Just a game (Hisoka x Illumi)

Chapitre 19 : Confession

Pdv Illumi :

Le sommeil agité, je me retourne plusieurs fois dans mon lit. Je n'arrête pas d'être assaillis par des cauchemars, tous plus angoissants les uns que les autres. A chaque fois, le même scénario revient : je contemple les personnes que j'aime le plus s'éloigner de moi sans un regard, malgré mes supplications et mes appels. J'essaye toujours de les rejoindre, mais des milliers de mains me retiennent prisonnier, si bien que je finis immanquablement par me retrouver seul et délaissé. Hisoka et Killua ne veulent plus s'encombrer de moi, je suis trop brisé pour eux.

« Non ! Je vous en prie, je suis juste derrière vous... Ne me laissez pas...»

Meurtris par la douleur, je me retrouve alors plongé de force dans une immensité d'eau sans fond. J'essaye de nager vers la surface, mais plus j'y mets d'efforts, plus la lumière du soleil s'éloigne. Je vais finir noyé... et nulle ne s'en soucie. Il n'y a personne qui pleurera ma perte, personne à qui je manquerai. Je ne serais qu'un être humain oublié, sans amis, sans famille, sans rien. Je m'éteindrai sans laisser la moindre trace de mon passage sur Terre.

La respiration saccadée par la peur, je me recroqueville inconsciemment sur moi-même. Je ne veux plus de ce cauchemar, je n'en peux plus. Je dois me réveiller. J'ignore si mes prières intérieures ont finalement atteintes mon cerveau, mais mon cauchemar disparait tout-à-coup.

-N'aie pas peur, me souffle à l'oreille une voix qui m'est familière.

Je me détends aussitôt ; je préfère nettement ce rêve aux précédents. Avec délicatesse, des doigts caressent ma joue pour orienter mon visage vers le plafond. Je me laisse faire, soulagé d'échapper aux cauchemars qui refusaient de me laisser en paix. Je ne parviens pas à discerner ses traits, mais je sens une présence étrangement réconfortante se pencher au-dessus de moi. C'est alors que mon rêve prend une tournure pour le moins étrange : la bouche de l'inconnu vient tendrement s'emparer de la mienne. Je m'attendais à tout sauf à être embrassé de la sorte après toutes les horreurs dont j'ai cauchemardé cette nuit. Une vague de douceur m'enveloppe alors que l'homme accentue légèrement la pression de ses lèvres sur les miennes. Le rêve me parait particulièrement réel, à tel point que je ne peux m'empêcher de murmurer :

-Hisoka...

-Qui d'autre ? Me taquine-t-il en parsemant avec affection mon visage de petits baisers.

Je n'ai pas le temps de m'étonner d'entendre sa voix que déjà il accapare mon esprit en glissant sa main sous mon haut de pyjama. Il caresse avec une lenteur exquise mon torse, avant d'entreprendre de titiller mes boutons de chair, qui se raidissent instinctivement. Je me cambre malgré moi sous ses caresses, la bouche entrouverte. Ce n'est que quand j'entends le petit miaulement de Méphisto, plus que réel, que je réalise que je ne suis pas en train de rêver. J'ouvre brusquement les yeux. Hisoka, souriant malicieusement, se tient quelques centimètres au-dessus de moi. Il est encore en costume et sa peau est gelée ; il doit être rentré depuis tout juste quelques minutes.

-Bien dormi, mon cœur ? M'interroge-t-il en repoussant quelques mèches de cheveux de mon visage.

-Pas vraiment, je lui réponds alors qu'une boule vient se loger dans ma gorge. Je suis content que tu sois rentré.

Les images de mon cauchemar tournent encore en boucle dans ma tête. Je tente de me calmer, mais je n'y parviens pas. Hisoka observe avec surprise mes yeux se remplirent de larmes, que j'empêche difficilement de déborder.

-Qu'est-ce qui s'est passé ? S'enquiert le jeune homme, inquiet. Illumi... ?

Je me contente de secouer la tête, refusant d'aborder le sujet. Il est très rare que mes peurs remontent à la surface de cette manière, mais quand ça arrive il vaut mieux que je m'apaise et que j'enfouisse tout dans un recoin sombre de ma mémoire. Personne ne doit voir cet aspect si vulnérable de moi, surtout pas Hisoka.