Temps gris pour la ville rose en ce mois d'avril. Le soleil se faisait discret depuis quelques jours, ce qui agaçait pas mal les habitants de Toulouse. La fraîcheur amenée par la pluie plaisait à certains alors que d'autres ne la supportaient pas. Un jeune homme aimait ce temps épuré qui venait parfois se loger dans ce mois d'avril. Sa chevelure aussi noire qu'une nuit sombre au pied d'une montagne, était singulière. Ses jambes le menèrent en bas de son bâtiment, sa casquette lisse et aussi ébène que sa chevelure sur la tête. Aujourd'hui il sortait, des choses l'importantes l'attendaient. Il habitait Patte d'oie, à moins d'un kilomètre des Arènes, un des grands quartiers de Toulouse. Patte d'oie était aussi fréquenté, mais c'était un quartier qui restait plus discret pour le noiraud. Rien de plus que la discrétion ne l'importait.
Il marcha le long de la petite impasse qui appartenait à sa résidence, gardée par la porte métallique et automatique du garage privé. Le jeune homme âgé de vingt-trois années cherchait sa voiture des yeux. Voiture qu'il avait depuis trois mois, lorsqu'il avait fallu blanchir un peu d'argent*. Rien d'exceptionnel à ses yeux, il s'était offert une Polo de la cinquième série, de chez Volkswagen. Dix mille euros claqués dans cette caisse, mais la situation l'en avait obligé. Officiellement, ce noiraud détenait un travail de serveur dans l'un des nombreux restaurants de la ville sudiste. Illégalement, il vendait de la came depuis ses vingt ans. Soit trois années déjà. Son boulot de serveur ne le rémunérait pas assez, d'autant plus que ça n'était qu'un mi-temps.
(* Blanchir de l'argent correspond au fait de le liquider l'argent gagné par la vente de stupéfiants, en l'investissant dans du matériel. Pour éviter de le garder en liquide.)
Alors entraîné par certaines connaissances de jeunesse, on lui avait proposé de se lancer dans le deal. Au départ le jeune homme avait refusé cette idée, au sein de son esprit. Trop de risques. Trop de dangerosité, trop de règlements de comptes. Mais l'argent avait su l'appeler, plus qu'il ne l'aurait imaginé. Il s'était ainsi retrouvé à dealer, et puis les billets lui étaient tombés entre les doigts. Et encore, et encore. Tombé, coulé, Jeon Jungkook nageait dans ce business sombre. Ses amis y étaient également, alors difficile de penser à simplement de s'en détacher. À vrai dire il n'y pensait même pas.
En route pour la Reynerie, un de ses quartiers préférés de Toulouse, Jungkook roulait seul dans sa voiture. Il avait un message datant de la veille au soir sur son téléphone personnel. C'était sa mère qui prenait de ses nouvelles. Le jeune homme y répondit, alors qu'il arrivait déjà au lieu auquel il devait se rendre. Il gara sa Polo, au passage il croisa deux types qu'il connaissait. Il les salua, avant de rejoindre l'un de ses meilleurs potes. Au bas de l'une de ses grandes barres* qui habillaient ce quartier défavorisé, Jungkook vit Sofiane. Âgé de vingt-trois ans lui aussi, les deux hommes se connaissaient depuis la quatrième. Dix ans qu'ils étaient amis. Sofiane vint saluer l'originaire de Corée du sud.
(* Les grandes barres ce sont en gros les bâtiments qu'on l'on trouve souvent dans les cités... Bâtiment massif où les gens y sont concentrés en très grand nombre)
- Bon alors ça raconte quoi ? Demanda son meilleur pote.
- Rien de spécial hein, je suis venu pour l'arrivage. Répondit le noiraud.
Son ami à la peau halé hocha la tête, son joint tout juste roulé fut allumé d'un coup de briquet habile.
- Ça vient d'arriver cette de nuit, de Marseille.
- Qui l'a ramené ? Demanda Jungkook.
- Un gars de Pipo.
Ce fameux Pipo, se trouvait être un grossiste de la ville portuaire du département Bouches-du-Rhône. Il était connu sous ce surnom et Jungkook était l'un de ses nombreux acheteurs.
- Y a pas de flics qui ont tourné pour l'instant ? Enchaîna le noiraud.
- Non, parce qu'il est tôt. Répondit celui qui fumait.
Il était cinq heures quarante passées. Réveil bien matinal pour eux, mais c'était leur façon de faire. La discrétion était toujours ce qui payait le mieux dans ce monde.
- Tu tires ? Proposa Sofiane.
Jungkook n'eut même pas besoin de répondre. Il tira seulement, une bonne première latte pour la journée.
- Bon aller je vais me bouger, je vais check ça et ensuite faut que je vois comment on répartit ça.
Accompagné de Sofiane, le noiraud monta dans ce bâtiment énorme. Ils montèrent au dixième étage. La plupart des gens qui habitaient ici dormaient encore. Les deux jeunes hommes marchaient le long des coursives ouvertes, alors qu'il se rendait vers l'un des appartements. Il était loué au nom d'une fille qu'ils connaissaient, qui était d'accord pour leur cacher leurs stocks de drogue. La couverture était un point important dans le milieu. Elle n'y habitait pas réellement, par derrière elle faisait une colocation avec une amie. Jungkook lui donnait sa part pour les risques qu'elle prenait, et cela s'avérait être une belle somme d'argent tous les mois.
- Y a tout là ? Le noiraud demanda en voyant ces stocks disposés dans l'une des pièces.
- Tous les kilos que t'as demandés ouais. Sofiane finissait son pétard.
- C'est parti pour peser le tout hein. Ricana Jungkook.
Une routine. L'argent appelle l'argent, comme on le disait si bien.
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Hey ! Voici enfin le prologue après 3 semaines d'attente je crois ? (J'ai perdu la notion du temps depuis le confinement... J'ai l'impression que ça fait que deux semaines)
Bon c'est un simple aperçu, basé sur une forme de quotidien ? Bref je me voyais pas faire un prologue trop complexe ni révélateur ! D'ailleurs on a pas Taehyung pour l'instant, mais il apparaîtra d'ici peu ;)
Je suis quand même assez indécise face à ce projet, je sais pas si c'est une bonne idée de le publier jpp. Mais bon maintenant que c'est fait, on est parti hein. En espérant que ça vous plaise, du début à la fin !
Aussi ce format pour les * vous convient ? N'hésitez pas si vous avez des questions !
Love et on se voit quand j'ai fini Anthracite normalement (vraiment je me bouge) donc deux semaines
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Requin 「 Taekook 」
Fanfiction« Le shit c'est mon putain de bif. » Un dealer de Toulouse, menant son train-train quotidien dans sa ville du sud. Juste cela, rien de plus au départ. Jusqu'à ce qu'un type ne se risque à maintenir le fil de ce chemin, maîtrisé par le vendeur. Le ty...