Pdv Illumi :
Les yeux grands ouvert, je pousse un profond soupir. J'ai beau essayer, le sommeil ne vient pas et pour couronner le tout, j'ai un gros mal de crâne. Ça m'apprendra à boire de l'alcool sans faire attention. Me maudissant intérieurement, je me redresse sur un coude et observe Hisoka, en train de ronfler à l'autre bout de la pièce. Ses paroles tournent en rond dans ma tête, je n'arrive pas à les oublier.
« T'es beaucoup trop crispé, il serait temps de sortir un peu. »
A quoi bon ? Depuis ma naissance, je suis formaté par mes parents pour devenir la parfaite machine à tuer. Ils ont été plus durs avec moi qu'avec n'importe qui d'autre, et ça me rendait fou au début. J'étais un concentré de colère, de souffrance, et je ne pouvais exprimer tout ça qu'en tuant les autres. Peu importe ce que je faisais, ce n'était jamais assez. Jamais. J'étais toujours un bon à rien, un simple test. Ils ont tout expérimenté sur moi : la torture, la manipulation, l'humiliation. Ils allaient parfois si loin que j'étais obligé de me plonger dans une sorte de léthargie. Si je n'effaçais pas mes émotions, elles me submergeaient. Et c'est comme ça qu'ils ont réussis, progressivement. C'est comme ça qu'ils ont réussis à me briser. A tel point que je doute que ce soit réparable... Et le pire, c'est que je ne veux même pas être « réparé. » Pourquoi est-ce que je laisserais mes émotions revenir si c'est pour souffrir, pour devenir faible ? Pas question.
-Une boule de disco... dans le lapin... mangé par une... horloge, marmonne tout à coup la voix d'Hisoka. Pas ma faute...
Surpris, je me rends compte qu'il parle en dormant. Je n'arrive pas à retenir un sourire, malgré toute ma volonté. Tant pis. Et puis de toute manière, personne ne le saura jamais à part moi. Amusé, j'observe Hisoka se débattre quelques minutes avec sa couverture avant qu'il ne se calme. Son visage se tourne dans ma direction. Je retiens mon souffle, observant silencieusement ses traits détendus, sa bouche entrouverte et le clair de lune éclairant ses cheveux.
Je n'ai jamais vécu ma vie pour moi-même, ça a toujours été pour les ambitions de ma famille. Pourtant... je me dis à présent que ça pourrait changer. Peut-être. Depuis que je le connais, Hisoka m'a souvent répété que je devrais « m'amuser un peu. » Et s'il avait raison ?
-Ceci dit, tu n'es pas vraiment un exemple non plus, je murmure à son adresse, sachant pertinemment qu'il ne m'entendra pas.
C'est vrai, après tout : Hisoka et moi sommes de parfaits contraires. Il est solaire, lumineux, bavard et toujours taquin, cherchant toujours la petite pique capable de mettre les autres hors d'eux. Tandis que moi, je suis renfermé, sombre et... froid ? Cette conclusion me fait ricaner. Comment diable nous sommes-nous débrouillés pour nous supporter l'un et l'autre ?
On s'est rencontré lors de l'examen hunter. Je cherchais un allié pour me faciliter la vie et - miracle - il était là. Solitaire. Puissant. Dangereux. On s'est tout de suite entendus pour s'entraider ; le mot est un peu fort, nous cherchions juste tous les deux de quoi nous occuper. Par la suite, nous n'avons pas perdu contact et nous nous sommes régulièrement appelés pour nous rendre des services. Et puis voilà, une chose en entrainant une autre, il ronfle maintenant sur un lit d'appoint. Quelle est la prochaine étape ? Ahuris, j'écarquille les yeux. La prochaine étape ? Mais qu'est-ce que je raconte, comme sottises ? Il n'a jamais été question d'étapes, il est juste là parce qu'il me donne un coup de main. Rien de plus.
« Qui tu essayes de convaincre, Illu ? », résonne ma conscience.
Agacé, je plonge ma tête dans l'oreiller et glisse finalement dans le sommeil.
***
Le lendemain, je suis réveillé par une odeur de pain grillé. Groggy, je papillonne des yeux en bâillant, tentant de me souvenir d'où je me trouve. Eblouis par la lumière du soleil qui se déverse dans la pièce, je fronce les sourcils.
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Just a game (Hisoka x Illumi)
Fanfiction"Je vais te faire tomber amoureux de moi, Illumi. Et te briser le cœur." ATTENTION : Pour public averti