Chapitre 33 : Le passé d'Illumi

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Pdv Illumi :

Très concentré, je trie plusieurs dossiers importants concernant ma fortune. Depuis ce matin, je m'occupe de factures et essaye de joindre ma banque sans succès. Même si c'est horriblement ennuyeux, je suis bien obligé de m'en charger. Je pousse un soupir en séparant deux piles de courriers sur la table basse du salon. J'ai l'impression que je n'en verrais jamais le bout.

Agacé par mon sérieux, Hisoka cherche à attirer mon attention ; sans succès. Plus le temps passe, plus je le sens s'impatienter. En effet, je lui ai promis que nous sortirions déjeuner dehors aujourd'hui, mais je n'avais pas prévu qu'il serait aussi long de gérer tous mes papiers. Il faut dire qu'avec Noël et tous nos invités, j'ai pris un sacré retard.

-Illuuuuumi ! (Je relève la tête, surpris.) Etoile de ma vie ! Chante Hisoka depuis la cuisine, où il nous prépare des milkshakes.

Je comprends environ dix secondes plus tard qu'il attend une réponse. Ne trouvant rien à dire en retour, je commence à paniquer et balance alors le premier truc qui me passe par la tête, faute d'inspiration.

-T-trou noir de mon cœur ? Je bégaye pitoyablement.

-Euh... Ce n'est pas encore tout-à-fait ça, mon ange.

Je rougis et me replonge aussitôt dans mes calculs, tentant de ne pas lui montrer à quel point je suis embarrassé.

-Tu te rappelles de notre sortie hier ? M'interroge Hisoka pour changer de sujet. C'était si drôle !

Cette fois, j'enfouis ma tête entre mes mains, désespéré. Je sais très bien à quoi il fait allusion. La veille, nous étions sortis tous les deux faire les courses. Alors que j'attendais Hisoka, qui avait deux ou trois bricoles à régler de son côtés, j'ai ouvert la portière de la voiture pour laisser l'air circuler – il faisait une chaleur terrible à l'intérieur à cause du chauffage que le rouquin allume toujours à fond. J'étais à moitié en train de somnoler lorsqu'un piéton s'est arrêté à mon niveau et m'a demandé en souriant : « Bonjour mademoiselle, vous prenez combien ? » Il m'avait fallu un petit moment pour comprendre que non seulement il me prenait pour une femme, mais qu'en plus il croyait que j'étais une prostituée. J'étais si surpris que j'ai simplement réussi à balbutier « N-non, désolé m-mais ce n'est pas ce que vous croyez... » Evidemment, il avait fallu qu'Hisoka soit témoin de toute la scène et qu'il choisisse précisément ce moment pour apparaitre. « En fait, il attendait son copain », avait-il informé le pauvre homme, qui ne savait plus où se mettre. Finalement, il s'est enfui en baragouinant on ne sait quoi. Il était passé à deux doigts de se faire tuer par le rouquin, horriblement jaloux.

-Je ne veux plus jamais en entendre parler, je fais remarquer à Hisoka, qui se moque de moi.

Tentant de garder mon calme, j'essaye à nouveau d'appeler ma banque. Je suis mis en attente ; une musique classique s'élève du combiné. Mon petit ami laisse les milkshakes au frigidaire avant de me rejoindre, en ayant visiblement assez de patienter. Il vient carrément s'installer sur mes genoux, face à moi. Je le pousse aussitôt mais il s'accroche à mon cou d'un air espiègle. J'essaye de lui faire comprendre que ce n'est pas le moment de m'énerver, que je suis déjà bien assez sur les nerfs, mais il semble ne pas l'entendre de cette oreille.

Sans me demander mon avis, ne tenant absolument pas compte de mon regard noir, il capture mes lèvres. Malgré moi, je ne peux m'empêcher de répondre à son baiser. L'appel de sa bouche est trop attirant... Et puis je dois avouer que cette distraction est bienvenue après tous ces courriers barbants. Souriant, mon petit ami me renverse lentement en arrière. Cependant j'hésite à le laisser faire ; même si je suis toujours en attente, mon banquier pourrait décrocher d'une minute à l'autre.

Just a game (Hisoka x Illumi)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant