue, il devait revenir tout de suite.
- Ouais, y'a 292 jours de ça... conclut l'un des prisonniers.
- 294 selon mes calculs... Même...
- Ferme ta gueule toi! ragea leur chef.

Un silence se fit dans la pièce. Rick avait baissé son arme, à l'instar de Dylan. Daryl, quant à lui, continuait de tenir en joue le mexicain qui visait encore le groupe.

- Y'a plus d'armées, plus d'hôpitaux, plus de gouvernement... souffla Rick. Tout ça, c'est terminée.

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Merci d'avoir lu!
Bisous à tous.

𝐀𝐔 𝐂𝐎𝐄𝐔𝐑 𝐃𝐄 𝐋𝐀 𝐍𝐔𝐈𝐓 - Tome 2 (The Walking Dead)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant