Chapitre 32: Renaissance [dernière partie]

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L'écoute (en boucle) de la musique est fortement recommandée😉

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-J'ai besoin de vider mon sac Taehyung. Je vais t'expliquer comment j'en suis arrivée à te mentir, mais avant cela je dois remonter à bien plus loin. fit-elle soudainement en regardant cette fois-ci le destinataire de ses confessions.

Les doigts du jeune homme se resserrèrent sur le tissu de son pantalon sans quitter une seule fois du regard son interlocutrice. Il sentait que ce moment était important, qu'il signerait un tournant dans leur relation. Il ne craignait pas les paroles de l'autre, il n'attendait que cela, de la comprendre.

-La personne que je suis a grandement été influencée par mes années lycée. Son attention reparti dans l'ailleurs, zieutant maintenant un truc aussi insignifiant que les draps froissés qui entouraient son corps. Mon père était caissier dans un magasin de jouet, au plus bas de l'échelle et ma mère secrétaire dans un gros cabinet d'avocat. On peut dire que nous étions une famille avec des moyens assez modestes, mais nous n'étions pas les plus à plaindre.

C'était étrange de refaire appel aux fantômes du passé. Douleur et nostalgie s'entremêlaient, surtout en évoquant son père. Lorsqu'elle s'écoutait parler, ses mots n'étaient qu'un lointain écho pour elle.

-Le manque d'argent fût réellement un problème lors de mon année de seconde. Un peu poussé par les envies de mon père et par mon propre enthousiasme, nous avions compris qu'il serait beaucoup plus simple d'intégrer la formation que je voulais si je passais par un lycée privé, plus prestigieux. Ma formation de traductrice était incroyablement sélectif et malgré mes très bonnes notes, je doutais que cela suffise si le tout n'était pas enrobé d'un jolie nom bien vu inscrit dans mon dossier. Grâce à mes résultats, j'ai obtenu une bourse qui combinée aux efforts de mes parents m'ont permises d'intégrer un lycée privé parisien très bien côté. Et là on peut dire que c'était le début des emmerdes. fit-elle dans un petit rire sans joie.

Taehyung se murait toujours dans un silence absolu, suspendu aux paroles de la jeune femme. Sa poitrine se gonflait de joie en apprenant plus de son histoire, mais il appréhendait grandement la suite.

-J'étais un peu stressée parce que j'étais la petite nouvelle qui débarquait en deuxième année dans un cercle de personnes qui se connaissaient déjà, mais je gérais, j'étais confiante. Tu me connais, j'ai toujours eu la parole facile et c'était assez simple pour moi de me faire des ami(e)s. Enfin, d'habitude. Je ne sais pas comment ils l'avaient appris mais j'avais découvert au détour d'une conversation de couloir que mes camarades avaient eu vent de ma qualité de boursière. Ouais je n'étais pas une fille de bourge, et alors ? Tu me diras rien en fait, mais apparemment c'était une information de la plus haute importance à leurs yeux. J'avais compris que à part moi, seuls quelques élèves étaient boursiers et ils étaient tous en seconde. Au début je me suis dis que ça ne changeait pas grande chose, mais putain j'ai jamais eu aussi tort de ma vie.

Elle souffla par le nez, ses souvenirs ravivant déjà ses vielles blessures et au passage la colère qu'elles provoquaient.

-Ils n'ont jamais étaient directes, leurs piques. Enfin, dans un premier temps. Mon année de première c'est au début résumé en un mot, la solitude. Bien heureusement, j'avais rapidement rencontré Marine et c'était la seule qui s'était montrée tout de suite chaleureuse, si ce n'est collante avec moi. Le truc c'est que mise à part en langue, on était pas dans la même classe. Alors la plupart du temps j'étais seule car littéralement toute ma classe me snobait. Bien sure, on me répondait lorsque je parlais ou que je demandais quelque chose, mais je sentais que ça les gênait. De la pure hypocrisie, ils étaient trop lâche pour me dire les choses en face. Ils ne faisaient aucun effort pour me connaitre et il ne le voulait pas. A force de me prendre un mur d'indifférence dans la gueule j'avais bien vite compris. L'indifférence, le fait d'ignorer ton existence ça fait mal. Genre vraiment. Personne ne m'invitait à leurs fêtes, on ne me parlait jamais pendant les pauses et je sentais en permanence ce regard méprisant peser sur moi. C'était comme si tout doucement je me sentais étouffer dans leur petit monde étriqué et remplis de préjugés infondés. Je pense que c'est ça qui m'a rendue plus vulnérable, plus atteignable...

DILEMA.  [k.th/BTS]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant