Just a game (Hisoka x Illumi)

Chapitre 45 : Le début de la fin

C'EST LE DERNIER CHAPITRE !

Nan je plaisante 

Pdv Illumi :

Les paupières lourdes, je fixe d'un regard absent la porte d'entrée. Je laisse échapper un léger bâillement avant de me résoudre à m'étirer, puis à me lever. Mes os craquent aussitôt ; je suis resté immobile trop longtemps. J'attrape un chiffon sur la table basse et nettoie méticuleusement toutes mes aiguilles, le visage fermé. Une fois ma tâche terminée, je vais chercher une tenue propre dans ma chambre sans jeter un seul regard au lit – trop de souvenirs m'y attendent. Je suis sur le point de sortir de la pièce lorsque tous mes efforts pour demeurer de glace volent subitement en éclats. Méphisto est en train de jouer avec le collier que m'a offert Hisoka, il y a quelques mois. Je l'ai pourtant jeté il y a déjà deux semaines... Il a dû le dénicher sous un meuble. Après quelques hésitations, je me baisse et récupère le bijou, au grand désarroi du chat.

-A toi aussi il te manque, hein ? Je lui lance d'une voix lourde en caressant sa tête.

Je me laisse glisser sur le sol et m'adosse contre le mur, exténué. Méphisto se colle aussitôt à moi en ronronnant bruyamment. Je lui offre un sourire triste avant de contempler la clef dans ma main. Encore aujourd'hui, je n'arrive pas à réaliser tout ce qu'Hisoka m'a révélé. Je n'étais sérieusement qu'un jeu ? Tout ce que nous avons traversés, tous ces fou-rires, ces larmes, ces « je t'aime », c'était vraiment de la comédie de sa part ? Ça me semble improbable. Et pourtant ! Force est de constater qu'il est absent depuis plus d'un mois maintenant.

-Qu'est-ce que je croyais, aussi ? Je murmure pour moi-même en sentant ma gorge se serrer.

Je voudrais être capable de le tuer, de lui faire payer pour m'avoir fait autant souffrir. Il avait déjà conquis mon cœur depuis tellement longtemps... Pourquoi me rejeter si tard ? Pourquoi pousser à ce point-là dans la cruauté ? Il aurait pu me laisser mourir aux mains de la Brigade, ou après notre première fois, ou me laisser me marier... Mais non. Il a fallu qu'il attende le moment où il serait absolument certain que je ne pourrais jamais m'en sortir. Parce qu'au fond de moi, je le sais : je ne serais plus jamais capable d'éprouver quoi que ce soit, pour qui que ce soit. Plus jamais.

La sonnerie de mon portable me tire de mes sombres pensées. Je vérifie l'identité de mon correspondant avant de répondre d'un ton mécanique :

-Illumi Zoldyck.

-Bonjour, je vous contacte pour un assassinat d'une récompense d'un million de jénis.

-Je vous écoute.

L'inconnu m'indique l'adresse d'un mafieux, accepte directement de régler la moitié du paiement par avance, puis raccroche. Je me recroqueville quelques secondes sur le sol, tentant de blinder mon esprit et mon cœur. J'y suis déjà parvenu une fois, ça ne peut pas être si terrible de recommencer... « Qui est-ce que j'essaye de convaincre ? », je pense en ricanant amèrement.

Désespéré, je sors en vitesse de l'appartement, pressé d'abandonner l'atmosphère étouffante qui y règne. Pourtant, malgré ma volonté, je ne peux pas me résoudre à le vendre. Je sais que c'est ridicule, mais j'ai affreusement peur qu'Hisoka revienne et ne puisse pas me retrouver. Je sers les poings en songeant à cette possibilité. Serais-je assez fort pour lui résister s'il se pointait un jour ici, en s'excusant ? Je voudrais pouvoir affirmer que je le rejetterai, mais je sais bien qu'il est trop tard. Malgré moi, je suis tombé sous le contrôle de cet homme : je suis complètement dépendant de sa volonté. Il ne lui suffirait que de quelques mots pour faire vaciller toutes mes résolutions... Je suis trop faible pour ne pas lui céder. Cependant, y a-t-il eu un seul moment où cela n'a pas été le cas ? Au fond, ce stupide clown avait gagné depuis le début, même si je ne le savais pas encore.