Just a game (Hisoka x Illumi)

Chapitre 8 : Remontrances

Pdv Illumi :

Discrètement, je jette un regard par la fenêtre. Ça fait déjà presqu'une heure que mes parents me font la morale et me rappellent à quel point notre métier est prestigieux et isolé du reste du monde. Tellement isolé, qu'apparemment Hisoka n'y aurait pas sa place. Je suis tenté de rétorquer que des tas d'assassins travaillent en collaboration, mais je sais d'avance que c'est peine perdue. Du moins, avec ma mère. Franchement, si elle avait pu me transformer en machine elle n'aurait pas hésitée une seule seconde. Quoique, elle a presque réussie.

-Ton esprit doit être vide, répète ma mère avec son insupportable voix aigüe. Rien ne doit compter plus pour toi que ta mission. La famille est la seule chose que tu dois respecter, tu te rappelles ? Ce n'est pourtant pas compliqué : tu as juste à te contenter de tuer les personnes que l'on te commande, puis à te préparer pour tes futurs jobs.

-Je sais déjà tout ça, je marmonne d'un ton ennuyé.

-Alors pourquoi nous ramener cet homme étrange ? Et pourquoi te comporter avec lui de manière si familière ?

Je lève les yeux au ciel.

-Je suis majeur à présent, maman. Tu n'as plus à dicter ma vie comme tu le souhaite. J'ai le droit de faire mes propres choix.

Effarée, Kikyo saisit mon visage entre ses mains et m'examine attentivement, comme si elle doutait que je sois bien son fils. Pourtant, c'est bel et bien le cas, qu'elle le veuille ou non. J'ai vécu trop longtemps dans son ombre, j'ai trop longtemps fait passer ses ambitions avant les miennes. Ça suffit, maintenant. Je veux pouvoir disposer de ma vie comme je l'entends, et surtout avec qui je veux. Ça ne veut pas dire que je renie tout leur enseignement, ni que je me détourne de la voie de l'assassinat. Ça veut juste dire que je veux exister par moi-même, être capable de décider un tant soit peu de ma vie.

Je prends une profonde respiration et plante mes yeux dans ceux de ma mère d'abord, puis dans ceux de mon père. Ce dernier n'a pas prononcé un mot depuis tout à l'heure, et ça m'inquiète plus que je ne veux le laisser paraitre. Ne pas avoir la moindre idée de ce à quoi il pense est la pire chose possible. Je préfèrerais mille fois qu'il me corrige comme quand j'étais plus jeune plutôt qu'avoir à supporter son effroyable silence.

-Tu oublies un peu vite tout ce qu'on a fait pour toi, reprend ma mère. Toutes ces soirées à t'entrainer, à te trouver les meilleurs professeurs, à sacrifier des milliers pour ton éducation, à t'offrir ce qu'il y a de meilleur...

-Tu te fiches de moi ? Vous avez passés des années à m'entrainer, oui, mais dans le seul but de me détruire, pièce par pièce.

-Te détruire ? Mais regarde ce que tu es devenu mon chéri ! Tu es fort, puissant, un assassin parfait et irréprochable ! Tu as tout pour réussir dans la vie. Et puis, si vraiment tout ça ne te convenait pas, pourquoi avoir pris en charge l'entrainement de ton frère ? Pourquoi avoir supervisé Killua toutes ces années ? Tu ne peux pas nous reprocher ce que tu as toi-même reproduit.

Je renifle dérisoirement. Oui, j'ai reproduit l'entrainement que j'ai subis avec Killua. Mais ça n'avait rien à voir. Déjà, j'étais manipulé et entièrement sous le contrôle de mes parents. Ensuite, je n'y suis jamais allé aussi fort - je ne voulais pas le briser, il ne méritait pas ça. J'ai été plus tendre avec lui que mes séances d'entrainement les plus calmes avec mon père. C'est difficile à croire, mais c'est la vérité.

-Alors je suis une méchante mère, c'est ça que tu penses ? Crie Kikyo, de plus en plus agitée. Espèce de fils ingrat...

-Maman, je l'interromps. Je ne remets pas en cause votre entrainement. Je souhaite simplement que vous acceptiez la présence d'Hisoka à mes côté. Il m'aide dans mon travail, n'est-ce pas bien ? Pourquoi s'acharner autant là-dessus ?