𝐀𝐔 𝐂𝐎𝐄𝐔𝐑 𝐃𝐄 𝐋𝐀 𝐍𝐔𝐈𝐓 - Tome 2 (The Walking Dead)

22.0 - Oublions

✏️ Rating : Lemon léger

Média : Daryl Dixon (par Norman Reedus)

Le crépuscule tombait paisiblement, faisant refléter son soleil jaune et lumineux sur la toiture métallique de la prison. En trois heures, le nombre de malade avait augmenté plus que les survivants ne l'auraient cru. La moitié des cellules du bloc A était désormais occupée et les râles rocailleux les malades brassaient l'air, inondant l'espace. Mais, ce n'était pas le seul problème qui arpentait les couloirs de la prison. Un bien pire les avait trouvés dans l'après-midi.

Aux alentours de six heures, alors que Tyreese allait pour rendre visite à Karen, il fit une bien macabre découverte. Des traînées de sang maculaient le sol, de la cellule des malades jusqu'à une arrière-cour. Leurs cadavres se tenaient là, calcinés et encore fumant.

Caleb était anéanti face à la violence de cet acte et s'en sentait responsable. Pourtant, il ne s'était absenté qu'une dizaine de minutes et tous s'étaient accordés à dire qu'il était nullement responsable. Pourtant, bien que Dylan le rassura longuement à ce sujet, rien ne sembla soulager la culpabilité du docteur.

Dans l'arrière cour, Tyreese était resté prostré devant le cadavre de Karen pendant un long moment. Des larmes silencieuses inondaient ses joues tandis qu'un tremblement nerveux agitait ses lèvres, de tristesse et de rage. Rick et Daryl avaient essayé de l'aider, de le soulager de sa peine mais rien n'y avait fait et la situation avait rapidement dégénéré. L'homme endeuillé avait sauté à la gorge de Rick pour le marteler de coup. Lorsque Daryl avait essayé d'aider son ami, Tyreese l'avait repoussé d'un coup de pied pour s'en prendre à nouveau au shérif. Dylan était arrivée à ce moment-là et s'était trouvée tétanisée. Rick encaissa plusieurs coups avant de commencer à riposter. Sa technique lui permit de prendre le dessus en deux temps, trois mouvements et il laissa sortir sa haine à son tour, faisant craquer les os du visage de sa victime.

Après plusieurs cris et tentatives pour séparer les deux hommes, Rick relâcha finalement sa prise sur Tyreese. Celui-ci se recroquevilla alors sur lui-même et recommença à sangloter sur la mort de Karen. Du sang maculait son visage boursouflée. Le shérif se tenait en face, transpirant et haletant. Son regard était rivé sur sa main droite dont certains doigts formés des angles anormaux. Spectateurs silencieux de la scène, Daryl, Dylan et Carol étaient effarés. Jamais ils n'auraient cru qu'une telle situation puisse arriver.

Une grille claqua et Dylan sortit de ses pensées pour revenir à l'instant présent. Las de rester dans sa cellule, elle était sortie dans l'arrière cour du bloc D pour profiter des derniers rayons du soleil. La jeune femme sourit à Daryl qui arrivait vers elle. Mais l'homme ne s'avança pas complètement et s'arrêta à deux mètres de sa position.

- Tu viens? appela-t-il. Réunion, maintenant.
- Demandé si gentiment! ironisa la brune en se levant. C'est bon, j'arrive.

Elle s'attendait à ce que le chasseur l'attende mais elle déchanta en le voyant tourner les talons pour disparaître dans les couloirs de la prison. Depuis la bagarre entre Rick et Tyreese, Daryl était d'une humeur exécrable qu'elle ne lui comprenait pas. Lorsque la jeune femme avait essayé de le questionner un peu plus tôt, elle n'avait reçu que silence et mépris.

En soupirant, Dylan s'étira avant de suivre la même direction que Daryl. Elle rejoignit rapidement la salle de réunion et prit place sur une chaise, en silence, tandis que tous semblaient n'attendre plus qu'elle.

- Bien, dit Hershel. Maintenant que tout le monde est là, on va pouvoir commencer. Silence. J'ai parlé avec Caleb. Les malades sont de plus en plus nombreux et on n'a pas les médicaments qu'il faut pour les soigner.
- On a passé toutes les pharmacies du coin, y'a plus rien, rétorqua Daryl d'une voix maussade.
- Il y a une école vétérinaire, à plusieurs kilomètres d'ici. Il y a de grandes chances que personne n'ait pensé à regarder dans ce genre d'endroit. Les médicaments pour les animaux peuvent aussi bien marcher pour les humains. C'est notre meilleure chance.
- Qu'est-ce qu'on attend alors? s'exclama Dylan en se levant.
- Ouais, on fait une équipe et on part maintenant, surenchérit le chasseur.
- La nuit va tomber, c'est pas une bonne idée de partir maintenant, constata Carol.
- Elle a raison, approuva Hershel. Il vaut mieux attendre demain matin.
- Certains ne survivront peut-être pas jusque là! protesta Dylan. On a pas de temps à perdre!
- On va quand même prendre le risque, claqua le patriarche, haussant le ton. Vous pourriez vous perdre ou faire une mauvaise rencontre. Auquel cas, on ne serait pas plus avancés. Il faut attendre demain matin.