Chapitre 35 - La Cité

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Je m'avance sur la plage d'un pas rapide, le froid n'ayant pas de prise sur moi, impatiente à l'idée de ce que je vais pouvoir voir aujourd'hui. La Cité. Cet ensemble de bâtiments sous-marins où vivent et résident mes amis. Même si je ne peux que l'admirer de loin, cela étanchera un peu ma soif d'en apprendre plus sur eux. Ce qu'ils m'ont déjà montré n'est probablement qu'un maigre aperçu de la splendeur du lieu.

Je les distingue au loin, allonge le pas et les salue tous les deux, empruntant un baiser à Cole. Il attrape ma main et ses yeux brillent lorsqu'il me demande :

— Prête ?

Je hoche vigoureusement la tête en m'en faire craquer les cervicales.

— Tu vas en avoir plein les yeux. Interdit de baver, de crier ou toutes les choses stupides que font les humains, me lance Soren.

Je me retourne pour lui lancer un regard noir et il éclate de rire.

— Aller en route ! s'esclaffe-t-il encore.

Je serre la main de Cole dans la mienne, qui me rend mon étreinte et m'adresse un clin d'œil en déposant un baiser rapide sur ma tempe, puis m'entrainant dans son sillage.

J'ai prévenu Helena et Cole que je rentrerai dans l'après-midi, ce qui nous laisse le temps de pouvoir réaliser l'aller-retour vers la Cité. Cela fait déjà un moment que nous nous enfonçons dans les profondeurs. La pression de l'eau aurait déjà dû me faire éclater les tympans, la fraîcheur m'empêcher de respirer en bloquant ma respiration et pourtant, rien de tout cela n'arrive, protégée par le pendentif de Cole qui vibre doucement contre mon cœur. Je perçois même le chatoiement des rares animaux marins qui croisent notre route, la vue que me procure l'amulette me permettant de les distinguer malgré l'obscurité abyssale qu'aucun œil humain ne pourrait discerner sans lumière.

C'est étrange d'évoluer dans ces ténèbres. Malgré la présence de mes amis, je ressens la présence d'une multitude d'yeux curieux me fixant, pourtant ce ne sont que les animaux marins que nous croisons, essentiellement des poissons curieux.

Soren nage devant nous, Cole se déplaçant à mon rythme.

Je lève la tête vers la surface, mais je ne peux rien apercevoir d'ici.

— Qu'est-ce que cela vous fait d'aller à la surface ? demandé-je dans un murmure.

Cole fronce les sourcils à ma question et je me sens idiote de l'avoir posée.

— Je veux dire... La première fois... Est-ce un choc ? Est-ce que tu as pu respirer sans difficulté ?

Il prend quelques secondes de réflexion tout en continuant à nager à mes côtés.

— Briser la surface n'est pas dérangeant mais l'air est frigorifiant la première fois. Le vent également. On en sent les mouvements lorsque nous sommes immergés, mais le vent ne frappe pas avec autant de violence qu'en surface.

J'acquiesce et je me remémore le conte de la petite sirène.

— Est-ce que... Tu as mal lorsque tu marches sur le sable ?

Il sourit à ma question et j'entends Soren qui glousse devant nous. J'essaye de le rattraper mais bien évidemment, il se déplace bien trop vite et à la manière d'une anguille et je n'y parviens pas. Essoufflée, je décide de l'ignorer.

Cole me saisit délicatement la main et m'entraine avec lui toujours plus profondément dans les abysses.

— Si tu penses au conte que tu m'as raconté la dernière fois, non je n'éprouve pas de douleur dans mes membres sur la terre ferme. La première fois, j'ai profité de la lune et de son effet sur la mer pour pouvoir utiliser la magie sans m'effondrer : conserver une apparence humaine est fatigante, surtout la première fois. Mais cela a fini par devenir plus facile au fil du temps.

Entre Terre et Mer (Terminé - premier jet)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant