Just a game (Hisoka x Illumi)

Chapitre 41 : Se mentir à soi-même

Pdv Hisoka :

Les yeux clos, j'embrasse violemment Eden, agrippant sauvagement ses cheveux, caressant la moindre parcelle de peau à ma portée. Avec un rire étouffé, mon ami échange nos positions, se retrouvant ainsi à califourchon sur mon bassin.

Nous sommes à deux doigts de passer à l'étape supérieure, je le sais.

Cependant, un sentiment sourd gronde en moi, une sorte de malaise que je ne parviens pas à déloger. J'ai beau tout faire pour me concentrer sur la bouche du jeune homme, mes pensées n'arrêtent pas de dévier. Malgré moi, je me fais la réflexion que ses gestes sont plus précipités que ceux d'Illumi, que ses mains me collent contre lui avec beaucoup moins de timidité que lui... Ce sont pourtant des habitudes que je connais par cœur. Sauf qu'étonnamment, je n'y suis plus familier. Avec horreur, je me rends soudainement compte que mon corps entier tente de rejeter la présence d'Eden. Il est dérangé par cette personne qui me parait plus étrangère que jamais, plus inopportune qu'elle ne l'a jamais été. En un mot, Eden est devenu un inconnu pour moi.

-N-non..., je bégaye en me mettant à trembler. C'est pas vrai...

La panique m'envahis alors que mon ancien petit-ami dépose de doux baisers le long de mon cou. J'ai beau tout faire pour cacher mon trouble, Eden me connait lui aussi par cœur. Il ne lui faut que quelques instants pour se rendre compte que quelque chose cloche. Il suspend ses gestes, perplexe.

-Eden, stop, je poursuis maladroitement. Il faut qu'on s'arrête, je ne peux pas continuer. C'est impossible, je suis désolé... J-je ne comprends pas ce qu'il se passe...

Le souffle court, je repousse avec douceur et fermeté le jeune homme. Les yeux encore embrumés par le désir, Eden rajuste lentement son haut, que j'ai déboutonné auparavant. Nous demeurons silencieux tous les deux, reprenant lentement nos esprits. Inquiet, je coule un coup d'œil dans sa direction mais il ne laisse rien transparaitre. N'avoir aucune idée de ses pensées me plonge encore plus dans la confusion.

-Ecoute, je...

-Ce bijou, m'interrompt-il en désignant mon collier. Tu l'as fait pour lui, n'est-ce pas ?

J'acquiesce lentement alors que la culpabilité m'envahis par tous les pores de ma peau, s'infiltrant sournoisement dans les moindres replis de mon esprit. Distraitement, je serre dans ma main le pendentif en forme de cœur, que seule la clef d'Illumi est capable d'ouvrir. Il me faisait confiance... et j'ai trouvé le moyen de le trahir. Sans même hésiter. Je me sens terriblement coupable et confus à la fois. J'aurais dû n'avoir rien à faire de cet assassin, alors pourquoi faut-il qu'une telle tristesse m'étreigne ? Pourquoi est-ce que mes sentiments pour lui refusent de disparaitre ? Pourquoi est-ce que je demeure aussi désespérément amoureux de lui ?

-Hisoka, soit honnête, reprend Eden en fixant la table basse d'un regard absent. Illumi est ton petit-ami, n'est-ce pas ? Je te connais trop bien : cet homme n'est pas juste un ami et encore moins une connaissance.

-N-non, c-c'est mon... M-mon... Merde, j-je n'arrive pas à y voir clair...

-Wow, du calme ! Pouffe Eden. Pourquoi est-ce que tu stresses autant ?

-Parce que maintenant que tu es là, ça change tout. Je me sens incapable de tenir la moindre promesse que j'ai pu lui faire. Je ne vais pas te mentir, il est important pour moi. Cependant, il n'est rien, rien, par rapport à toi. Vous n'êtes même pas comparables. Il est comme... un substitut, tu vois ?

Eden semble encore moins convaincu que moi vis-à-vis de mes paroles. Je devrais pourtant savoir, depuis le temps, qu'il est pire qu'un détecteur de mensonges. Ce n'est pas quelque chose qui a changé avec le temps, au contraire. Il doit probablement être le seul être sur cette planète capable de lire en moi comme dans un livre ouvert.