II. 11.

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- T'es pas encore mort.

- Toi non plus.

Charmante entrée en matière.

- Je ne vais pas mourir. Affirma-t-elle.

- Moi c'est pas encore sûr. J'hésite entre complète rémission et mort imminente.

- J't'ai laissé du paracétamol sur la table de nuit, tu prends deux cachets maintenant, et tu vas prendre une douche.

- Ça veut dire que t'es pas à la maison ?

- Tu m'appelles sur mon portable, c'est que tu sais que je ne suis pas à la maison.

- Bah non, j'suis juste trop crevé pour taper dans le mur.

- Et Benji ?

- Oublie, je préfère encore crever seul que de devoir supporter ses blagues pourries durant mon agonie.

- Elles ne sont pas si pourries que ça... Nuança-t-elle avant de se laisser aller à un rire franc. Bon, ok, elles le sont.

- C'est comment là-bas ? Demanda-t-il brusquement, surprenant sa sœur qui s'attendait à tout autre chose.

- Quoi ? Tu tentes même pas le chantage affectif pour me faire rentrer plus vite ?

- Non, pas cette fois. Ça faisait des semaines que je n'avais plus entendu ton rire, alors tu restes là-bas autant de temps que nécessaire, enfin à condition que tu reviennes avant la nuit, et en attendant tu me racontes le principal, sans les détails dégueulasses par contre.

- Les détails dégueulasses ? Répéta-t-elle en quittant la cuisine où elle avait été occupée à ranger les courses, afin de s'éloigner encore plus dans le couloir, et fuir le bruit de l'eau qu'elle percevait d'ici.

- Oui, tu sais très bien de quoi je parle, le genre de trucs suffisamment bruyant pour que Charlotte en reste traumatisée à vie.

- Oh, j't'en prie ! Je ne suis pas là pour ça, et puis pour être honnête, j'ai passé le plus clair de mon temps à visiter les lieux et fourrer mon nez partout.

- J'ai dit pas de détails dégueulasses !!

- Quoi ? Oh mon Dieu ! Je parlais de l'appartement, Pâris ! J'ai visité l'appartement, pas autre chose.

- Et il est comment cet appartement ?

- Immense ! Tu verrais ça, c'est un truc de dingue ! Il a un portail pour lui tout seul, et ça donne sur une cour intérieure mais rien à voir avec la notre. Une vraie cour entretenue, végétation incluse et tout, et tout. Pour l'instant j'ai dénombré trois chambres, mais j'ai pas fini de tout explorer, et une bibliothèque immense !

- Ok, c'est cool, mais est-ce qu'il y a un chandelier et une théière qui parlent ?

- Y'a un concierge British, qui te donne du 'mademoiselle' à tout va. Ça se vaut.

- Mais attends, je sais que t'es calée en visite immobilière ces derniers temps, mais t'étais pas censé y aller pour Captain Igloo ?

- Ha non ! T'as pas le droit de piquer mes surnoms, tu le sais bien...

- Oui, mais tu m'engueules quand j'utilise Monsieur Canon... Ast' ? Tu fais quoi là ? C'est quoi ce bruit ?

- Les marches qui grincent. Je monte à l'étage, il me reste un bout à visiter. Et pour répondre à ta précédente question, Captain Igloo est allé bosser.

- Et pourquoi t'es pas rentrée ?

- Parce qu'il m'a demandé de rester.

- Pourquoi faire ?

nāphîlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant